Partie 14 - La confrontation.

46 6 6
                                    

« Julien ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Son copain, ou ex-copain – il ne savait plus comment le désigner désormais – se retourna en l'entendant l'appeler et celui-ci lui offrit un large sourire.

« Aurélien ! Ça me fait plaisir de te voir.

— Arrête un peu, dit-il en fronçant les sourcils avant de s'arrêter en face de lui. Comment t'as su que j'étais là ?

— T'étais pas là quand je suis passé à l'appart aujourd'hui et quand je suis allé dans la cuisine, j'ai vu le post-it avec le nom du bar et les jours des séances de ton groupe de parole sur le frigo. C'est bien ça, non, ce groupe ? C'est un peu comme une séance chez le psy quoi.

— Si... tu veux, balbutia-t-il, confus, avant de se mettre sur la défensive en se rappelant de comment celui-ci l'avait traité avant de s'en aller. Pourquoi t'es passé à l'appart ? T'avais besoin de quelque chose ? Et qu'est-ce que tu fais là ? Tu l'as pas trouvé ?

— Non, non, j'avais envie de te voir, c'est tout. J'ai pas le droit ? C'est pas une raison suffisante ? lui dit en lui souriant d'un air enjôleur Julien et il fronça les sourcils, avant de faire un mouvement brusque en arrière quand Julien essaya de le toucher.

— Julien ! Qu'est-ce que tu fais ?!

— Ben quoi ? J'ai plus le droit de vouloir t'embrasser ? lui sourit ce dernier avant de revenir à l'attaque et il le repoussa franchement cette fois.

— Mais... non ! Tu es parti il y a trois mois je te rappelle ! Me laissant tout seul chez nous, alors que j'avais besoin de toi ! Alors non ! Tu n'as pas le droit de revenir comme une fleur et de croire que je vais te laisser revenir sans rien dire. Pas après toutes les horreurs que tu m'as lancées au visage !

— Oh, Aurélien, allez... Tu sais bien que je le pensais pas vraiment. C'était plus pour te secouer, lui dit Julien en rigolant et quand celui-ci l'attrapa par la taille, il tenta de le repousser mais en vain, enserré comme il l'était par ses bras.

— Mais arrête ! Lâche-moi ! Je n'avais pas besoin d'être secoué ! Je ne veux pas revenir avec toi. Je ne t'aime plus ! Tu es devenu quelqu'un de mauvais avec les années, cria-t-il, paniqué, et à ça il réussit à se dégager de Julien, mais celui-ci le rattrapa aussitôt par l'avant-bras. Non, lâche-moi...!

— Qu'est-ce qui te prend tout à coup ?! T'as un amant ou quoi pour avoir tourné la page aussi vite ? Ça fait même pas trois mois que je suis parti de la maison, Aurélien. Et c'était temporaire ! Je te l'avais dit !

— Mais c'est énorme trois mois, Julien ! Bien sûr que j'ai tourné la page ! Je ne t'attendais plus, t'étais parti dans mon esprit ! »

Il tenta de se dégager de l'emprise de Julien en voyant le regard noir que celui-ci lui lança quand il osa dire ça, mais ce dernier serrait si fort son avant-bras qu'il pouvait sentir sa peau le brûler sous ses doigts. Les larmes s'échappèrent alors de ses yeux tant il se sentait oppressé et c'est alors qu'il entendit quelqu'un l'appeler derrière lui, de un peu plus loin dans la rue. En se retournant, il crut reconnaître Guillaume à travers ses larmes, et il écarquilla les yeux, surpris de le voir là. Il tenta alors le tout pour le tout en se mettant à courir vers lui, réussissant à se défaire de Julien grâce à son élan, et il entendit ce dernier pousser un juron tandis qu'il voyait Guillaume écarquiller les yeux, semblant comprendre ce qu'il se passait.

« Guillaume ! » l'appela-t-il dans un cri, mais il sentit Julien le rattraper par le bras pour le forcer à rester avec lui et quand il se retourna sous la pression exercée, il sentit ce dernier lui rentrer dedans avec violence, ce dernier n'ayant sans aucun doute pas assez bien calculé son élan.

Il cria de douleur en le sentant le percuter de plein fouet et il tomba à la renverse, se cognant la tête contre une des barrières présentes sur le petit trottoir.

« Aurél !! » entendit-il Guillaume l'appeler en criant et une seconde plus tard, celui-ci était près de lui.

Guillaume laissa tomber ses béquilles à même le sol avant de se laisser tomber à ses côtés contre la barrière et il le sentit l'attirer à lui alors qu'il était en train de se mettre à pleurer devant la douleur qu'il ressentait alors dans tout son corps. Il se blottit instinctivement contre le plus grand, sanglotant dans ses bras, et il le sentit alors poser une main sur son ventre, à l'endroit de sa cicatrice.

« Putain, Aurél... Tu saignes. » l'entendit-il lui dire dans un murmure et il rouvrit les yeux péniblement afin de regarder son ventre.

Il vit du sang se mettre à couler de sous les doigts de Guillaume, imbibant son pull blanc et lui faisant aussitôt penser à une autre scène. Il avait réussi à s'arracher des points de suture en se débattant ainsi dans sa panique. Ou peut-être était-ce la chute ? Il releva la tête pour regarder Julien d'un air terrorisé et sentit son cœur rater un battement en voyant que celui-ci avait les sourcils froncés, plus concentré sur le fait qu'il était dans les bras d'un autre homme que sur le fait qu'il était en train de saigner par sa faute :

« J'avais raison alors. Tu m'as vite remplacé. Tu t'es trouvé un amant.

— Quoi ? » murmura-t-il, choqué, et soudain un grand voile noir s'abattit devant ses yeux.

Il avait perdu connaissance. Dans les bras de Guillaume. Alors qu'il avait refusé de lui adresser la parole depuis la dernière fois à l'hôpital et alors que son copain était là pour essayer de le récupérer. Ça ne pouvait pas plus mal tomber. Et il ne savait pas avec lequel il allait se réveiller.

Fiction OrelxGringe - Te retrouver. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant