CHAPITRE SEPT

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"Il y a des êtres qui justifient le monde, qui aident à vivre par leur seule présence."

- Albert Camus
KIOTCHI

Deux semaines, deux putains de semaines qu'il est dans le coma. Deux semaines que je ne dors presque plus. Deux semaines que je l'ai retrouvé dans son salon évanoui.

Hazel avait toquer comme une folle à ma porte. Quand elle a dit qu'il était évanoui, j'ai vite couru. Je ne pouvais rien faire, j'ai dû l'amener à l'hôpital en urgence. Une mare de sang était autour de lui. Son dos était recouvert de marque, les marques que son père lui donne depuis cinq ans maintenant.

Je voudrais l'aider et ne pas rester spectateur de son enfer. Mais quand je l'ai découvert j'ai voulu appeler la police, mais Aaron n'a pas voulu. Il à trop peur que sa sœur et lui se séparent. Et il à peur de ne pas tenir sa promesse qu'il à fait à sa mère. Il me la rappelle tout le temps.

« Je te promets maman que je protégerais Hazel. »

Ses paroles qui répètent dans son sommeil quand il rêve d'elle. Ses paroles l'occupent depuis la naissance d'Hazel. Cette promesse qu'il tient depuis cinq ans maintenant. Il a toujours réussi à la protéger, à garder son innocence. C'est moi qui lui ai enlevé cette part d'innocence qu'elle avait. J'ai révélé le plus gros secret d'Aaron à sa sœur. Mais je ne pouvais pas lui dire que son frère ne l'aime pas, surtout si c'est faux.

Je joue avec Hazel aux voitures, c'est son jeu préféré. Elle a toujours aimé jouer avec les voitures et non avec les poupées. Sa fait trop fifille selon elle. Elle est bien marrante. Mais je vois bien qu'elle n'est pas trop avec moi.

- Hazel tu vas bien ? Je suis inquiet.

- Est ce que...est ce que doudou m'aime encore ? Me pose t-elle comme question.

Des larmes s'échappent de ses beaux yeux. Je la pose sur mes genoux et entouré de mes bras sa petite taille. Je lui embrasse le haut du crâne et essaye de trouver les bons mots.

Comment dire à une petite fille de cinq ans, que son père bat son frère pour simplement de l'argent ? Comment lui expliquer le secret de son frère qu'il cache pour la protéger ? Comment faire ? Est ce que je dois lui dire la vérité, ou lui dire un mensonge ? Comment lui dire que son seul frère souffre ?

- Il...il ne...il ne m'aime pas.

- Non, non Hazel. Ton frère t'aime, il t'aime plus que tout.

- Mais pou...pourquoi... il ne reste pas avec moi ? Demande-t-elle.

Je dois le dire ! Je suis désolée Aaron, mais je suis obligée.

Quel mauvais ami je fais !

- Ton...ton papa...ton papa fait des...bobos à doudou Hazel.

- Il fait des bobos à doudou ?

- Oui Hazel.

Je me suis maudit ce jour-là. Je n'avais pas le droit de le dire et je l'ai fait. Je ne mérite pas sa confiance. Je ne suis pas une mauvaise personne, mais pour mon ami, je ne suis pas le meilleur. Il mérite une personne qui sera là tout le temps avec lui. Une personne qui réussit à lui échapper l'enfer qu'il vit. Il mérite mieux que moi !    

Assis sur un fauteuil à l'hôpital, je fixe le sol. Je pense à ce que je pourrais faire pour l'aider. Il faut que je trouve une solution, et au plus vite.

Hazel dort sur le canapé d'en face, une couverture sur elle. Elle dort paisiblement. Moi, j'attends qu'il se réveille. Depuis une semaine, je loupe les cours pour rester avec lui. Mes yeux fixent le même point depuis un bon bout de temps. Des pieds arrivent à mon champ de vision, je relève ma tête et observe l'infirmière.

- Monsieur, il faut que vous partiez. Les visites sont terminées depuis une bonne trentaine de minutes. Me fait sortir une infirmière de mes pensées.

Je ne parle pas et me lève du fauteuil. Je contourne le lit d'hôpital d'Aaron et prends dans mes bras Hazel. Je ne chercherais pas à rester ici plus longtemps, il ne va pas se réveiller avant un bon bout de temps.

Je reviens demain Aaron...je te le promet.

AARON

- Aujourd'hui j'ai dessiné toi. Raconte une petite voix.

C'est ma sœur, elle est là. Je l'entends, j'entends sa douce voix. Je veux la voir. Est-ce qu'elle à des blessures ? Est ce qu'elle va bien ? Est ce que mon père l'a touchée ?

Je n'ai pas réussi à tenir ma promesse, je suis désolé maman. Je n'étais pas là pour la protéger contre papa. Excuse-moi, s'il te plaît ! J'aurais dû être avec elle.

***

- Aaron, mon chéri, réveille toi ! Maman est là.

Je...non c'est pas possible. Elle est morte devant mes yeux. Elle nous à quitter ! Elle est partie sans moi. Elle m'a abandonné.

Mes yeux s'ouvrent mais une lumière forte me perce les yeux. Mes yeux papillonnent pour m' habituer à cet halo de lumière. Une fois mes yeux habituer, j'observe la pièce. Je suis dans le jardin de mon ancienne maison. La balançoire est au fond à côté des tulipes de maman. La table blanche est toujours au même endroit : sur la terrasse en bois vers le pommier. Rien à changer. C'est comme dans mes souvenirs.

- Mon chéri ?!

Je tourne la tête vers la voix de femme. Elle est bien là. Habillé d'une robe blanche. Ses cheveux blonds volant. Elle est belle.

Qu'est ce qu'elle m'a manqué !

- Maman ? T'es...t'es vraiment là ?

- Oui mon chéri. Me sourit-elle.

Je m'avance vers elle et la prend dans mes bras. Elle sent si bon. L'odeur des tulipes lui va à merveille.

- Tu m'as manqué maman.

Mes larmes coulent à flot. Je n'essaye pas de retenir mes larmes, pas avec elle. Maman m'a toujours dit que pleurer était signe que notre cœur ressentait les sentiments et qu'on était fort. Mon géniteur pensait la même chose avant. Mais c'était avant.

Elle me prend ma tête en coups avec ses douces mains.

- Comment vont ta sœur et ton père?

- Hazel va bien maman, j'essaye de mon mieux de la protéger. Pa...papa est...il est triste. Terminais-je en cherchant les mots exact pour le décrire. Maman pourquoi je suis avec toi ? Enfin tu...tu es morte et...la, je suis avec toi. Je ne comprends pas ? Est ce que je suis mort ?

Non mon chéri, tu n'es pas mort, mais tu es dans le coma. Ta sœur et ton meilleur ami t'attendent.                                                                       - Mais je...je ne veux pas que tu partes maman !

- Il faut que tu vis ta vie, mon ange. Je serais toujours là. Je te le promets.

Quand elle a fini sa phrase, sa main touchait mon tatouage sur le cou. Elle le regarde attentivement et sourit. Son sourire m'avait manqué et sa voix aussi.

- Je t'aime mon fils.

- Je t'aime aussi maman.

***

Je me réveille en sursaut. La lumière n'est pas aussi forte que quand j'étais avec maman. La pièce a changé, je suis à l'hôpital. Alors c'était faux, je n'ai pas vraiment vu ma mère. Ce n'était qu'une illusion. Son odeur, son toucher, ses cheveux au vent, tous étaient faux.

Des bras m'entourent le dos et mes larmes coulent, elles n'arrêtent pas. J'oublie la brûlure que me procure le toucher, je ne pense seulement qu'à ma mère. Elle est vraiment partie, je ne la verrais plus jamais. C'est fini depuis cinq ans mais je m'en rend compte que maintenant. Elle nous à abandonner pour de bon.

- Je suis là mon pote. Je suis là...

- Je l'ai vu Kio, mais elle m'a encore abandonné. Je l'ai vu !

Je l'ai vu, elle était là, devant mes yeux.

Dyaa 🌌

𝐁𝐄𝐀𝐓𝐄𝐍 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄𝐑 | Tome 1/RéecritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant