𝐁𝐄𝐀𝐓𝐄𝐍 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄𝐑 | Tome 1/Réecriture

CHAPITRE DIX-SEPT

TW : violence

"Y a des gens qui ont des pères, y a des gens qui ont des géniteurs."

- Dino and Laylow de Pichichi Anderson

AARON

- Papa... s'il te plaît... arrête. Je pleure toutes les larmes qui me restent de mon corps abîmé. J'ai mal, Papa. Arrête, s'il te plaît !

Mon père est aveuglé par la colère qu'il a contre moi depuis la mort de maman. Je l'ai toujours écouté, comme maman m'a dit de le faire avant de partir rejoindre la Lune.

La Lune a pris ma mère alors qu'elle avait toutes les étoiles... Mais apparemment, elle voulait mon étoile, elle avait besoin de mon étoile. Mais maintenant, moi, je n'ai plus personne, j'ai besoin de ma maman. Maman aurait réussi à calmer mon père, elle aurait fait un bisou sur son front et il se serait calmé.

Je suis au sol, les bras repliés sur mon visage déjà amoché, mes larmes salées me brûlent mes blessures que j'ai au visage.

Mon père arrête enfin de me frapper. Je suis enfin libre. J'ai tenu ma promesse envers Maman. Mais quand j'ai enfin cru, avec un peu de liberté, papa prit sa ceinture dans ses mains.

Je ne veux pas que ça recommence. Je veux qu'on m'aide, je veux être aimé par mon père comme tout enfant. Je ne veux pas revivre ça. Je suis fatiguée.

Papa me retire mon haut et le premier coup s'abat sur mon dos peint par les coups de mon père. Je hurle à m'en déchirer les poumons. Je veux juste qu'il arrête. Pourquoi je subis ça ? Je n'ai rien fait, je n'ai rien fait de mal.

- PAPA, AAAAAAAAAAH ! J'ai rien fait, s'il te plaît.

Les larmes déferlent sur mes joues à chaque nouveau coup et nouvelle insulte. Je lui crie d'arrêter, mais il n'écoute pas. Je suis sûre que nos voisins entendent les hurlements et mes appels à l'aide, mais personne ne viendra me sauver.

***

Je me réveille en sursaut. Mon front est dégoulinant de sueur et mon cœur bat tellement vite qu'à tout moment il s'arrête.

Je me lève de mon lit sans faire le moindre bruit pour ne pas réveiller Hazel qui dort paisiblement. Je titube jusqu'à réussir à me poser contre un mur, le temps d'essayer de reprendre mes esprits.

Ce n'était qu'un cauchemar, mais c'est un cauchemar que j'ai vécu et que je vis encore.

Arrivé dans la petite salle de bain, je m'appuis contre le robinet et essaye de calmer mes battements de cœur. Une de mes mains se positionne sur mon cœur et je compte doucement.

Un... deux... trois...

Je relève ma tête et me regarde à travers le miroir. Mes cernes montrent que je dors mal. Mon visage est marqué par la fatigue du travail et des cours. Mon regard bicolore est vide, je ressens de la colère et de la tristesse depuis tant d'années que j'ai réussi à la cacher.

Je suis devenu un accès pour cacher mes émotions les plus douloureuses. Seulement, pendant que je combat, la colère qui m'anime disparaît et me laisse souffler un coup. Quand mon poing s'abat sur mes adversaires, je transmets la haine que mon paternel m'a donnée, j'imagine que ça soit ce bâtard. Même si quand je le vois, j'ai une peur tellement grande qu'à des kilomètres, on peut la sentir.

J'ai peur de lui depuis trop longtemps, et malheureusement, je crois que j'aurais toujours peur de lui. C'est un démon qui se pose sur mon épaule et qui me murmure d'avoir peur. C'est un démon que personne ne pourra un jour croiser en enfer, il dépasse le diable lui-même.