𝐁𝐄𝐀𝐓𝐄𝐍 𝐓𝐄𝐄𝐍𝐀𝐆𝐄𝐑 | Tome 1/Réecriture

CHAPITRE TREIZE

"Je hurle en silence."

- inconnu

♫- Caroline - Sombr - ♫

𝙳𝚈𝙻𝙰𝙽𝙴

Saviez-vous quand vous vous sentez à votre place ? Non ? Je comprends, j'ai passé des après-midi à me sentir pas à ma place. Les personnes qui vous entourent rient, parlent, et vous, vous êtes dans un coin, seul dans vos pensées. Vous croyez que vous ne devez pas être là, que ce n'est pas votre place.

Personne ne vous remarque, vous avez envie de hurler que vous êtes là, que vous vous sentez seul. Un sentiment de solitude vous submerge. Et quand enfin quelqu'un vous voit, votre cœur commence à s'emballer, une peur vous anime et le stress arrive.

Vous vous posez un tas de questions. Vos pensées se multiplient par dix.

Est-ce qu'ils vont me demander, qu'est-ce que je fais encore là ? Est-ce qu'ils vont me demander de partir ? Veulent-ils que je reste ? Veulent-ils que je participe à la discussion ? Ils parlaient de quoi ? Est-ce que je dois parler de moi ? Est-ce que je les intéresse ? Je dois parler de quoi, pour qu'ils ne s'ennuient pas ? Rester ? Partir ?

Toutes ces questions sont des murmures dans votre tête qui n'arrêtent pas. Elles continuent jusqu'à votre perte de contrôle. Un mal de crâne vous prend et vous ne voulez voir plus personne pour qu'il s'arrête. Vous avez juste envie d'être chez vous dans votre lit et de regarder un film.

Mais quand vous êtes enfin chez vous tranquille, ces petits murmures ne s'arrêtent toujours pas.

Je les ai peut-être blessés d'être partis comme une voleuse ? Ils vont peut-être me détester maintenant ? Est-ce que je suis une vraie amie ? Et s'ils ne voudraient plus me voir ? Est-ce que je dois retourner avec eux ? Suis-je vraiment bien toute seule dans mon lit ?

Bête, bête, bête.

Et quand finalement, vous arrivez à ne plus culpabiliser, c'est au tour de l'autocritique. Des simples mots se répètent dans votre tête. Ils tournent en rond dans votre tête pour vous détruire mentalement. Vous penserez encore et encore à ses mots destructeurs.

Bête, stupide, idiote, conne, incompétente, inutile, merde.

Et le dernier sentiment est la confiance en soi. Nous prenons de longs jours, de longs mois, de longues années, mais elle n'apparaît pas. Elle se cache quelque part dans votre cerveau.

Et quand vous la trouverez enfin, vous la perdrez aussi vite que le son de la lumière. Un mot peut vous détruire, un ressenti peut vous détruire.

Agate m'a fait ressentir ce sentiment horrible. Je savais que je devais m'éloigner d'elle à cause de ce ressenti, mais je ne l'ai pas fait, par peur. Peur qu'une culpabilité m'attrape et me pousse à m'excuser d'avoir eu ce sentiment.

Allongé dans mon lit, je regarde le plafond. La musique qui se balade dans mes oreilles essaye de faire disparaître mes réflexions.

"There's darkness in the distance.
( Il y a l'obscurité au loin.)
From the way that I've been livin'.
(De la façon dont j'ai vécu.)
But I know I can't resist it.
(Mais je sais que je ne peux pas y résister.)"

Ces paroles me font pleurer, elles représentent mon cœur et mon âme. Elles me font mal, mais je ne peux pas m'arrêter de les écouter en boucle. Elles me font mal, mais c'est aussi une bouée de sauvetage.

Les paroles de cette musique me font penser aux malheureux que m'a procuré. Elle n'a jamais utilisé la violence des coups, mais la violence des mots, ça, elle savait y faire.

"T'es qu'une merde."

"Personne n'a jamais voulu de toi."

"T'es moche."

"T'es trop grosse."

"Arh, je ne sais pas comment j'ai fait pour traîner avec toi."

Elle me disait tous les jours et toute la journée des phrases qui me brisent un peu plus chaque jour. Et même si maintenant, je vais un peu mieux, Agate a réussi à se mettre dans mon cerveau. Mes pensées ne s'arrêteront jamais sur le mal que j'ai pu ressentir.

Un seul moyen pourrait faire taire mes maux de tête et mes pensées. Et dans le seul moyen, il y a plein de façon différente de le faire.

Dyaa