Chapitre 20 (Mckensie)

119 21 37
                                    

— N'y pensez même pas ! grogné-je en les entendant sur le balcon.

Adams et Max se retournent vivement et m'observent. Surprise, j'ai un léger mouvement de recul et plante mes pieds au sol pour leur tenir tête, prenant garde de complètement fermer mon gilet contre ma poitrine. Les voir tous les deux, là, devant moi, ne me laisse pas indifférente. Le feu me monte au joues, mais je garde une certaine contenance pour ne pas flancher et garder la tête froide. L'un se pince les lèvres, à moitié nu et l'autre affiche un sourire moqueur en croisant ses bras tatoués contre son t-shirt gris. Je ne m'attendais pas du tout à les voir là, à cette heure tardive. Surtout si peu vêtus. Mais quand je les ai entendus, en me dirigeant vers la cuisine pour m'hydrater, je ne me suis pas résolue à faire demi-tour pour m'éclipser, ni vu ni connu jusqu'à demain matin. Et j'ai bien fait. Je n'ai assisté qu'à la fin de la conversation, mais ça m'a suffit pour me planquer derrière eux.

Hors de question qu'ils m'éjectent !

Je resserre mes bras contre ma poitrine et balaye mon regard de l'un à l'autre avec l'envie de les étrangler tout en évitant de baver sur leur plastique. C'est assez difficile de faire abstraction de ces deux adonis aussi bien foutu, mais en plus avec ces deux paires d'yeux qui ne me lâchent pas une seconde, ça me met mal à l'aise.

Max est aussi bien bâti qu'Adams et ce n'est vraiment une surprise après avoir eu l'occasion de le toucher dans la boutique. Une peau halée, gorgée de soleil. Et je découvre son tatouage sur son biceps gauche, près de son cœur. Une énorme rose pleine d'épines. Autour de son cou pend une pierre translucide attachée à un lacet en cuir. Des pectoraux dessinés par un professionnel du dessin artistique façon plaque de chocolat au lait. Bon sang, pourquoi ? Pourquoi je ne suis pas aveugle ? Ça m'éviterait bien des tracas et des envies soudaine de sucreries.

— Tu t'es quand-même décidée à quitter les murs de ta chambre ? commence Adams.

— Il fallait que je réfléchisse ! mentis-je.

OK, je me suis volatilisée parce que j'avais peur qu'ils me fichent dehors après ce qu'il s'était passé dans la cabine. Je vois bien que ce sont des hommes à femmes. Ils doivent probablement prendre et jeter quand ils ont consommé. Et je ne suis pas un produit que l'on balance une fois utilisé. Je refuse d'être l'une d'entre elle. De plus, je suis loin d'en avoir fini avec eux. Alors je mets toutes les chances de mon côté pour atteindre mon but. Seulement quand j'aurais fait ce putain de braquage, je partirais. Pas avant... Ils ne m'auront pas au chantage. Je le garantis.

— Réfléchir à quoi ? me questionne Max qui se lève pour appuyer son dos contre la barrière du balcon à côté d'Adams.

Évidemment, il ne peut s'empêcher d'exposer son corps bien en évidence pour me faire culpabiliser. Je suis certaine qu'il le fait exprès quand je vois le sourire provocateur qu'il dessine sur le bord de ses lèvres. OK, je n'ai fait que penser à eux, toute seule enfermée comme une sauvage. J'en ai imaginé des baisers, des soupirs et des jouissances au milieu de ces deux là. Et là encore, je regrette de ne pas avoir pu aller au bout de toutes ces promesses silencieuses qu'ils étaient en train de me faire dans cette boutique.

— Ça ne te regarde pas ! maugréé-je aussi frustrée qu'une chatte devant une croquette qu'elle n'a pas le droit de manger.

— Au contraire. Je te signale que nous n'en avons pas terminé avec toi.

— Terminé quoi ? m'étonné-je.

— Max ! tonne Adams.

— Ne me dis pas que tu n'as pas envie de finir ce que l'on a commencé avec elle, Adams ?

Mon cœur fait un salto arrière et mon traitre de bas ventre se contracte sans que je lui en donne l'autorisation. Il veut me torturer c'est ça ? Je serre les cuisses et revois encore les yeux de Lyli se poser sur mes joues empourprées. Ce n'était pas utile de lui faire un dessin. Elle avait compris ce qu'il s'était passé pendant qu'elle était occupée avec son client. Mais il faut que je sorte de ce pétrin avant de me faire dévorer par ces deux loups sauvages. Même si j'en meurs d'envie.

Three or NothingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant