Kawata brothers [Smiley & Angry x OC]

12 - Tokyo Manji Gang

– Le Tokyo Manji, dit Smiley.

Il était assis sur le dossier d'un banc dans un parc, son frère à côté de lui, entouré par les membres de leur gang, en tout cas ceux qui n'étaient pas partis. Ko leva la tête et Angry regarda son frère.

– Quoi le Tokyo Manji ? Dit Soya.

– C'est le gang qui est en train de devenir le plus balèze en ce moment, dit Smiley.

– Tu veux qu'on leur demande de l'aide ? Dit son frère.

– Ça m'arracherait la gueule de faire ça, reconnut Smiley. Non, je crois que ça vaut le coup de se renseigner sur ces types.

– Il paraît que leur boss est un type invincible, leur apprit Yohei.

Mito Yohei était un des plus anciens amis des jumeaux et l'un des premiers à avoir rejoint les Twin Devils. Il était enfin sorti de l'hôpital où l'avait envoyé l'embuscade du Jugemu quelques jours plus tôt.

– Invincible ? répéta Smiley. Dis pas ça, J'ai envie de me battre avec lui maintenant.

Il ricana puis reprit.

– De ce que j'ai entendu, ils nous ressemblent pas mal.

– Comment ça ? Demanda Angry.

– Ils se battent pour protéger leurs potes, répondit Smiley. Ils se sont tapés avec le Black Dragon, parce qu'un de leurs gars s'est fait attaquer.

– J'en ai entendu parler, confirma Yohei. Il paraît qu'ils les ont défoncés !

– Hé, hé, dit Smiley, c'est parfait.

L'entrevue eut lieu une semaine plus tard, les membres restants des Twin Devils rencontrèrent le Tokyo Manji au pied du sanctuaire Musashi, le lieu de rassemblement du Toman depuis sa création quelques mois plus tôt. Les rangs du gang des Twin Devils s'étaient éclaircis depuis leur défaite contre le Jugemu, mais il restait une vingtaine d'irréductibles qui auraient suivi les jumeaux jusqu'en enfer. Ko était de ceux-là.

Les cinq membres fondateurs du Tokyo Manji les regardèrent approcher sans paraître craindre leur nombre. Le porte-parole des jumeaux leur avait dit qu'ils voulaient juste leur parler, mais il n'y avait pas que cela : tous les cinq dégageaient assez d'assurance pour mettre les jumeaux mal à l'aise.

– Salut les mecs, commença Smiley.

– Pourquoi vous vouliez nous voir ? Dit le numéro deux du Toman, Ken Ryûgûji alias Draken, en entrant directement dans le vif du sujet.

Il était le plus grand de tous les garçons présents et il avait une autorité naturelle qui aurait facilement pu faire de lui le chef. Derrière lui, installé sur les marches qui menaient au temple, Mikey paraissait tout son contraire. Il regardait les nouveaux venus comme s'il n'était pas concerné par la conversation.

– On aimerait intégrer le Toman, reprit Smiley.

Ils en avaient parlé avec les membres restants des Twin Devils et, tous ensemble, ils étaient arrivés à la conclusion que c'était la meilleure chose à faire. Tous les renseignements qu'ils avaient trouvés sur le Tokyo Manji Gang leur avaient confirmé que Smiley avait vu juste, les membres du Toman ressemblaient à ceux des Twin Devils.

Baji ricana.

– Genre, dit-il, vous vous faites exploser la gueule et vous venez pleurer chez nous ?

Smiley se tourna lui. Keisuke Baji. Il avait déjà une grande gueule. Smiley sourit de plus belle.

– Pas exactement, non, dit-il.

Il fit craquer ses poings.

– D'abord je veux voir si vous êtes à la hauteur de votre réputation, reprit-il.

Sa remarque fit lever les yeux à Mikey.

– Faites votre choix, ajouta Smiley. Un contre un ou cinq contre cinq ?

Les cinq membres du Toman se redressèrent. Draken passa sa main dans sa nuque et fit craquer son cou.

– On vous prend tous, dit-il, comme ça on perd pas de temps.

Pour la deuxième fois, les Twin Devils se retrouvèrent à terre après s'être pris une raclée. Angry regardait vers le ciel, entre les arbres, au-dessus de lui.

– Deux branlées en quinze jours, souffla-t-il, ça fait beaucoup.

– Ouais, je reconnais, dit son frère.

Il rigola et se tourna vers ses compagnons.

– Yo les mecs ! Tout le monde va bien ?

Les membres des Twin Devils grommelèrent pour montrer qu'ils étaient toujours en vie et Ko leva le pouce, tout en pressant son autre main sur son nez pour tenter d'en arrêter le saignement. Smiley se redressa. Leurs adversaires ne paraissaient même pas essoufflés et Mikey n'avait pas pris un seul coup. À cinq contre vingt, c'était du délire.

– Hé, hé, rigola Smiley, vous êtes des putains de monstres, on va bien s'entendre !