LOS DEMONIOS | T2

24 - Me tienes en el corazón

POINT DE VUE D'ANGEL :

Nous étions en train de déjeuner dans un petit restaurant mexicain, reclus dans la galerie du centre commercial.

Dans le petit restaurant, il devait y avoir dix clients à tout cassé. Le restaurant était un buffet à volonté.

Renata et moi nous étions installés à une table en hauteur, sur un espace de bar. J'étais en face d'elle, nos plateaux étaient collés. J'étais presque jaloux de la proximité qu'avait mon plateau avec celui de Renata.

Dire que je préférerai être un plateau me rend putain de pathétique mais comment j'en ai rien à foutre.

Je m'étais servi au buffet mais Renata était toujours en train de remplir son plateau.

Alors que je l'attendais pour commencer à manger, elle revint quelques minutes plus tard, avec un plateau moyennement rempli.

Renata avait maigri depuis qu'elle avait quitter le Mexique, c'était un fait. Je savais pertinemment que j'en étais en parti responsable, et ça, ça me les brisait.

— Je ne connais pas celui-là, m'expliqua-t-elle en me montrant un plat sur son plateau pendant qu'elle s'asseyait sur la chaise haute.

— Es una quesadilla mal hecha (C'est une quesadilla mal faite).

Elle esquissa un sourire suite à ma réponse et observa mon plateau en reportant ensuite son regard sur le sien.

— Bon appétit, me souhaita-t-elle en prenant une mini tortilla entre ses mains avant de mordre dedans.

Ce restaurant était vraiment de la merde mais c'est le premier sur lequel nous sommes tombés dans le centre commercial.

Renata éclata de rire face à ma mine déconfite lorsque je mordais dans une quesadilla.

— C'est immonde, riait-elle en reposant sa tortilla.

— On est d'accord, grimaçais-je en reposant la nourriture dans la petite assiette.

Le regard de Renata se porta sur une personne derrière moi. Je me retournais vivement et remarquais qu'elle fixait une femme aux cheveux bleus.

— Je veux me colorer les cheveux, entendis-je alors.

Je me replaçais correctement face à Renata. Je savais qu'elle voulait changer physiquement à cause de son viol. Pour se créer une « nouvelle elle », et c'était compréhensible. Jamais je ne critiquerai une femme ou même un homme qui change une de ses particularités physique pour se sentir un peu mieux.

Si Renata voulait changer la couleur de ses cheveux, je n'allais certainement pas la décourager, j'allais même l'aider.

— Quelle couleur ? demandais-je intéressé.

La jeune femme russe parut réfléchir quelques instants. 

— Pas noir, ni brun, élimina-t-elle.

Elle eut l'air de réfléchir et quelques secondes plus tard, un éclat de rire m'arracha de mes pensées qui tentaient de visualiser Renata en brune.

— Je veux me faire une mèche rose, rigola-t-elle, et tu t'en fais une aussi !

J'écarquillais les yeux en secouant négativement la tête.

Bien sûr que je vais le faire, mais il faut quand même qu'elle pense que j'ai un semblant de dignité.

— S'il te plaît, me réclama-t-elle en me souriant.

— D'accord, acceptais-je faiblement.

T'es qu'une merde.