OUR STORM OF PAIN || Bucky Fanfiction

Treize

AURORE

Un petit arrêt au Starbucks fut suffisant pour contenter mon estomac. Papa et moi prîmes un grand mocha avec un croissant et Bucky prit un grand espresso.

À peine fûmes-nous arrivés à la librairie, Papa avait déjà disparu dans la section technologie et sciences. J'esquissai un sourire et me dirigeai vers le volet Romance.

S'il y avait bien une chose qui atténuait le bourdonnement des pensées, c'était me concentrer sur le choix d'un livre.

Bucky scruta les livres d'un œil critique. Je rigolai lorsqu'il feuilleta Hadès & Perséphone et qu'il écarquilla les yeux devant un passage de sexe.

Il reposa le roman et enfoui ses mains dans ses poches en regardant autour de lui. Ses yeux croisèrent les miens.

- Avais-tu un livre en particulier en tête? demanda-t-il.

- Pas vraiment. J'ai beaucoup de livres, et Booktok propose toujours les mêmes, ce qui est franchement agaçant. J'ai bien aimé Captive, un livre extrêmement populaire, mais pas assez pour en parler quinze fois par jour comme certaines sur Booktok, expliquai-je en parcourant les étagères des yeux.

- Booktok? C'est une plateforme pour les lecteurs? me questionna-t-il.

Je me rappelai soudain qu'il n'en savait rien, puisqu'il venait des années quarante. Je me promis de lui demander un jour s'il voulait bien me raconter comment c'était.

- C'est une rubrique pour les lecteurs sur Tik Tok, une application de divertissement où tu peux faire des vidéos de 15 secondes à 3 minutes, expliquai-je brièvement.

Je réalisai que coller une définition à quelque chose que l'on côtoyait chaque jour et que l'on n'avait pas à expliquer aux autres était plutôt difficile.

- Oh. Est-ce que tu fais des vidéos? me demanda-t-il.

- Non. Je n'ai pas Tik Tok de toute façon, c'est sur Pinterest que je trouve des idées de livre.

- Tu n'as pas le droit aux réseaux sociaux? s'étonna-t-il.

Je rigolai.

- J'ai Pinterest et Wattpad, c'est tout. J'ai également Facebook, mais seulement pour Messenger. J'ai déjà essayé d'avoir Snapchat, mais Papa a eu de mauvaises expériences de photos explicites, donc il a catégoriquement refusé. Même chose pour Instagram. Et il pense que Twitter et Reddit sont inutiles, déblatèrai-je.

Bucky me scrutait, intéressé.

«Je vais devoir chercher tout ça sur Google. Oh mon Dieu, je parle comme un vieux. Heu... PENSE comme un vieux.»

Je riai doucement et il se racla la gorge en détournant les yeux.

- Je n'ai pas le droit d'aller voir les actualités non plus. Surtout pas le journal, ajoutai-je.

- Pourquoi ça? me questionna-t-il.

- Papa préfère me dire lui-même ce qui se passe dans le monde. Selon lui, les journalistes sont mensongers. Il ne veut pas que je devienne comme les autres adolescents de mon âge, obsédée par mon écran et le cerveau remplit de fake news, expliquai-je.

- Est-ce que, hum... Ce n'est pas étouffant? s'enquit-il.

- Au début, je trouvais ça étouffant, oui. Mais avec le temps, j'ai réalisé qu'il avait raison. Je regardais les ados autour de moi, tous plongés sur leurs écrans en permanence, et leurs esprits étaient remplis de mensonges transportés par Internet. Lorsqu'un professeur les surprenait à utiliser leur appareil en classe sans permission et qu'ils le leur confisquait jusqu'à la fin de la période, ils criaient et l'insultaient. Bref, tous esclaves de leur téléphone. Pathétique.