OUR STORM OF PAIN || Bucky Fanfiction

Cinquante-neuf

AURORE

J'ouvris les yeux en prenant une grande inspiration, les côtes ceinturées par une force phénoménale.

Mon corps engourdi ne ressentait rien, comme si j'étais paralysée. Je posai mon regard partout dans la pièce blanche, trop banche, tandis que le matelas douillet sous mon dos semblait m'avaler. 

Je levai péniblement un bras, déclenchant une douleur vive dans mes côtes. Cette souffrance réveilla celle qui se trouvait ailleurs et mes muscles se crispèrent. 

Une chaleur insoutenable grandit dans ma joue, accompagnée d'une lumière verte éblouissante. Je tâtai ma pommette et touchai une proéminence brûlante. 

Je retirai vivement mon doigt, mais il était trop tard. Déjà, il se teintait de rouge. Mon visage se mit à irradier et le sang dans mes veines à chauffer comme de la lave. 

Comme du poison. 

Je hurlai de toutes mes forces et mon dos se cambra sous la force de ma douleur. Ma voix mourut dans ma gorge et je m'évanouis au moment où je commençais à me convulser. 

∆∆∆

La chaleur diminua tandis que je reprenais mes esprits. 

Des voix s'affolaient autour de moi alors que ma température corporelle redevint normale.

Une certaine douleur restait présente dans ma joue, mais quelque chose plongea dans ma chair pour la retirer. Je hoquetai sous la puissance de la souffrance et me redressai d'un coup.

Je retombai contre le matelas, une main plaquée sur ma pommette... mais plus aucune proéminence ne s'y trouvait. Comme si elle n'avait jamais existé. Pas de crevace, pas de blessure.

J'ouvris les yeux, puis les refermai aussitôt, aveuglée par la lumière. Tout était si brillant, si blanc, et le lit si duveteux, tel un nuage...

Étais-je morte?

J'entrouvris mes paupières, laissant entrer seulement une petite quantité de lumière, puis les ouvrit progressivement afin de ne pas être éblouie.

La première chose que je vis fus le visage soucieux de Tony.

Tony.

Tony?

Tony.

Je me frottai les yeux.

Tony.

Ma gorge se noua, puis je paniquai.

- Tony? articulai-je.

Il me prit doucement la main. Les yeux écarquillés, je fixai ses doigts qui tenaient les miens, éberluée de sentir sa peau contre la mienne.

Ma lèvre inférieure se mit à trembler.

- J-j-je suis m-morte? bégayai-je.

Il fronça les sourcils.

- Non? C'est vrai que tu as le teint plutôt pâle, mais je crois que c'est normal. Peut-être je vois les fantômes, maintenant? dit-il sur un ton de plaisanterie.

Je le dévisageai.

- Tu n'es... Tu es... Tu... Tu n'es pas mort? m'étranglai-je.

Il regarda nos mains jointes.

- Je semble très vivant, s'amusa-t-il.

Mon père apparu dans mon champ de vision, les traits tirés, un côté du visage tuméfié. Il soupira de soulagement en me voyant et plaqua une main sur son cœur, les larmes aux yeux. Une veine verte palpita à son cou, suivant ses battements cardiaques erratiques.