OUR STORM OF PAIN || Bucky Fanfiction

Quatorze

AURORE

Lorsque la police arriva, arrêta les malfaiteurs et récupéra l'argent, il ne manquait plus que les ambulances et les morts à évacuer.

J'avais encore les mains sur la tête, pressées contre mon crâne, et j'en pleurais tellement j'avais mal. Bucky s'était retourné vers moi depuis un bon moment et Papa tentait tant bien que mal de me calmer.

- Tout va bien, Rory, d'accord?

- Sofia est morte. Sofia est morte... Je dois lever les mains, je ne peux pas lever les mains, je vais mourir, Sofia est morte, je vais mourir...

- Non, Rory, tu ne vas pas mourir.

Je pris une grande inspiration tremblante alors qu'une ambulancière s'avançait vers nous. Puis, je me frappai les côtés de la tête.

Aussitôt, Bucky attrapa mes poignets et écarta mes bras de mon visage. Les sourcils froncés, le bleu de ses yeux prenant une teinte foncée et empreinte d'inquiétude, il me força à relâcher mon crâne.

- Aurore, tout va bien, dit-il d'un ton calme.

Je n'arrivais pas à l'écouter. J'entendais les pensées des autres tourbillonner, je voyais les corps flottant dans leur propre sang que les policiers découvraient et surtout, celui de Sofia, ses jolis yeux verts fixés au plafond d'un air hagard.

Je commençai à me balancer d'avant en arrière en secouant la tête et murmurant des propos indescriptibles. J'allais mourir. Je respirais trop vite, pas assez, je tremblais trop, et merde, je ne levais pas les mains!

Des écouteurs furent posés sur mes oreilles et une chanson de Måneskin commença à jouer.

Ma tête devint calme et je me détendis enfin. Je fermai les yeux et soupirai, cessai de me balancer, mais Bucky garda tout de même mes poignets dans ses mains. Le bien-être que je ressentais était incroyable.

Pour vous l'imager, imaginez-vous dans une pièce très bruyante durant toute une journée, puis avoir soudain droit au silence.

Bucky me prit dans ses bras malgré les protestations de l'ambulancière et me ramena vers l'entrée. Il prit la carte de Tony pour payer mes livres et en prit quelques-uns de plus que j'avais observés durant notre visite écourtée plus ceux que Papa avait choisi.

Il paya d'une main, tout en me gardant dans ses bras. Le caissier affolé nous fixait, mais heureusement, j'avais Zitti E Buoni qui jouait dans mes oreilles pour étouffer ce à quoi il pensait.

Ce à quoi tout le monde pensait.

J'enfouie ma tête dans le cou de Bucky et son odeur me submergea. Je le sentis frissonner, ou peut-être que c'était moi, ou alors nous deux. Je me blottis contre lui davantage, tremblante de la tête aux pieds.

Il me serra plus fort. Papa attrapa le sac de livres et un policier nous donna le droit de partir. James et mon père s'éloignèrent vers la porte. Mais nous dûmes passer près du cadavre de Sofia.

Mes yeux tombèrent sur sa silhouette, ses yeux vidés de leur joie, la plaie circulaire sur son front, le sang à moitié sec maculant son visage, et j'éclatai en sanglots.

La main de chair de Bucky se posa à l'arrière de ma tête, ses doigts se perdant dans mes cheveux, et il pressa mon visage contre son torse en approchant ses lèvres de mon oreille.

- Shhh.

- Sofia est morte, sanglotai-je.

- Je sais, murmura-t-il.