Trente-et-un

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AURORE

J'étais allongée dans la voiture lorsque j'ouvris enfin les yeux. Mes paupières semblaient collées entre elles par les litres de larmes que j'avais versés.

Je m'assis péniblement, la tête prise dans un étau. Une plainte de doulour m'échappa, attirant l'attention de Bucky qui était assit sur le siège passager à l'avant du véhicule. Il se retourna, inquiet.

- Oh mon Dieu, Aurore, s'affola-t-il, complètement paniqué.

Il me soutint alors que je me redressais. Je m'appuyai contre la banquette, l'estomac dans les talons, le cerveau en bouillie.

- Tu es inconsciente depuis trente minutes. Je m'inquiétais tellement, balbutia-t-il en replaçant frénétiquement mes cheveux derrière mes oreilles.

Je pris ses poignets pour l'arrêter. Il me donnait mal à la tête. Il posa ses mains froides contre mon cou brûlant et je gémis de contentement.

- As-tu soif? Mal quelque part? s'enquit-il en se contorsionnant pour me faire face.

Je passai ma langue sur mes lèvres sèches.

- J'ai mal au cœur, me plaignis-je.

Il s'extirpa de l'automobile et ouvrit ma portière, puis me prit dans ses bras pour me porter à une poubelle. Il me soutint par les hanches alors que je me pliais en deux et vomissais mon petit-déjeuner.

Tremblante, fiévreuse, je retombai contre lui et éclatai en sanglots de nouveau. Le visage maquillé de Sofia flottait dans mon esprit. Il était livide, d'un teint maladif, et un trou mal dissimulé au centre de son front gâchait sa beauté.

- Elle me manque tellement, sanglotai-je en me blottissant contre lui.

- Je sais, murmura-t-il dans mes cheveux.

Il me berça contre lui de longues minutes, sur le trottoir devant la salle funéraire, jusqu'à ce que mes pleurs se calment.

- J'en ai marre que le monde s'acharne contre moi, sifflai-je, amère.

Il se détacha de moi et prit mon visage entre ses mains. Celle de chair laissa une agréable sensation sur ma joue.

- Après la pluie, le beau temps.

Il caressa mes pommettes.

- Je te promets que le soleil se lèvera de nouveau pour toi, poupée.

Je n'avais pas la force de sourire, je me contentai donc de le remercier en déposant un baiser chargé de toute ma reconnaissance sur ses lèvres. Il m'enlaça et m'embrassa en retour, profitant de cet instant pour me réconforter.

- Es-tu prête à retourner au QG? s'enquit-il tout bas.

Je soupirai.

- Ai-je vraiment le choix?

∆∆∆

Dès que je posai le pied dans le Campus, je fus assaillie par la mauvaise humeur. Tout le monde ruminait des pensées sombres concernant le procès qui avait lieu dans moins de deux heures.

Mon père ne posa pas de question en me voyant. Il était inquiet que je sois en retard, mais mes traits ravagés par la tristesse lui fournissaient une réponse suffisante.

Je pris aussitôt un grand verre d'eau et la part de pizza extra-bacon que me tendait Wanda avec un air inquiet. Je devais remplir mon estomac, même si j'avais encore la nausée.

OUR STORM OF PAIN || Bucky FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant