Ilona.
Grâce au joint que j’avais fumé, je me remettais de la trahison de Jessica.
Faux.
Tu noie tes problèmes dans la drogue.
Camée.
Tu va te mettre à pleurer dans 10 secondes si tu continue de penser à elle.Tentant de ne pas penser à elle, je me concentrai sur le plan, reprenant les choses en main.
J’ordonnai à Alessio de bloquer les portes, ne voulant pas lui révéler ce que j’avais en tête, même s’il devait s’en douter.
J’arrachai les rideaux, les attachant les uns aux autres.Entendant les hommes arriver, je me dépêchais d’attraper l’anneau d’accroche et de le tendre à Alessio.
- Je vais descendre en rappel. Toi, tu me tiens. Et tu me rejoins après. Pendant que j’allumerai la Jeep. Et on, s’en va.
Il aquiesça, avant de reprendre son ton sarcastique :
- Et pourquoi tu passerais en premier ? Je suis plus important que toi aux dernières nouvelles.
Parce que je suis plus légère.
Parce que je risque de pas pouvoir te retenir.
Parce que j’ai peur d’être responsable de ta mort.
Parce que t’es trop important pour mourir donc je teste le terrain pour toi.
Parce que je vais te laisser tomber après.- Parce que c’est moi qui ai eu l’idée, lui répondis-je à la place.
Je lui tendis l’anneau du rideau, puis ouvrit la fenêtre, passant le longueur de tissu par la fenêtre. Evidemment, la longueur était trop courte. Mais ça pourrait aller. Il faudrait juste sauter un peu.
J’enjambai l’encadrement de la fenêtre, attrapai le tissu et commençai à descendre précautionneusement.
Plus que cinq mètres.
Mon pied dérapa du mur, et je maintins mon emprise sur les rideaux, retenant de justesse ma chute.
Soufflant lentement, je regardais au dessus de moi. Il me regardait en se mordant la lèvre, visiblement inquiet. Je levai les yeux au ciel. Bref.
Je continuai ma descente.Plus que trois mètres.
J’accélérai, consciente que le temps pressait.
Puis pris une décision.On abandonne personne.
Tant pis. Je laisse tomber le plan de base où je pars avec ma voiture sans lui. Je l’attends.Plus que deux mètres.
J’arrivai lentement au bout de la longueur de tissu. Je terminai en me tenant seulement par les mains, les pieds dans le vide, puis sautai, faisant jouer ma détente pour atterrir avec souplesse.
Levant les yeux, je fis signe à Alessio qu’il pouvait y aller à son tour.Il me lança son Magnum, puis accrocha l’anneau comme je le lui avait demandé au mobilier, utilisant de ce que je voyais le pied du lit pour parvenir à ses fins.
Vu l’urgence avec laquelle il agissait, je supposais que les tueurs ne devaient pas être loin. Sûrement dans les chambres annexes, en train de vérifier notre présence dans tout l’étage.Finalement, il passa lui aussi l’ouverture de la fenêtre, et descendit plus rapidement. Nous entendîmes un grand raffut dans la chambre au dessus. Je regardais où il en était.
Plus que quatres mètres.
A la fenêtre, je vis apparaître un M47, puis la sale gueule du tueur, visiblement furieux.
Sans hésiter, j’enlevai le cran de sécurité de l’arme, fermai un œil, puis visai et tirai sur la phalange de son index, qui tenait l’arme.
Touché.