***
AlessioJ'avancai dans le long couloir gris des locaux des White, suivant Olivia qui maintenait fermement notre prisonnier.
L'ambiance était lourde, comme avant un orage, qui menace de tomber et de tout ravager sur son passage. Comme avant une tempête qui arrache les pensées et étripe les esprits.
Finalement j'ouvris une salle d'interrogatoire, et nous entrâmes tous les trois, trop conscients du silence et de l'atmosphère. Je refermai la porte derrière moi.
La pièce était vide, froide et simplement dénuée de tout. Mon esprit commença à en faire la même chose, comme à chaque fois. A devenir dénué de sentiments, de vie et de pensées. Dénué de tout, sauf de ma cruauté. Je redevins celui qu'on avait voulu que je sois, alors même que je ne le voulais pas. Pas devant elle. Pas alors que je commençai à... construire quelque chose ?
Trop tard. Ma rationnalité prenait le pas sur tout, m'empêchant de ressentir pour ne pas me détruire, m'empêchant de penser pour ne pas me tuer. M'empêchant d'exister pour ne pas que je puisse m'assassiner.
J'eus le temps d'espérer une seule chose, avant que tout ne s'éteigne à l'intérieur de moi, impitoyablement: qu'elle n'aie pas peur. De moi. Ou de ce que j'étais devenu ?
Inévitablement. J'attachai Smith à sa chaise, par des liens beaucoup trop serrés pour lui laisser une circulation sanguine possible. Puis bloquai ses mains sur la table.
Dans une dernière tentative d'humanité, je chuchotai dans l'oreille de celle qui avait pris trop de place dans ce qui me restait de coeur:
- Reste loin de moi. S'il te plaît. Très loin.
Puis je sentis mon âme se noircir, et se couper de tout tandis qu'elle obtempérait, comprenant le nécessité de mon message. Comprenant mon besoin de la protéger du monstre que j'étais. Que j'étais devenu. Que j'avais voulu devenir. Qu'on m'avait fait devenir. Trop de volonté, trop d'artificialité, pour si peu d'humanité.
A l'intérieur de mon coeur, je sentais les tissus se resserrer. Une petite cage dorée s'éloigner hors de ma portée. Qui contenait tout ce que j'avais pu garder. Qui ne me laissait que le contenu de cette pièce. Un vide froid et terrfiant. Excepté qu'il était maintenant impossible d'être terrifié.
La chasse à l'information commença.
Je sortis mes couteaux de mon costume, et finit par adresser un sourire carnassier à Smith, lui promettant une éternité de tourments et de souffrances. M'asseyant de l'autrre bout de la table, je pris un de mes poignards.
- Que la partie commence, n'est-ce pas ? me chercha le blond.
- Elle se finira ici. Je l'ai commencé il y a trop longtemps déjà. Commence par ton vrai nom.
Il clôt ses lèvres, gardant un sourire narquois sur le visage.
Sans hésiter, je plantai un premier poignards en plein milieu de sa main gauche. Je déclipsai le compartiment sous la table, révélant tout un tas d'objets de tortures les uns plus fous que les autres, allant des crochets aux briquets, des acides aux jeu de cartes.Un.
Malgré son cri de douleur intérieur, il garda le silence.
Parfait. Ca ne m'allait que mieux. Je pouvais jouer.
Je me dotai d'une lame fine, aiguisée, et pointue.
Puis je fis le tour de la table, m'arrêtant devant mon torturé.
Je relevai sa chemise de son bras. Puis entaillai tout le long de celui ci une profonde coupure, qui dévoilait les nerfs. Nerfs que je coupai secs, empêchant ainsi tout usage prochain de sa main. Cette fois, un cri étouffé lui échappa. Enfin.
J'essuyai ma main sur ma chemise blanche, me délestant de ma veste, puis remontant mes manches, pour plus de précision.