Alessio
J’avançai dans la forêt, tentant de me rappeler des indices que nous avions mis pour retrouver ce foutu jeu de clés.
Les souvenirs me remontait en tête.Nino, Allie et moi.
Avant.Dans le silence de la forêt, je ressentais les rires de ma sœur , j’entendais les cris des enfants que nous étions se répercutant sur les troncs d’arbres.
Nos parties de cache cache qui avaient duré des heures. Nos cabanes, sûrement à l’abandon à l’heure actuelle. Notre moyen d’échapper à notre avenir incertain et dangereux. Mais jamais trop longtemps.D’instinct, je savais qu’elle me suivait.
Je le sentais.
Mais je fis comme si elle n’était pas là.
Parce que ç’aurait été trop compliqué.Nous étions avant tout des ennemis. Et les ennemis, même avec une collaboration, reste ennemis.
Alors je préférais éteindre les quelques braises qui subsistaient de mon coeur en cendres.Je finis par la trouver.
J’attrapai le couteau dans ma poche, puis le passai dans la fente de la trappe, sur le tronc d’arbre.En forcant un peu , j’ouvris le compartiment caché, puis, à l’aide de la lampe de mon téléphone, récupérai les clés de la villa, emballés dans un sachet plastique.
Me tournant vers Olivia, je lui montrai les clés, avant de m’apercevoir des larmes sur ses yeux.Merde.
Qu’est-ce que j’ai fais encore ?
En soi c’est pas mon problème si elle pleure. C’est pas mon amie.Quand elle vit que j’avais surpris ses larmes, elle tourna la tête, avant de reprendre sur une voix qu’elle essaya de maîtriser :
- Bon on y va ou quoi ? J’ai froid maintenant.
- Pourquoi tu pleures ? lui demandai-je sans transition.
Niveau délicatesse on a vu mieux.
Elle va me faire la gueule.
Bon, j’aurai pu être plus sympa, je l’admets.Contrairement à ce que je pensais, elle fixa son regard dans le mien, et à la place de fuir, me rétorqua :
- J’suis malade. J’ai pas le droit ?
Je sentis un sourire narquois relever mes lèvres. Je décidai de rentrer dans son jeu.
Toujours en la fixant, je retirai ma veste, et la lui posai sur les épaules.- Ca va mieux maintenant ?
Elle aquiesça en souriant à son tour.
Et à ce moment, cet instant précis, c’était tout ce qui m’importait. Son sourire.Remuant la tête, je tentai de reprendre mes esprits.
Prochaine étape : rentrer à la maison.Je jetai un coup d’oeil à Olivia, puis la guidai dans le sens inverse. En sortant du bois, j’éteignis la lampe torche, puis regardai attentivement dehors.
Il ne semblait y avoir personne dehors, mais je décidai d’attendre quelques instants le temps de vérifier.
Olivia se lança hors du bois, mais je la retins par le bras en la tirant contre mon torse.- Bouge pas, lui chuchotai-je.
Je la sentis hocher la tête, et se coller contre moi, tremblante.
De peur ou de froid ? Aucune idée.Après quelques minutes, je sortis du bois, puis me dirigeai vers la porte derrière la maison, donnant directement sur le jardin. Clé en main, j’ouvris lentement le battant, sortant mon Magnum. Juste au cas où. J’avançai un peu plus loin, pour être vers le centre de la pièce.
Les lumières étaient éteintes, et le rez de chaussée apparemment vide. Précautionneusement, j’allumai la lumière de la salle principale, composée à ma gauche d’une grande table d’environ 21 places, et d’un buffet surmonté d’un miroir derrière. Devant moi se trouvaient les escaliers en colimaçon au centre de la pièce, qui montaient le long d’un pilier en marbre noir au centre de la pièce. A ma droite, l’entrée ouverte de la cuisine à l’américaine, et derrière Olivia et moi, où nous venions de passer, la buanderie.