XI. Bain de minuit

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Olivia.

Après quelques kilomètres à rouler, je sentis mes épaules se détendre enfin.

La soirée était passée.

A ma gauche, Alessio commençait aussi à réaliser que nous étions sortis de ce cauchemar.

Il lança la conversation, rompant le silence soulagé qui régnait depuis quelques temps :

- Tu savais pour le trafic d'êtres humains ?

Je répondis par la négative. Si je connaissais les nombreuses activités illégales de mon ennemi, c'était une facette de ses affaires qui m'était inconnue, et pour laquelle je ne l'enviais pas du tout. Mon cartel avait beau être cruel, pour rien au monde ma famille ne se serait engagée dans ces affaires.

Quant aux White, de ce que je connaissais d'eux, ils étaient tout aussi clean sur ce point au moins.

- Toute façon, dans tes affaires, y a pas de... truc comme ça non plus ? je préférai demander confirmation à mon coéquipier, juste pour être au courant de ce dans quoi je m'engageais.

Le brun tourna brusquement la tête vers moi, interloqué :

- Tu me penses capable de faire ça ? De jouer avec la vie des gens comme ça ?

- Techniquement, on joue quand même avec la vie des gens, protestai-je. On les arme pour tuer leur ennemi, quand il ne sont pas morts d'overdose avec les drogues que nous leur avons vendues.

- C'est pas pareil, grimaça-t-il. Ca c'est direct. Et c'est les condamner à une éternité de souffrance.

- Non mais, je te blâme pas hein. Simplement, peut être que ton cartel fait là dedans, même si toi non...

- Je dirige. Je décide de ce qu'on fait ou pas, rétorqua-t-il d'un air belliqueux. Et j'ai décidé que c'était non.

Je ne répondis rien, le sentant sur la défensive. Je me concentrai sur la route, bien que ce fut de plus en plus difficile.

J'étais obsédé par le sang séché sur ma peau, la sensation de mes mains sales.

Je n'avais jamais été une grande maniaque de la propreté, mais avoir le sang d'autres personnes sur les mains était différent.

Je sentais du sang sur mon visage, sur ma robe, qui devait en être imprégnée, sur mes jambes, partout où ces hommes m'avait touchée, il y avait leur empreinte me collant à la peau.

Sans que je puisse stopper le processus, je sentais la tueuse en moi s'éteindre tout doucement, laissant place à l'autre. La personne faible.

Je frissonnai en repensant à la mission. Mon obsession pour le sang sur moi augmenta, je sentis ma respiration accélérer aussi, presque devenue un sifflement.

- Olivia ?

La voix d'Alessio me tira de ma transe. Je tournai la tête.

Il m'observa d'un air interrogateur. Il semblait de nouveau inoffensif, mais je n'oubliai pas pour autant le comportement froid et révélateur qu'il avait eu auparavant. Je me contentai d'hocher la tête.

- Ca fait quand même 3 fois que je t'appelle, releva-t-il avec un sourcil arqué.

Je contrôlai lentement ma respiration refusant de lui répondre ou de lui donner raison.

J'allais très bien.

J'avais simplement besoin de temps pour me remettre de la mission.

Du trafic.

Hell SlayersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant