DANS QUELQUES jours, l'ainée des Henderson serait dans l'avion en direction d'un autre Etat, loin de sa vie dans l'Indiana. Elle préparait ses valises avec Nancy. Elle n'arrivait pas encore à croire qu'elle y serait bientôt.
Nancy attrapa un jean patte d'éléphant bleu foncé.
— Je ne t'ai jamais vue avec. Tu l'as depuis quand ?
— Deux ans. Je le trouvais cool quand je l'ai essayé mais j'ai changé d'avis.
— Essaie-le pour voir.
La blonde roula des yeux avant que sa meilleure amie ne sorte de la chambre pour la laisser se changer. Pendant ce temps, Nancy faisait des allers-retours dans le couloir. Elle se disait qu'elle allait avoir une nouvelle vie si cette semaine en Californie plaisait à Morgane et qu'elle intégrait son université. Elle ne réalisait pas que la personne à qui elle tenait le plus allait réellement s'en aller. Elle se rattachait au fait qu'elle serait là pour les vacances de Noël mais elle avait un pincement au cœur quand elle repensait au premier Halloween qu'elles n'allaient pas passer ensemble.
Elle ramena l'ongle de son pouce à sa bouche pour retenir quelques larmes. Mais elle restait tout de même fière de Morgane parce qu'elle avait fait énormément d'effort pour en arriver là. Elle admirait sa meilleure amie parce qu'elle était déterminée et elle ne baissait jamais les bras devant les obstacles qui se présentaient à elle. C'était une battante. Mais faire les valises avec elle, il n'y avait rien de plus triste. Même si c'était pour un court temps qui pourrait devenir plus long dans le futur.
— Nancy, c'est bon ! cria la blonde depuis sa chambre.
Celle-ci se retourna avant d'ouvrir la porte de la chambre. Elle fut surprise de voir à quel point ce pantalon lui allait comme un gant.
— T'en pense quoi ?
Morgane restait tout de même perplexe en se regardant dans le miroir. Elle avait l'impression que ce pantalon la grossissait. Pourtant, elle était mince mais, au lycée, un garçon avait eu l'audace de lui dire ça et c'était une des rares insultes qui étaient restées dans sa tête. Elle espérait que cette pensée disparaisse un jour.
— Il est magnifique, Morgane. Je ne comprends pas pourquoi tu ne le mets pas plus souvent !
Elle se mit de profil.
— Il te taille bien, ajouta la brune avant de s'asseoir sur le lit. Prends-le avec toi pour la Californie.
La blonde accepta sans rechigner et elle décida qu'elle le mettrait souvent pour se rappeler de Nancy, tout en étant loin d'elle. C'était une séparation qui allait être dure autant pour l'une que pour l'autre. Et cette fois, elle ne trouverait jamais une Nancy Wheeler californienne.
Elle le replia avant de le poser dans la valise, empilé sur trois autres jeans.
— Pour l'amour du ciel, prends la robe bleue que je t'ai offerte l'année dernière. Tu ne vas pas regretter ! Surtout avec la chaleur qu'il fait là-bas.
Morgane avait enfilé une fois cette robe : le jour où Nancy la lui avait offerte. Après ça, elle l'avait laissée dans son armoire, ne trouvant jamais d'occasion particulière où elle pourrait la porter.
Trois coups se firent entendre sur la porte de la chambre de l'hôte. Cette dernière s'empressa d'aller ouvrir avant de tomber nez à nez avec son frère. Il pénétra dans la chambre avant de s'allonger sur le lit.
— Enlève tes pieds de mon lit, minus.
— Non, répliqua-t-il en croisant ses jambes et en passant ses mains derrière sa tête en guise de coussin, par-dessus la taie d'oreiller.
Morgane fronça ses sourcils avant de lui chatouiller les pieds. Il était très sensible de cette zone. Nancy rigola en voyant ces deux-là se chamailler.
Morgane arrêta ses chatouilles pour le laisser parler afin qu'il dévoile ce qui l'emmenait ici.
— A la base, j'étais venu pour vous aider à faire les valises mais je me suis souvenu que j'allais encore chialer.
Morgane se moqua de lui.
— Tu pleures encore à ton âge ?
— Je suis un sentimental moi.
— Pas comme ton vieux pote Harrington.
Nancy et Dustin regardèrent d'un air surpris la blonde. Dustin n'était pas au courant qu'ils s'étaient appelés et Nancy savait seulement qu'ils s'étaient eus au téléphone.
— Il m'a dit qu'il n'était pas un sentimental, avoua-t-elle. Parce que oui, Dustin, Steve m'a appelée il y a quelques jours.
— Et tu ne me l'as même pas dit ? protesta-t-il en écarquillant les yeux et en prenant une mine faussement outrée. Traîtresse.
— Je pensais qu'il s'en était chargé.
— Steve n'avouera jamais qu'il t'aime en secret, répliqua la brune.
— Impossible que ce crétin ressente un quelconque sentiment pour moi. Il passe sa vie à me lancer des piques.
Et ça, elle le pensait un peu quand même.
— Ce n'est pas un mauvais gars et tu le sais, déclara Nancy. Quand j'étais en couple avec lui, il ne montrait jamais vraiment ses sentiments. En tout cas, pas comme Jonathan le fait. Il les montrait différemment, à sa façon.
— Est-ce qu'on peut arrêter de parler de lui et passer nos derniers moments ensemble à parler d'autres choses ? Et puis, c'est pas la peine de s'en faire. Peut-être que je détesterai la Californie et l'université et que je voudrai rester à Hawkins et trouver un un job comme Nancy.
C'était bizarre de le dire en vrai. De nouveau, Nancy ramena l'ongle de son pouce à sa bouche pour retenir toute émotion qui pourrait gâcher l'après-midi. Dustin arrivait à garder ces émotions quand il le fallait mais quand il se retrouvait seul, il les exprimait plus facilement. Comme sa sœur. Alors il se contenta d'hocher la tête et de sourire.
— Je vais aux toilettes, je reviens, annonça Nancy en se levant.
Elle quitta la pièce en prenant soin de fermer la porte derrière elle.
— Tu penses qu'elle est partie pleurer ? demanda la blonde en se tournant vers son frère, tout deux assis en tailleur sur le lit.
— Tu la connais mieux que moi.
— Je n'ai pas envie que vous soyez triste par ma faute.
— C'est juste que tu vas nous manquer mais on sait qu'on te reverra alors on fait avec.
Publié le 19/04/23
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𝐍𝐎𝐔𝐒 𝐃𝐄𝐔𝐗 - 𝐒𝐓𝐄𝐕𝐄 𝐇𝐀𝐑𝐑𝐈𝐍𝐆𝐓𝐎𝐍
FanfictionOfficiellement, Steve et Morgane se détestaient. Officieusement, ils s'aimaient plutôt bien.