.Cinquième chapitre.

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Son cœur bat si fort et si vite qu'il ne diffuse plus qu'un bourdonnement ininterrompu entre ses tempes, frappant tel un marteau piqueur contre ses côtes qui menacent maintenant de se briser d'elles-mêmes.
Le ventre serré d'angoisse, soulevé d'une nausée d'anxiété, Izuku sent progressivement sa gorge se boucher, obstruée par un nœud de terreur qui l'empêche de parler correctement.
Il entrouvre ses lèvres, tremblantes et blessées, sans que les mots ne puissent en sortir, pris au piège dans la détresse qui verrouille sa parole.

Sur ses épaules, la pression du regard de Tomura, plus lourde que le poids du ciel lui-même, tord ses os de l'intérieur, émiettant et désintégrant jusqu'à sa moelle.
La peur recouvre sa peau et son visage, engluant ses gestes et ses mouvements, comme coulé dans le béton, il se pétrifie devant ses yeux rougis de rage.
Face à son silence terrifié, le dealer fronce les sourcils et grimace plus encore, arquant sa bouche en une sorte de sourire inversé empreint de dégoût.

_ C'est qui Katsuki ? répète t-il en durcissant le ton de sa voix.

Une aura dangereuse et menaçante se déploie autour de lui, diffusant les ondes de sa colère à travers la pièce.
Et Izuku, transpercé par ces impulsions, ne trouve plus aucune forme à ses pensées.
Entortillées comme un amas de pelotes de fils toutes mélangées les unes aux autres, ses idées se confondent, sans fin ni début et totalement indéchiffrables.

_ Parle ! lui hurle soudain Tomura en l'attrapant par l'épaule pour le secouer.

_ C'est .. c'est un collègue .. de travail.

_ Un collègue ?! Et pourquoi il t'écrit ton collègue ? Qu'est ce qu'il veut ?

Le regard rivé sur le visage de Tomura, mais les yeux complètement vides de toute réflexion, Izuku perçoit de plus en plus douloureusement la pression de sa paume sur son épaule.
Bien qu'il ait cessé de le secouer, ses doigts se resserrent progressivement contre l'os de sa clavicule, s'enfonçant dans ses muscles jusqu'à lui faire cambrer le corps.

_ Il .. Juste prendre des nouvelles parce que.. parce que je suis pas au travail.

_ Tu lui as dit quoi hier ?

_ Rien. tremble Izuku, essayant en vain de sortir de sa prise.

_ Rien ? C'est pas ce qu'il a l'air de dire dans son message. Tu lui as dit un truc à propos de moi ?

Voyant Tomura se monter la tête tout seul en interprétant ce message comme il en a envie, Izuku comprend que tout ce qu'il pourrait dire pour se défendre ne servirait qu'à alimenter sa paranoïa.
Son estomac continue de se soulever, se retournant graduellement au fil des secondes d'angoisse, tandis qu'il cède à ses pleurs de détresse.

_ Je lui ai rien dit du tout, je te le jure.

_ Tu parles avec lui ?

_ Je .. quoi ?

Embrouillé par l'excès de stress dans ses veines, Izuku se laisse submerger par la sensation de ne plus rien comprendre.
Le décor se froisse, gondole, comme les mots et l'expression de Tomura, dont l'image semble fondre comme une glace sous le soleil.

_ Il t'écrit là ! Ça veut dire que tu parles avec lui, il te connait.

_ C'est .. c'est mon collègue, tous mes collègues me connaissent.

_ Arrête de me prendre pour un con ! Tes autres collègues t'ont pas écrit ! Alors pourquoi lui il le fait ?

_ Je sais pas.

Puis, relâchant enfin la pression de sa main sur son épaule, Tomura gonfle son torse en relevant le menton, jetant sur Izuku un regard supérieur et agressif.

𝐋𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐫𝐝𝐞𝐬 𝐚̀ 𝐭𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐢𝐠𝐧𝐞𝐭𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant