Inévitable

16

Evy

Son contact m'électrise complètement. En une seconde, sa bouche s'empare de la mienne férocement. Sa grande main s'accroche à ma hanche et me brûle la peau. La tête me tourne, je ne sais plus rien faire d'autre que de le suivre. Sa langue demande son entrée en caressant mes lèvres et je le laisse s'immiscer avec plaisir. La chaleur de son corps contre le mien, la douceur de ses lèvres, la rudesse de sa langue, tout est délicieux.

Je l'ai imaginé ce moment, de nombreuses fois mais pourtant je ne sais pas vraiment quoi faire, ce que je peux faire. J'ai envie de glisser mes doigts dans sa tignasse brune, de m'accrocher à ses épaules dorées, de nouer mes jambes autour de ses hanches. Si je le pouvais, je voudrais me fondre en lui tellement ce que son contact me procure. Oui, si je le pouvais je ferais tout ça mais pourtant, je me laisse simplement aller à lui, je le laisse m'emporter complètement.

A mon grand désespoir, Maxime s'écarte brusquement de moi. Ses yeux sont noirs, ses poings serrés.
- Il faut vraiment faire n'importe quoi pour que tu la fermes ! Grogne t il
J'en reste bouche bée, je ne sais pas quoi lui répondre. Il y a à peine une minute, j'oubliais qu'il était lui, que j'étais moi. Le moment était parfait et il a tout gâché. Ce con s'est foutu de moi, c'était juste une blague de plus, juste un nouveau moyen de m'emmerder. Et moi je suis tombée dans le panneau. Mais qu'elle debile je fais ...

Et la porte claque, encore. Punaise, mais pourquoi je l'ai laissé faire ça ? Pourquoi je lui ai donné encore plus de pouvoir sur moi ? Et s'il disait à ma mère que je me suis jetée sur lui ? Et s'il le disait au lycée ? Il va forcément le faire ... je suis foutue !

Je tente de reprendre mes esprits, tourne la tête vers le miroir de ma coiffeuse et me retrouve face à mon reflet, joues cramoisies, lèvres gonflées, yeux remplis de larmes. Je suis à deux doigts de craquer mais comme d'habitude, je ne le ferai pas. Alors je respire, ferme les yeux, ignore le frisson qui me parcourt et fait ce que je fais de mieux, je fais semblant. Je fais semblant que tout va bien, je veux qu'il croit que ça m'est égal.

Je lance spotify. Finalement, je crois qu'il n'y a que ça qui pourra m'apaiser mais même par dessus la musique j'entends quelque chose de briser à notre étage. Je ne crois pas me tromper en pensant qu'un objet a été balancé contre une certaine porte. Qu'il a balancé un objet contre sa porte.