Lost in paradise (Itadori Yuji x OC)

Chapitre 7

On est pas des héros, juste des exorcistes. 

Megumi Fushiguro

Shirahime tomba au sol dans un bruit sourd. Elle s'était rendue dans le dojo que le proviseur lui avait confié, et avait passé sa journée à s'entraîner. Cela l'empêchait de réfléchir, et elle avait besoin d'oublier toutes ses questions. Malheureusement, s'entrainer jusqu'à l'épuisement n'était pas une bonne idée, et Satoru avait fini par intervenir, remonté à bloc pour l'envoyer au tapis en un court instant. Voilà donc pourquoi elle s'était retrouvée le dos collé au tatami, l'exorciste aux cheveux blancs penché au dessus de son visage. 

- Je sais que t'es accros à l'entrainement et à l'effort, mais tu ne te surmène pas pour rien, pas vrai ? dit-il avec un sourire. T'es pas du genre à sauter le p'tit dej' et le repas de midi, j'me trompes ? 

Face au regard interrogateur qu'elle lui lançait, il comprit qu'elle s'était perdue, et il perdit son rictus un brin moqueur. Il s'assit derrière elle et la scruta de ses yeux bleus, cachés derrière ses ray-ban noires. 

- Dis-moi tout. Qu'est-ce qu'il te tracasse, Hime ? 

Elle se releva et se tourna pour lui faire face, assise en tailleur devant lui. Elle fuyait son regard. En même temps, Satoru avait sûrement les réponses à toutes ses questions. 

- Est-ce que... 

L'attention du prof se décupla, sa jeune protégée semblait vraiment paumée, et avait l'air de douter. Ils se connaissaient depuis quatre ans, c'était suffisant pour ne plus avoir de secret l'un pour l'autre. 

- Est-ce que tuer c'est mal ? 

Sa question avait été posé d'une façon si innocente, rien qu'à l'entendre, on ne pouvait pas se douter que c'était Shirahime, seize ans, exorciste de classe deux, et au physique de bombe qui la posait. 

- Pourquoi tu te demandes ça ? 

Elle planta ses yeux dans les verres opaques de son interlocuteur, qui fut surpris par une telle intensité dans ses prunelles jaunes. 

- Hier je suis allé voir Yuji. Je l'ai réveillé, enfin... ma présence a incité Sukuna à réveiller Yuji. Il a dit qu'il n'y avait que moi pour avoir une odeur d'essence et de sang. Il a parlé de ce que je faisait, que je tuais les maîtres des fléaux. Et Yuji l'a mal pris. 

L'homme posa sa main sur la tête de la noiraude, tout en la frottant légèrement. 

- Tous les maîtres des fléaux sont condamnés à mort par le règlement. C'est la triste vérité. On ne peut pas les laisser en vie, et je sais que tuer est quelque chose d'impardonnable. Les exorcistes ont la vie dure, c'est indéniable. Mais tu peux te dire qu'on fait ça pour protéger l'insouciance de la population. Yuji n'avait aucune idée de l'existence des fléaux avant de rencontrer Megumi. Il n'a pas encore conscience de tout ce que le métier d'exorciste réserve, contrairement à toi. Tuer ne fait pas de toi quelqu'un de mauvais, tu laisses toujours une chance à ton adversaire de se rendre. Souviens toi que tu fais ça pour la bonne cause. Pour répondre plus clairement à ta question, tuer, c'est mal mais le sang sur tes mains est synonyme du sacrifice que tu fais pour protéger Tokyo d'elle même. On est pas des héros, juste des exorcistes. 

Il lui adressa un sourire. 

- Tu est en avance par rapport aux autres. Aucun des élèves de première n'ont encore passé ce cap, hormis Yuta. C'est pas une mauvaise chose, souviens t'en. Savoir tuer de sang froid peut même être une qualité dans certains cas, tant que tu es maître de ce que tu fais. Tu ne dois jamais perdre le contrôle de toi-même, et c'est quelque chose qui n'est pas inné. La question que tu dois te poser, et qui t'aideras à réfléchir, c'est quelles sont tes valeurs ? Qui est-ce que tu veux devenir ? Quel est l'idéal que tu veux atteindre ? 

Il se leva, et lui tendit la main. 

- Tu ne trouveras pas la réponse tout de suite, viens manger maintenant. 

Elle n'avait pas le choix, et devait le suivre. 

Elle se sentait un peu apaisée maintenant, sa tornade de questions s'était calmée, remplacées par une autre, bien plus grande. Elle n'était toujours pas vraiment sûre de la légitimité de ses actes mais elle promit au prof de faire de son mieux. 

Durant le repas qu'ils partagèrent ensemble, Satoru donna une mission à Hime pour le surlendemain. Ca lui permettrait de penser à autre chose pendant quelques heures, et de changer d'air. Après tout ce temps à rester à Tokyo, il fallait qu'elle sorte de sa zone de confort, même si accompagnée de Daki et Mitan, Shirahime était entre de bonnes mains. 

Le soir même, la noiraude réfléchissait à sa question. 

"Quelles sont mes valeurs ?" se répétait-elle. 

Allongée sur son lit, le visage tourné vers la fenêtre, elle observait le ciel du soir. Le bleu clair tirant peu à peu sur le rose puis sur l'orangé et enfin sur un jaune presque blanc. Le ciel était comme un métal que l'on aurait fait chauffer. Avec la chaleur de cette journée d'été, c'était comme si la voûte céleste ne l'avait pas supporté. Le jardin de l'école était magnifique avec cette lumière tamisée, Hime pourrait observer ce paysage pendant des heures, s'il ne durait pas que quelques minutes. 

- Daki, cherche la définition de "valeur". 

- Valeur, nom féminin, retentit la voix robotique dans la pièce. Ce en quoi une personne est digne d'estime. 

La noiraude fit la moue, fixant toujours l'extérieur, ce n'était pas vraiment le résultat qu'elle demandait. 

- Daki, c'est quoi les valeurs morales ? 

- En philosophie, une valeur morale est un critère de choix qui guide le jugement moral des individus et des sociétés. Les valeurs morales forment un corps de doctrines, qui prennent la forme d'obligations qui s'imposent à la conscience comme un idéal.

Le regard d'Hime changea, elle comprenait ce que Satoru avait voulu dire. 

- Daki, donne moi des exemples de valeurs morales. 

- Les valeurs morales sont notamment l'amour, la bienveillance, la bonté, la dignité, la discipline, la douceur, l'engagement, la fidélité, la joie, l'honnêteté, l'hospitalité, la loyauté, la maîtrise de soi, la noblesse, l'obéissance, la paix, le partage, la patience, la ponctualité, le respect, la responsabilité, la solidarité, la tolérance et bien d'autres. 

La jeune exorciste fronça les sourcils, ça ne l'aidait pas beaucoup. Toutes les valeurs morales que Daki lui avait cité étaient des valeurs qu'elle considérait plus comme des qualités. Il y en avait comme la loyauté, la maîtrise de soit ou encore a tolérance à laquelle elle accordait bien plus d'importance, mais elle n'allait pas l'aider à trouver qui elle voulait devenir, ni quel était son idéal. 

Quelle était sa plus grande volonté ? Pourquoi faisait-elle ça ? Pourquoi est-ce qu'elle s'occupait plus des maîtres des fléaux que des fléaux eux-même ? 

Parce qu'après ce qu'il lui était arrivé juste avant de rencontrer Satoru elle ne voulait plus que quiconque utilise ses pouvoirs à mauvais escient. 

Alors je vous annonce que j'ai la fin en tête, mais en ce moment j'écris un peu moins donc je risque de prendre du retard....

Nounouch ♨︎_♨︎