Lost in paradise (Itadori Yuji x OC)

Chapitre 10

Le tournoi ne s'était clairement pas passé comme prévu. Un fléau de classe S ainsi que deux maîtres des fléaux sont apparus, et ont mis la pagaille sur le terrain. Hime fut surprise de voir que Yuji et Aoi ont réussi à tenir tête au démon, jusqu'à l'intervention de Satoru, qui l'annihila grâce à son sort combiné : Equation imaginaire, Violet. Il avait créé une énorme brèche dans le sol. Tout le monde s'en était sorti plus ou moins bien, Megumi, Toge et Noritoshi furent les plus graves blessés. Le lendemain s'était tout de même déroulé la deuxième partie du tournoi, avec un match de baseball, que l'école de Tokyo avait gagné, grâce à un home run de la part de Yuji. 

Le rosé toqua à la porte de la chambre d'Hime. Après être allé voir au dojo, et dans le garage, c'était le dernier endroit où il pensait pouvoir la trouver. Malheureusement, il n'obtint aucune réponse. 

- Tu cherches Shirahime ? Elle est en ville avec Nobara. 

Yuji se retourna pour faire face à Megumi. Le descendant du clan Zenin arborait un masque nonchalant, comme d'habitude. 

- Mais sa moto est encore là. 

- Les transports en commun ça te parle ? 

Yuji fit la moue, puis remercia son ami pour l'info. Il partit dans la cour du lycée, s'allongeant sous un arbre. Il repensa à tout ce qu'il s'était passé depuis ce soir-là dans son ancien lycée. Avec Sasaki et Iguchi, qui avaient échappé de peu à la mort. Son grand-père, qui avait rendu son dernier souffle quelques minutes avant qu'il ne fasse la rencontre de Megumi. Deux jours avant qu'il ne fasse celle de Shirahime. 

"T'as fini de penser à elle tout le temps ?" 

"La ferme." 

"Elle tue des gens, je croyais que ça te dégoutait."

"Sukuna... Mêle toi de ce qui te regarde."

Le démon s'esclaffa, avant de rappeler une évidence à Yuji : 

"Je suis toi, et tu es moi. Elle en souffrira tôt ou tard."

- La ferme ! cria Yuji. 

Il ouvrit les yeux, se confrontant à ceux jaunes de Shirahime. Le sourire qu'elle avait collé au visage se crispa, avant de fondre tandis qu'elle se relevait. Elle se retourna, avant de commencer à partir. Le rosé hésita à la retenir, et après deux secondes, il se leva et vint attraper son épaule. 

- C'est pas à toi que je parlais, je savais pas que t'étais là. Excuse-moi. 

- Je voulais te parler, mais t'as l'air en grande discussion avec l'autre relique. 

Yuji ouvrit la bouche pour répondre, mais ce fut la voix de Sukuna qui parla à sa place. 

- Il me disait à quel point il était heureux que tu ne sois pas au lycée, qu'il n'ait pas à voir une meurtrière dans les parages. 

Les yeux de Shirahime s'arrondirent, tout comme sa bouche alors que son souffle se coupa. 

- Nan, c'est pas ça... Il raconte n'importe quoi... 

- Je sais pas si je peux te croire, Yuji. 

Sur ces mots, elle s'éloigna, laissant encore une fois le jeune homme seul avec ses pensées. Il en avait marre de Sukuna, qui intervenait toujours pour tout gâcher. Mais là, le rosé ne pouvait pas la laisser penser ça. Il tenait trop à la jeune motarde pour ça. 

- Attends ! 

Il courut vers elle, pour cette fois se mettre devant elle, et planter son regard chocolat dans le sien doré. Elle avait l'air autant déçue qu'en colère. 

- La question n'est pas de savoir si c'est moi que tu veux croire. C'est de savoir si tu veux croire Sukuna ou pas. 

Le regard de la jeune exorciste s'adoucit, et ses épaules s'affaissèrent tandis qu'elle souffla. 

- T'as raison. J'ai été idiote de croire un démon. Excuse-moi. 

Yuji sourit à son amie, qui le lui rendit avant qu'il ne fasse une proposition : 

- Est-ce que ça te dirais d'aller en ville avec moi ? 

Il était un peu rougissant en demandant ça, mais il cachait facilement sa gène, Hime ne le remarqua pas. Au lieu de ça, emballée par l'idée, elle hocha la tête, elle-même un peu gênée par ce rendez-vous improvisé et pas explicitement demandé. 

- Je vais juste mettre autre chose que l'uniforme d'exorcisme, annonça le rosé. 

Hime étant sortie juste avant avec Nobara, elle ne portait déjà pas son uniforme, mais elle décida tout de même de mettre autre chose. Ce mois de septembre était chaud, on sentait très bien que l'été n'était pas encore tout à fait fini. Alors elle décida d'aller troquer son jean contre un short, et de mettre un T-shirt plus ample. 

Ils se retrouvèrent à l'entrée du lycée, où ils commencèrent à marcher pour aller prendre le bus. Il y avait un léger malaise mais ils parvinrent à le combler en discutant. En sortant du bus, elle passa furtivement devant Yuji, et avant qu'il ne se rende compte de quoi que ce soit, elle était déjà en train de se plier de rire. 

Il fronça les sourcils, et remarqua finalement que sa vision s'était obscurcie, qu'elle lui avait mit des lunettes de soleil. Il les enleva et écarquilla les yeux lorsqu'il les les reconnut. 

- Mais c'est les lunettes de M. Gojo ! 

- Ouais, répondit-elle en essuyant une larme de rire au coin de son œil. 

- Mais t'es folle il va... 

- T'inquiète, il va rien faire tant qu'elles sont pas cassées. 

Le rosé fit la moue avant de les remettre sur sa tête, et non pas sur son nez. Hime sourit en se disant qu'elles lui allaient bien, qu'il avait l'air mignon avec ses lunettes. 

- T'as fini de te foutre de moi ? demanda-t-il avec un sourire. 

- Oui chef, on va où ? 

Le sourire de Yuji s'agrandit, et il se saisit de la main de Shirahime pour l'inciter à le suivre. Ils marchèrent un moment, jusqu'à une station de métro. Le garçon avait les yeux rivés sur son téléphone, il essayait de ne pas se perdre. Hime lui proposa son aide, mais il la refusa gentiment, ce qui amusa la jeune femme. 

Ils se perdirent deux fois avant d'arriver, une heure après leur départ, à Asakusa. Assis l'un en face de l'autre, ils attendaient leurs boissons fraîches en silence. Yuji avait une question en suspens dans sa tête, mais il n'osait pas la poser. Shirahime aussi, se questionnait, et ne voyait pas l'interrogation du garçon en face d'elle. L'ice tea de Yuji et le café frappé d'Hime finirent par arriver, et c'est quelques secondes plus tard que leurs langues se délièrent. 

Ce fut Yuji qui commença : 

- Comment t'es arrivée à l'école d'exorcisme ? demanda-t-il de but en blanc. 

Elle releva le regard vers lui, surprise, avant de se reconcentrer sur les glaçons de sa boisson. 

- C'est pas un très bon souvenir... 

- T'es pas obligée de me répondre, tu sais. 

Elle secoua la tête, en répondant qu'elle allait lui raconter, mais qu'elle voulait lui poser une autre question d'abord. Il hocha de la tête, ne s'attendant pas du tout à cette phrase, qui le fit rougir comme un fou, le mit très mal à l'aise et le fit carrément tomber des nues : 

- Là, maintenant... On est en date ? 

Le jeune homme, pris au dépourvu, ne put rien faire d'autre que cacher sa bouche avec sa main, avant de répondre :

- Si tu veux, ça peut en être un. 

Elle lui sourit, de légères rougeurs apparurent sur ses joues, et commença son récit. 

- J'avais douze ans...

Nounouch ^_-