Chapitre 2 : Alter et ressemblances

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Je me réveille dans une pièce inconnue, habillée d'une tenue de sport bleue et blanche, sur un de mes T-shirts bleus. Je mets un moment à me rappeler que je suis allée me coucher sans même me changer, et que c'est ici que je vis désormais... Les larmes me montent aux yeux lorsque je repense à mon père et Zuko, qui me manquent déjà, tandis que les événements de la veille me reviennent entièrement. L'attaque de l'Alliance des super vilains, le Brainless... Et j'ai utilisé ma glace. Je prends mon visage dans mes mains ; la droite est froide. Pas très étonnant... C'est alors qu'un petit miaulement se fait entendre. Seïko saute sur mon lit et vient se frotter contre ma paume, comme pour me rassurer et me remonter le moral.

Je souris et essuie l'eau de mes yeux d'un revers de main avant de me lever, suivie par un ronronneur insistant. J'enfile une autre des tenues de sport du lycée, puisque j'avais dormi avec la première, et remplis de croquettes la gamelle de ma boule de poil. Le voir heureux de manger me remotive. Je compte bien aller m'entraîner aujourd'hui. J'ouvre la porte fenêtre qui donne sur le petit balcon de ma chambre, avant d'étendre ma veste et mon pantalon de sport avec lesquels j'avais dormi sur l'étendage prévu à cet effet. Je sors ensuite de ma chambre, ma trousse de toilette sous le bras, et tombe sur Tsuyu, qui se dirige aussi vers la salle de bain commune, au rez-de-chaussée.

— Alors, comment tu vas ? Tu te sens mieux qu'hier ? me demande-t-elle.

— Oui, ne t'en fais pas, je n'ai plus rien. Et j'ai bien dormi !

Mon ventre gargouille. Je grimace légèrement.

— C'est normal que tu aies faim, vu que tu n'as pas mangé hier soir, rigole-t-elle.

Je soupire. Ma rentrée au lycée n'a pas été de tout repos. Lorsque l'on arrive dans la salle de bain, les autres filles sont déjà là. Elles me posent toutes la même question, à savoir comment je vais. Comme elles parlent toutes en même temps, je dois attendre qu'elles se taisent pour leur dire que tout va pour le mieux et que je suis en pleine forme. Je prends le temps de peigner ma frange et d'attacher une partie de mes cheveux en une tresse à l'arrière de ma tête. Comme j'ai pris des cheveux de chaque côté de mon visage, celle-ci est bicolore. On se lave rapidement les dents. Je me rinçais la bouche lorsque Tsuyu me demande soudainement :

— Pourquoi tu ressembles autant à Todoroki ?

Sur le coup j'avale de travers. Qu'est-ce qui lui prend soudainement ? Pendant que je tousse et recrache l'eau que j'ai dans les poumons, Yaoyorozu vient me taper dans le dos et Uraraka prend la parole :

— Tsuyu, moins fort ! Les garçons pourraient entendre...

Yaoyorozu renchérit :

— Et puis même... C'est vrai que son côté droit présente de fortes similitudes avec celui de Todoroki, mais ça ne veut rien dire...

— Tu vas pas nous faire croire que tu n'as pas remarqué leur ressemblance physique, Yaomomo ! réplique Ashido. D'ailleurs tu es super jolie, ajoute-t-elle à mon intention.

— Ça, je confirme... lance une voix depuis l'entrée.

C'est Mineta. Il est littéralement en train de baver.

— Sale pervers !

— Dégage, Mineta ! lui lance Jiro en lui plantant un de ses Hearphone Jack dans l'œil.

Il s'enfuit en gémissant.

— Un jour, j'y arriverai ! Et ce jour-là, je verrais tout ! Tout !!

J'ai enfin repris mon souffle et arrêté de tousser. Je me regarde un instant dans le miroir : je sais que je ressemble un peu à Todoroki mais... je ne pensais pas à ce point. C'est vrai que lorsque j'ai croisé le regard des garçon hier, ils ont tiqué. Pour ma part, bien que je l'aie remarqué, je pensais qu'il s'agissait simplement une coïncidence... Je baisse les yeux vers ma main droite : moi aussi je peux créer de la glace. D'après mon père, c'était le pouvoir de ma mère. Et il m'avait défendue de l'utiliser en public. Je mets un moment avant de remarquer que les filles ne disent plus un mot et me regardent avec attention. C'est à cet instant que l'intéressé passe dans le couloir et s'arrête en remarquant mon attitude : le bras à mi-hauteur et paume vers le haut. Je croise son regard bicolore. On reste ainsi pendant quelques secondes, dans un silence total. Puis il détourne les yeux sans afficher aucune émotion et continue son chemin. Pour ma part, je retourne fixer un instant ma main, sans montrer plus d'émotion que lui. Ce n'était pas de l'indifférence ou du dédain, juste une curiosité dissimulée.

D'eau, de Gel et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant