D'eau, de Gel et de Feu

Prologue

Je me rends dans le bureau du directeur, qui m'a fait demander. Cela fait à peine deux heures que j'ai quitté ma classe, la 1-A, qui vient d'emménager dans son internat tout neuf. Je toque à la porte.

— Entrez !

J'ouvre et pénètre dans la grande pièce. Le principal Nezu est assis sur son bureau, des papiers dans les pattes.

— Ah, Eraser Head ! s'exclame-t-il. Je t'attendais.

— Pour quelle raison vouliez-vous me voir ?

— Reconnais-tu cette jeune fille ?

Il me tend le dossier, que j'ouvre. 

Je parcours rapidement du regard le reste des documents, puis hoche la tête.

— Oui, je me souviens... Elle avait terminé l'examen d'entrée à la tête du classement, devant Katsuki Bakugo, si je ne m'abuse... (Le proviseur acquiesce.) Mais je n'avais pas eu accès à son dossier complet, étant donné que peu après les résultats, nous avons reçu un courrier de son père indiquant qu'il refusait son entrée au lycée.

Je marque un court arrêt. Déjà qu'elle ressemblait beaucoup à Shoto Todoroki... Le fait que la date et le lieu de naissance concorde aussi était d'autant plus troublant.

— Pourquoi me montrez-vous ça maintenant ?

— As-tu remarqué son lieu de domicile ?

Je relève d'un coup les yeux vers lui, avec la désagréable impression d'avoir reçu un coup sur le crâne. Cela faisait quelques jours que l'incident de Kamino et le combat d'All Might avaient eu lieu.

— Il lui est arrivé quelque chose ?

— Pas à elle... Son père est mort. Et tu n'es pas sans savoir que sa mère est morte à sa naissance...

Je commence à comprendre où le directeur veut en venir. Mais j'ai plus de mal à saisir ses raisons.

— Certes, Ashiza avait un bon potentiel et un très bon dossier... Et bien que le principal opposant à son inscription à Yuei soit décédé...

— J'ai eu le commissaire de police de Kamino au téléphone hier, me coupe Nezu. Sur le lieu de l'attaque, trois immeubles sont encore debouts. Tous congelés. Et les médias tentent d'interroger les réfugiés, qui sont pour le moment tous installés dans un gymnase au sud-est de la zone dévastée le temps de les reloger, pour savoir qui est à l'origine du prodige.

— C'est elle qui a protégé les immeubles, devinai-je.

Il acquiesce avant d'ajouter :

— Tu as vu sa ressemblance avec Shoto Todoroki, le fils d'Endeavor... Si les journalistes mettent la main sur elle... Comment va réagir le nouveau N°1 en la voyant, d'après toi ?

Je grimace. Encore et toujours les médias... Même s'il ne s'agit que de coïncidences, Endeavor risque, au pire, de mal le prendre, au mieux, de se poser des questions. Comme tous ceux qui connaissent Todoroki, d'ailleurs.

— Et donc ? finis-je par demander.

— Je pensais aller la voir avec toi demain ou après-demain, et lui proposer d'intégrer ta classe, la 1-A. Oui, en cours de route, ajoute-t-il avant que j'ai pu ouvrir la bouche. J'en ai déjà discuté avec la police, et cela les arrangerait qu'on s'occupe d'elle, puisqu'elle est orpheline. En échange, ils ont proposé de raconter aux journalistes que la personne ayant protégé ces immeubles a disparu...

Ah, il y avait donc une double raison. Non seulement on récupère une élève douée, et on lui évite des problèmes avec les médias, la loi et un potentiel héros désappointé par une ressemblance frappante avec son fils.

— Encore faut-il qu'elle accepte votre proposition...

— Regarde bien le dossier d'inscription et l'écriture... Il semblerait qu'elle l'ait rempli par elle-même de A à Z. (Je rouvre les documents pour constater la chose.) Ce qui signifie qu'elle a outrepassé l'interdiction de son père pour venir étudier chez nous, en espérant qu'une fois devant l'inscription acceptée, il ne pourrait plus refuser...

— Cependant, il n'a pas changé d'avis. Il a même dû être furieux, pour carrément nous envoyer un courrier de refus...

— On ne saura jamais... Mais toujours est-il que cela démontre une certaine détermination chez cette jeune fille. Je suis sûr qu'elle acceptera.