Chapitre 6 : La vérité

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Je me redresse en sursaut lorsque j'entrevois dans la pénombre des cheveux bicolores. En réponse à mon mouvement brusque, mon épaule gauche me tiraille et ma vision se trouble légèrement, tandis que j'essaye de me raisonner : C'est Todoroki, pas Himiko... Ils sont venus te sauver, tu n'es plus en cage, rappelle-toi. J'inspire lentement, dans l'espoir de calmer mon cœur qui s'est mis à tambouriner comme un fou dans ma poitrine sous l'adrénaline. Lorsque ma vue est de nouveau nette, je cherche des yeux l'heure. Il est encore tôt : à peine sept heures du matin, d'après le cadran accroché au mur en face de mon lit. Du coin de l'œil, je perçois un mouvement sur ma droite : je tourne la tête vers Todoroki. Celui-ci vient de s'étirer, et me fixe, les yeux grands ouverts.

— Euh... Salut.

Nous l'avions dit en même temps. Cela lui arrache un demi-sourire, tandis que je détourne les yeux vers mes mains, gênée.

— Merci, d'ailleurs.

— En fait, c'est plutôt grâce à Kaminari qu'on t'a retrouvée... C'est lui qui a vu qu'on avait accès à ta localisation. Midoriya et moi, on n'a fait que rapporter l'info aux profs...

À ces mots, je marque un arrêt. Je n'avais pas le souvenir de sa présence...

— Midoriya était là aussi lors de... du sauvetage ? demandai-je en fronçant les sourcils.

— Non, j'étais le seul élève présent.

Je relève la tête vers lui, l'interrogeant du regard. Il soupire, puis se lève et se dirige vers la lampe de chevet.

— Ça te dérange si j'allume ?

Je fais non de la tête. La lueur diffusée n'est pas trop violente, et mes yeux s'habituent rapidement. Mon chat se rappelle alors à mon bon souvenir et je me redresse subitement, ignorant la douleur dans mon épaule, avant de lancer inquiète :

— Et Seïko ? Ça fait longtemps que je suis à l'infirmerie ? Quelqu'un a pu s'occuper de lui ?

Il fronce les sourcils et me fixe sans répondre, l'air de dire « Seïko ? Qui c'est ? ».

— Mon chat... m'expliquai-je d'une petite voix.

— Oh ! Pardon, je n'avais pas retenu son nom... Oui Koda l'a récupéré avec lui hier soir, quand Tsuyu l'a entendu miauler à travers ta porte. Apparemment, il est très...

— Oui, il sait se faire entendre, ris-je doucement.

Le silence retombe en même temps que moi sur le coussin sur lequel j'avais dormi, qui s'avère être beaucoup trop bas pour me permettre de continuer la conversation aisément. Je commence alors à me tourner pour le relever dans le but de m'installer plus confortablement, mais mon épaule me lance à nouveau et m'arrache une grimace.

— Tu as mal où ?

Zut, il avait vu. J'aurai préféré qu'il ne le remarque pas.

— À l'épaule. Mais ça va, c'est pas grand-chose, dis-je en attrapant mon oreiller de la main droite.

— Attends, je vais le faire.

J'essaye de me débrouiller seule, mais finis par abandonner et le laisser faire. Je n'aime pas me sentir impuissante, et encore moins quand les autres le remarquent. Mais bon, il a déjà fallu me sauver, alors, je peux bien accepter qu'on m'aide pendant une heure de plus... Je le remercie et m'adosse au coussin, d'abord lentement, puis avec franchise lorsque je prends conscience que je ne sens rien du tout. Je me redresse pour tâter les bandages qui m'enserrent le dos : rien, pas même une sensation. Complètement anesthésié.

— Ça va pas ? demande Todoroki en tendant les mains vers moi.

— Si, si, tout va bien. J'étais surprise de ne pas sentir mon dos du tout, c'est tout, répondis-je en l'arrêtant d'un geste de la main droite.

D'eau, de Gel et de FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant