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⍟ 𝐋𝐞𝐬 𝐍𝐲𝐦𝐩𝐡𝐞𝐚𝐬 𝐁𝐥𝐞𝐮𝐞𝐬, 𝐌𝐨𝐧𝐞𝐭

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⍟ 𝐋𝐞𝐬 𝐍𝐲𝐦𝐩𝐡𝐞𝐚𝐬 𝐁𝐥𝐞𝐮𝐞𝐬, 𝐌𝐨𝐧𝐞𝐭



















C’était enfin le jour de la soirée, et Hyunjin regrettait chaque mouvement qu’il faisait pour se préparer.

Il avait bêtement accepté l’invitation lorsque Jeongin avait été celui qui lui avait demandé de venir. Il ne voulait pas mettre un pied chez Minho, mais les yeux quémandeurs du bordeaux avaient fini de le convaincre, et maintenant il était dans sa nouvelle chambre, maudissant Jeongin, mais également Jisung qui l’avait lâché pour rester avec l’organisateur de la soirée.

Mais Ji’, on se prépare toujours ensemble pour les soirées, se plaignit le blond.
J’suis vraiment désolé Jinnie, c’est juste que j'ai passé l’après-midi avec Minho, j’avais complètement zappé, désolé…
Ouais bref, on se verra plus tard. Il raccrocha promptement”

Hyunjin avait pensé qu’aller à cette soirée en compagnie de son meilleur ami allait le rassurer et lui éviter de stresser ou de ronchonner, mais il avait eu tort. Ces derniers temps, il avait comme l’impression que Jisung faisait passer son “amant” avant ceux qu’il aimait, donc ses amis. Cela redoublait la haine que Hyunjin portait à Minho, il avait l’impression qu’on lui volait son âme sœur, son meilleur ami, et ça lui faisait mal. Il détestait ce sentiment, celui de se faire abandonner, d’être remplacé. Parfois, il avait l’impression qu’il dérangeait, qu'il était de trop, et ça n’avait fait qu'augmenter la peur de voir ses amis lui tourner le dos.

Un brouillon. Il avait l’impression d’être le brouillon d’un dessin, un croquis qu’on dessinait avec application, pour ensuite se rendre compte que l’idée n’était pas si bonne que ça. On prenait la feuille, on la regardait, l’examinait, puis haussait les épaules pour la mettre en boule et faire un shoot vers la poubelle. Sans regret, on laisse ce début d’idée se fondre dans les méandres de l’oubli, sans même faire l’effort mental de se remémorer les traits et les quelques couleurs qui y figurait. C’était ça que Hyunjin ressentait, n’être qu’un début de relation pour tout le monde, pour ensuite se faire abandonner sans aucun remords. Il pensait être à côté de la plaque, comme si ses pensées et ses idées étaient anormales, marginales comparées à celles des autres. Qu’on le traitait comme une expérience, inédite, unique, à ne pas reproduire.

Il sortit de sa chambre avec maintenant l’envie de faire couler les larmes qui menaçait de s’échouer sur le peu de maquillage qui peignait son visage. C’était trop récurrent, trop fréquent maintenant, il avait l’habitude. Pleurer, c’était la seule solution qu’il avait trouvé pour ériger ses souffrances, laisser couler ses peurs et sa peine. Parce que ses larmes étaient la plupart du temps transparentes, invisibles aux yeux des autres, passaient inaperçu devant quiconque déposait ses iris sur les joues de l’artiste. Comme une malédiction, on ne la voyait pas, on la sentait. Lui, sentait ses pommettes trempées de larmes, sa peine qui crée un trou dans son cœur, comme si on venait déchirer la toile qu’il était. Comme lorsque les activistes jettent de la nourriture sur une œuvre du musée, lorsqu’on ne comprenait pas la théorie des couleurs et que maintenant la teinte était trop foncée, assombrissant tout le tableau autrefois vif et coloré. Hyunjin, il sortait de sa chambre avec tout ça coincé au travers de la gorge, essayant de ne pas tâcher la toile vierge qu’il avait ironiquement peint.

𝗕𝗢𝗬𝗙𝗥𝗜𝗘𝗡𝗗 𝗥𝗘𝗡𝗧𝗔𝗟  | ʰʸᵘⁿⁱⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant