Chapitre 13 : Une soirée peu reposante

0 0 0
                                    

Zoé

- On est là !

Mon grand-père jeta un œil à ses documents.

- Je l'avais bien remarqué. Bon, soupire-t-il, tant pis. Je finirai ça demain.

Il se leva et contourna son bureau, sa canne à la main. Non pas qu'il est un quelconque problème de locomotion.

Cet canne était entièrement en or, ornée d'une tête de loup avec la devise des Wyknight gravée. " Semper habere optimam spem*".

C'était le symbole du patriarche. Mon père en avait une similaire, avec gravé dessus : "cognitio ad veritatem ducit**" et une tête de chouette.

Je m'approchai et enroulai mon bras au sien.

- Tes études se passent bien? me demanda-t-il, le regard fixé devant lui.

- Elles se passent toujours bien, lui répondis-je joyeusement. J'ai de très bons résultats comme toujours.

- Je n'en suis pas surpris.

- Antoine m'a dit de "saluer son Didascale".

- Ce gamin... J'espère qu'il ne cause pas trop de problèmes.

Je sentis une pointe de tendresse dissimulée dans l'exaspération derrière sa phrase. Papi avait aidé Antoine à se perfectionner pendant trois ans, durant sa formation d'héritier. Mon ami n'en retient pas que des bons souvenirs et tique à chaque fois que je le décris comme quelqu'un de tendre.

- Je ne le trouve pas encore assez mature, continua-t-il, attendez un peu avant de vous marier.

- On peut tout aussi bien attendre éternellement. Ça ne nous dérange pas.

Mon grand-père lâcha un ricanement .

Nous arrivâmes à la salle à manger, l'une des plus grandes pièces de la maison - et ce n'est pas peu dire. Elle était décorée elle aussi d'or et de rouge. Au centre, trônait une table rectangulaire à laquelle étaient assis les membres de ma famille maternelle.

Mon grand-père s'assit en bout de table en face de mon père et je pris place entre Zacharie et ma grand-mère.

Celle-ci se situait à la gauche de son mari. À la gauche de Zacharie, il y avait Zayn puis Mama, qui était à côté de Papa.

À la droite de Papi, Tonton Dorian, le petit frère de ma mère, parlait avec sa femme, Mélisse. C'est aussi la tante d'Antoine, et ses cheveux d'un roux flamboyant et ses doux yeux gris ne font que le rendre plus évident. Mon oncle, quant à lui, semble être une version masculine de ma mère, si ce n'est les traits de son visage, visiblement hérités de son père.

À côté de ma tante, trois têtes rousses à tâches de rousseur chahutaient joyeusement. Les triplés de dix ans, Chase, Chandler et Charlie ( dans cet ordre-là ), s'amusaient à faire des œuvres d'art avec leurs nombreux couverts. Leurs yeux du bleu caractéristique de notre famille était notre seule ressemblance. Sinon c'était le portrait craché de leur mère, et par conséquent, celui d'Antoine. Le pire c'est qu'eux aussi étaient des Lions ! Il y en a définitivement trop dans leur famille.

Je me rendis compte que les trois frères me fixaient sans dissimuler leur "animosité".

- La voilà, constata Chase.

- Elle était pas censée être malade ? se plaignit Chandler.

- On est obligés de la saluer ? soupira Charlie.

- Tu rigoles !

- Ignore-la, sinon ça va nous porter malheur, lui conseilla son frère aîné.

- Je vous entends sales gosses, m'exaspérai-je.

La Bénédiction des astresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant