Chapitre 1: Quand une Cancer riche et un Scorpion voleur se croisent...

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La petite fille passa devant moi sans me remarquer. Elle sautillait en chantant une comptine. Elle souriait comme si elle ne voyait que des choses heureuses autour d'elle. Elle avait l'air bien naïve, et ses vêtements indiquaient qu'elle venait d'une famille aisée. La cible parfaite.

J'activai mon pouvoir. Je m'approchai d'elle rapidement, sur la pointe des pieds et tendit la main vers son sac en bandoulière, qui dégageait une douce odeur de gâteau. Mais, au moment où j'allais plonger discrètement la main dedans, elle se retourna vers moi et tendit la main. Je fus brusquement projeté contre le mur, et mon pouvoir se désactiva. La petite fille m'empoigna par le col de mon T-shirt.

- Toi Scorpion ! Comment oses-tu vouloir me voler mes cookies ? Tu veux mourir ?!

Mince, une Cancer. Elle a dû me détecter à cause de la perturbation dans l'air. Pas si inoffensive. Je l'observai de plus près. Ses cheveux brun foncé coupés aux carrés et retenus par un ruban de satin assorti à ses yeux grands et bleu clair, presque translucides. Sa peau était très pâle. Elle devait avoir dix ans, comme moi. Elle n'avait pas cessé de sourire, mais son sourire avait changé. Il semblait dire : « Tu ne sais pas à quel point je me retiens donc ne m'énerve pas plus ». Comment une petite fille pouvait sourire comme ça ?

Elle me secoua.

- Réponds !
- Aïe, ne me secoue pas comme ça. Je n'ai rien à manger et j'ai plusieurs frères et sœurs. Donc, pour éviter qu'on meure de faim dans les plus brefs délais, je me suis dit que te voler tes cookies n'était pas une si mauvaise idée.
- Bien sûr que si c'était une mauvaise idée ! Répliqua-t-elle. Ce que je voulais dire, c'est : pourquoi tu ne m'as pas demandé ?
- Je te demande pardon ?

Cette fille a une case en moins.

Elle me sourit gentiment, puis fouilla dans son sac, après avoir relâcher le col de mon T-shirt déjà assez abîmé comme ça. Elle en sortit un Tupperware, d'où sortait une délicieuse odeur de biscuits tout juste sortis du four. Mon estomac gargouilla, ce qui accentua son sourire.
- Tiens, dit-elle. Prends-les.
- Tu plaisantes ?

Retour du sourire effrayant.

- Est-ce que j'ai l'air d'être une personne qui plaisante avec les cookies ?
Les petites filles sont vraiment terrifiantes. Je ne pourrai jamais plus regarder mes petites sœurs comme avant.

Je pris les cookies et m'apprêtais à partir sans demander mon reste, mais elle me retint par mon T-shirt. Qu'est-ce que j'ai fait cette fois-ci ?

- Scorpion, dit-elle lentement, généralement, quand quelqu'un te donne quelque chose, tu dois dire merci.
- Hum, c'est pour ça que tu me les as donnés gratuitement. Pour pouvoir avoir la reconnaissance d'une personne pour quelques pauvres cook...

Elle me donna une pichenette sur le front.

« Qui a dit que je te les donnais gratuitement ? »
Effrayante, violente et vicieuse. De mieux en mieux.

Elle se remit à fouiller dans son sac et en sortit une carte de visite. Dessus, il y avait une adresse et, ainsi que le nom d'une association.

- Quand tu seras chez toi, appelle-les par boules de cristal, m'ordonna-t-elle. Ma mère est la directrice de cette association. Quand tu les appelleras, demande où est leur bâtiment le plus proche. Ils t'aideront pour ta situation financière, et vous pourrez même aller à l'école, toi et tes frères et sœurs.
- ...
- Si tu ne sais pas quoi dire, tu peux commencer par dire merci. Et passer jouer avec moi un de ces jours. »

Cette fille a véritablement une case en moins. Néanmoins, elle plus gentille et moins vicieuse que je le croyais. Mais elle est tout de même naïve. Elle n'a pas pensé que je pouvais être un enfant tueur psychopathe de génie ?

- Comment pourrais-je te contacter ?  demandai-je.

Ne vous faites pas d'idées, c'est seulement pour les cookies.

- Retourne la carte.

Au dos, il y avait marqué : « Ce garçon est un ami. Laissez-le me contacter  quand vous aurez réglé les détails. Zoé. »
Cette fille ! Je retire ce que j'ai pensé, elle est véritablement vicieuse. Maintenant, je suis obligé d'aller dans cette association pour la revoir (ne vous faites toujours pas d'idées, c'est pour les cookies, et non pas parce que je veux me faire une amie de mon âge). On m'avait bien dit de ne pas faire confiance aux Cancers, ni de les sous-estimer.

- Alors tu t'appelles Zoé, dis-je, gardant mon calme.
- Oui ! répondit-elle joyeusement. Zoé Marshall pour vous servir! Et toi ? Comment tu t'appelles ?
- Mitsuru Akabane.
- Vraiment ? Enchantée Mitsuru ! J'espère qu'on se reverra bientôt !

Et elle partit, comme ça. Ah non, elle se retourna, et me dit :

- Si tu vois une dame entre deux âges, essoufflée et échevelée, qui me cherche, tu peux lui dire où je suis partie. Ce sera plus drôle.
- Qu...
- À plus !

Et elle s'envola. Bah oui, c'était une Cancer.

Trente secondes plus tard, une dame entre deux âges, essoufflée et échevelée arriva comme une furie.

- Mon garçon, me demanda-t-elle, tu n'aurais pas vu une fille petite comme ça, brune aux yeux bleus, sourire scotché sur le visage et un nœud dans les cheveux ?

Je ne l'aurais pas mieux décrite. Je lui pointai la direction vers laquelle Zoé était partie, c'est-à-dire vers le ciel. Elle poussa un gémissement.

- Dis-moi que tu plaisantes !
- Désolé.
- Oh non, se lamenta-t-elle, comment vais-je la rattraper ? Depuis que je travaille pour les Marshall, je suis toujours mise dans ce genre de situation. Entre cette petite farceuse et ses deux grands frères, je ne sais pas lequel est le pire. Je jure que quand je l'aurais attrapée, je ramènerai ce petit diablotin par les oreilles et obligerai son père à lire ma lettre de démission mot par mot et à l'accepter !

Fin du premier chapitre
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