Chapitre 8: Au coin du feu

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Je rapprochai mes orteils du foyer des cuisines. Il faisait nuit et il n'y avait personne. La maison était calme et les cuisines étaient vides, les employés dormaient.

Il était deux heures du matin. La nuit était fraîche dû au fait que nous sommes en plein mois du Sagittaire.

Je resserrai ma couverture autour de moi et rejetta mes cheveux en arrière. Je venais d'entendre les pas d'une personne. Ça doit être un servant. Peut-être qu'en me voyant, il va se dire qu'il ferait mieux de ne pas me déranger et partira.

- C'est donc ici que vous vous vouliez vous réfugier, Mademoiselle Zoé?

Urgh, mauvaise pioche.

- Laisse-moi Sybille, dis-je sans la regarder, retourne te coucher.

Je sentis une deuxième couverture qu'elle met sur mes épaules. Elle s'assoit à côté de moi et pose une tasse de vanille chaude devant moi. Sans rien dire.

Sybille n'est pas très bavarde de nature. C'est une Chronerin, originaire de la planète Chronos. Les habitants de cette planète possède des pouvoirs divinatoires, mais bien que son nom indique qu'elle en possède, je n'ai jamais su lesquels. Je lui demandais, avant, et elle me répondait : " En quoi cela aidera Mademoiselle de le savoir ?".

D'ailleurs, autre chose à préciser : tous les Chroner que je connais parlent en questions. Si j'ai bien compris, toutes les questions n'ont pas forcément de réponses, mais toutes les réponses ont des questions. Bien sûr, ça leur arrive de faire des phrases "normales", mais pour avoir une conversation complète avec un Chroner, il faut être armé de patience.

Sybille s'occupe de moi depuis que je suis toute petite. Elle a un an de plus que Zayn, et c'est la fille de la sage-femme qui a aidé ma mère pour ma naissance, et ma première nourrice. Elle est morte, deux ans après ma naissance, de maladie je pense. Je sais qu'elle pouvait prédire les destins.

Je bus quelques gorgées de vanille. La chaleur de la boisson se répand peu à peu dans mon corps. Je pousse un soupir d'aide.

- Merci, Sybille.

Elle hocha simplement la tête. Ce silence est apaisant, mais parfois je me demande si elle n'est pas la jumelle cachée de Zack.

Elle pourrait pourtant. Peau pâle, visage sérieux, cheveux brun sombre et bouclés, si ce n'est ses yeux d'une couleur à la fois verte, ambre et... vermillon ? Difficile à dire.

- Mademoiselle ?

- Je t'écoute.

- Vous n'arrivez pas à dormir à cause de Sir Zayn ?

- Comme s'il mérite que je fasse une insomnie à cause de lui. C'est bien fait pour lui s'il a des problèmes.

J'enfouie mon nez dans les couverture.

- Je suis sûre qu'il pourra les régler de toute façon... murmurai-je.

- Alors ce serait bien que vous cessiez de vous faire du souci, vous ne croyez pas ?

- Je ne me fais pas de souci pour lui! Ce n'est pas le début d'une petite maladie virale qui va l'arrêter !

Seul le crépitement du feu me répond.

- J'aimerais juste qu'il me fasse plus confiance. Que je n'ai plus à écouter aux portes pour être au courant de graves situations. Qu'il ait plus confiance en mes capacités et compétences, et peut-être me demande mon aide pour certaines situations. Je vais avoir quinze ans l'année prochaine. Je serai officiellement une Lady, une adulte aux yeux de la société. Ça fait également plus d'un an que j'ai fait mes débuts. Et moi aussi, j'ai eu le droit aux trois ans de torture. Je ne suis plus un bébé.

- Quel est le mal à se faire un peu chouchouter ?

- Je veux bien qu'il me chouchoute, mais ça ne veut pas dire que je ne dois pas être prise aux sérieux !

Soudain, Sybille se tourna vers moi, les yeux vides.

- Ton frère essaie de te tenir éloignée des problèmes le plus longtemps possible. Va t'excuser demain matin.

- Sybille ?

- Fais ce que je te dis.

J'acquiescau, sans savoir vraiment ce qui m'arrive. Les fois où Sybille m'a tutoyé se compte sur les doigts d'une main. Mais je l'ai toujours trouver étrange quand elle le faisait.

- Comptez-vous rester ici toute la nuit?

De nouveaux le vouvoiement et les questions.

Je la regardai. Elle, semblait être uniquement intéressée par les flammes, qui se reflètent dans ses yeux. Je tournai la tête vers elles. Ce foyer brûle sans comburant et est suspendu dans les airs, résultat du travail d'un Lion. Il semblait indépendant... Comme Sybille.

- Je monte.

La Bénédiction des astresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant