Chapitre 17 : Quand on pense que ça ne peut être pire...

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Zoé


Aria me tend une tasse de thé.

Des domestiques avaient emmené ma mère dans sa chambre... Enfin le bon terme serait "transporté". Mes frères et moi étions effondrés dans les fauteuils, essayant de nous remettre de nos émotions. L'assistante principale de mon père s'assit en face de nous.

Des cheveux nuit serrés dans un chignon conventionnel, des yeux tout aussi sombres derrière des lunettes à la monture carré, une peau basanée et un visage légèrement marqué par la fatigue : Aria Benshi ressemblait au cliché de l'assistante. Sa tunique cintrée d'un corset, son pantalon en tissu et sa veste tout aussi conventionnelle que sa coiffure lui donnait un air impeccable. Ça faisait plusieurs années qu'elle travaillait pour mon père, je dirais une dizaine d'années. Papa disait... Enfin il dit, plutôt. Il dit qu'elle est la meilleure assistante qu'il ait jamais eu.

La dame, d'environ l'âge de ma mère, me tendit une tasse encore fumante. Je pris mécaniquement une gorgée, me brûlant aussitôt la langue.

- Eh bien, hésita-t-elle, par où commencer ? Je suis désolée que vous ayez à subir ça. Votre père est le meilleur patron que...

- Juste... la coupa Zayn, juste arrêtez de tourner autour du pot.

- Je m'excuse Sir Zayn, je...

- Vous savez quelque chose, je me trompe ? Juste... Dites-nous. On est ses enfants. Je pense que c'est dans nos droits de savoir pourquoi notre père... a disparu.

- Bien sûr, je...

Un seul regard de mon frère aîné la coupa, et elle baissa la tête. En tant normal, je l'aurais défendu, mais là... C'est comme si toute force avait quitter mon corps. Et Zack semblait dans le même état. Aria releva la tête.

- Votre père faisait des recherches sur le remède. Il travaillait avec des dizaines de livres sur l'anatomie et l'alchimie sur son bureau. Il m'avait délégué la plupart des ses tâches, et...

- Et donc ? Continuez.

-Il avait contacté Nere.

Mes frères et moi échangeâmes un regard confus. Pourquoi contacter Nere pour une histoire d'épidémie. Bien que le problème ait de plus en plus d'ampleur, il ne relève pas de son champ d'action. Il y serait même inutile.

- L'épidémie, hésita Aria, s'est d'abord déclaré à Piscis. Mais votre père trouvait, je veux dire trouve, que son mode de propagation était suspect. Elle semblait se déclaré à des endroits qui n'avaient aucun lien les uns avec les autres. Il y a aussi le fait que les symptômes varient en fonction des Signes. À ce jour, aucune maladie connue n'agit de la sorte. Il y en a qui n'affecte que certains signes, ou qui sont moins ravageuses pour d'autres, mais jamais un virus - car on a confirmé que c'en était bien un, malgré ses anomalies de propagation - n'a complètement varié en fonction de ces victimes. De plus il semble non seulement s'adapter à la constitution de sa victime, mais aussi tromper, trop bien d'ailleurs, son système immunitaire. Votre père trouve cela d'autant plus suspect. En essayant de trouver un remède, il a fouillé dans des livres d'histoire et échoué à trouver des maladies similaires. C'est tout ce que je sais.

Un grand silence tomba. Nul n'osait dire un mot, et chacun s'efforçait de mesurer le poids des mots de l'assistante, elle la première. C'est Zack qui reprit conscience le premier.

- Merci Aria pour vos efforts, vos informations et votre temps. Mon frère, ma soeur et moi allons nous concerter sur le plan à suivre. S'il vous plaît, prenez un jour de congé. On a besoin de vous en forme.

Celle-ci, en entendant ces mots, se leva comme ci elle venait de se faire piquer, s'inclina devant nous à quatre-vingt-dix degrés, partit d'un pas rapide, et ferma la porte derrière elle très doucement, sûrement de peur de la claquer.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 30, 2023 ⏰

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