11 | ☂︎︎ Elle

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Pas rien, mais pas quelque chose non plus

— C'était trop vous demander de vous comporter en adulte pour une fois ? gronda ma marraine depuis le salon

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— C'était trop vous demander de vous comporter en adulte pour une fois ? gronda ma marraine depuis le salon.

Assise sur les marches d'escalier de l'étage, les genoux ramenés contre ma poitrine, je l'écoutais se plaindre dans un monologue continu, balançant des noms d'oiseaux par intermittence, en découvrant le désordre qui témoignait de notre cohabitation forcée avec le délinquant.

D'habitude, tout était parfaitement propre et rangé, que rien ne traînait, pas même un magazine, grâce au travail expert d'Adella. Mais allez savoir pourquoi ma nouvelle responsable légale l'avait congédiée sans m'en avertir, comme si elle avait réellement voulu à ce que je me retrouve seule avec le brun durant ces deux jours, pour une raison qui m'échappait encore.

Face à elle, la racaille qui venait également d'arriver peu avant son retour, avait confortablement pris place dans le fauteuil, jambes négligemment croisées, l'ayant entendu tôt ce matin quitter discrètement la résidence.

Tout ça pour voir une fille, sans doute.

Les cernes sous ses yeux étaient plus sombres que dans mon souvenir, et sans doute n'était-il pas encore entièrement remis de sa fièvre d'hier. Il semblait avoir fait un effort pour paraître présentable, mais à son visage, on devinait aisément qu'il avait encore passé une nuit d'enfer.

— C'est... le typhon, l'entendis-je répondre, avec un naturel qui laissait entendre que c'était ce qui était convenu, manquant de me faire rire.

— Du nom de Keans ou Anylla ?

Un silence incommodant accompagna sa question.
C'en était presque drôle la manière dont la politesse paraissait forcée entre eux. Elle ne l'aimait vraiment pas, c'était manifeste.

Le désespoir déformant ses traits, marraine jeta un coup d'œil à sa montre en soupirant, comme pour lui signifier l'effort que leur entrevu lui demandait, tandis que Keans D-Hayle se composa un visage insolent de façade, déterminé à mériter son agacement.

Puis d'un geste évasif de la main, elle reprit la parole en disant :

— Oh et puis, ce n'est pas si mal en fin de compte.

Je balayais la grande salle des yeux avant de les darder sur les morceaux de verre qui ornaient encore le sol, comme une représentation ironique de ma personne.

— Elle a fait taire ses émotions bien trop longtemps, poursuivit ma marraine d'une voix peinée. Elle vit avec la peur du bonheur. Elle se refuse de saigner. Il était grand temps qu'elle se fasse à nouveau face... d'une manière ou d'une autre.

TRY TO LOVE | Rédemption| Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant