༆ Blonde is the new black ༆
Avec des yeux sobres, tout paraissait si fade. Éteint.
J'aimais les détails.
Sans doute étais-je en train d'halluciner, mais dans un ultime soupir, derrière ma fenêtre, alors que je me savais sur un lit, je me mis à contempler les silhouettes qui me semblaient errer à travers le théâtre du monde où je n'étais qu'une humble spectatrice ; saisissant chaque mirage, chaque histoire gravée dans l'éther, les sourires éphémères et les regards à miroir.
Comment le monde pouvait-il autant changer et rester le même à la fois ?
Les heures filaient et les minutes s'égrenaient en silence tandis que les visages se succédaient devant moi, se mêlaient et se confondaient dans un océan de vie où la mienne n'était plus qu'illusoire.
Le vieux mendiant qui tendit sa main tremblante.
Le jeune amoureux à la tristesse feutrée.
Le voyageur solitaire aux yeux empreints de rêves.
Et l'enfant à la joie énigmatique, devant sa glace à la vanille, malgré le temps hivernal qui commençait à poser son empreinte.J'aimais les détails et avec des yeux sobres, le monde entier semblait être une scène conçue uniquement pour moi.
Ma psychologue me répétait souvent qu'il était important de trouver de l'humour dans les petites choses. Voilà pourquoi, je ne pus réfréner mon sourire devant le petit garçon qui trébucha violemment de sa trottinette, manquant de se briser un membre.
Soudain, j'ouvris subitement les yeux et inspirai bruyamment, en proie à une crise de panique imminente dû à un accès de claustrophobie mentale. Mais la voix de ma marraine qui s'éleva derrière moi me sortit de ma torpeur, teintée de son ironie habituelle.
— Ma foi, on croirait presque que tu as retrouvé la joie de vivre.
Il s'agissait d'une femme, vieille d'une soixantaine d'années, avec des yeux marron empreints de douceur et des cheveux noirs mouchetés de gris. Elle partageait mes jours depuis maintenant dix-neuf mois et si j'avais une grand-mère, j'imaginais qu'elle serait comme elle.
Lorsque son regard croisa le mien un bref instant, je n'hésitai pas à lui faire sentir mon mécontentement quant à l'épreuve quotidienne que j'étais obligé de subir sous son bon vouloir.
Chaque matin, sans faute, elle escortait le médecin jusque dans ma chambre, avec un plateau-repas de substitution et une seringue que j'en étais venue à haïr plutôt qu'à craindre.
Du jour au lendemain, ma vie s'était transformée en une série de milk-shakes nutritifs qu'il me gavait pour restaurer mon manque d'alimentation qui variait dramatiquement selon les périodes. Et en ce moment, nous étions en phase down, d'où les mesures extrêmes qu'elle déployait, accompagné d'un avertissement avisé : « Si tu l'arraches, on choisira un trou plus déplaisant ».
VOUS LISEZ
TRY TO LOVE | Rédemption| Tome 2
Novela Juvenil« 𝘼𝙞𝙢𝙚𝙧 𝙨𝙤𝙣 𝙧𝙖𝙫𝙞𝙨𝙨𝙚𝙪𝙧 𝙣'𝙚𝙨𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙪𝙣𝙚 𝙢𝙞𝙨𝙚 𝙖̀ 𝙢𝙤𝙧𝙩, 𝙘̧𝙖 𝙡𝙚 𝙙𝙚𝙫𝙞𝙚𝙣𝙩 𝙪𝙣𝙞𝙦𝙪𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙨'𝙞𝙡 𝙩'𝙖𝙞𝙢𝙚 𝙚𝙣 𝙧𝙚𝙩𝙤𝙪𝙧 » Il y a quelque chose de tragique dans deux interdits aux couleurs de la roma...