CHAPITRE 5

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Je descends de la voiture en même temps que mes amis et claque la portière. L'air frais de la nuit qui se faufile entre les véhicules nous embrasse. Je balaie des yeux le parking du Starnight et constate qu'il est déjà pas mal rempli. Je frissonne sous la brise qui soulève doucement mes cheveux.

Je jette un coup d'œil à Sophie qui n'est pas beaucoup plus couverte que moi. Elle porte une combinaison verte émeraude à bandeau, assez près du corps, ce qui lui donne un air sexy sans trop être vulgaire. Je lui adresse une grimace à laquelle elle répond en faisant un sourire contrit. Alexandre passe ses bras autour de nos épaules, ce qui me réchauffe un peu tandis qu'il nous guide jusqu'à l'entrée du bâtiment.

- Vous voyez les filles, j'avais raison, vous auriez dû prendre vos vestes, observe-t-il un brin moqueur. Encore heureux que je suis là pour vous tenir chaud.

Sophie lui assène un coup de coude dans les côtes, mais il n'a pas l'effet escompté, puisqu'il se met à rire à gorge déployée.

L'enseigne qui brille sur la façade de la boîte nous prouve que nous sommes au bon endroit. Deux videurs bien bâtis font barrage. D'un côté une longue file d'attente attend devant l'un des deux videurs, tandis que l'autre n'a pas l'air beaucoup sollicité. Je remarque près de ce dernier un panneau qui indique : V.I.P/ invitation. Je m'approche timidement et lui présente l'invitation que Matt m'a envoyé hier soir. D'un hochement de tête, il nous invite à entrer.

Nous pénétrons à l'intérieur et découvrons un long couloir aux murs de miroirs. Je jette un rapide coup d'œil à mon reflet. J'ai fait l'effort d'enfiler la jolie petite robe bordeau que Sophie m'a acheté cet été. Je me suis dit qu'il s'agissait là de la meilleure opportunité de la mettre et, à en juger par le merveilleux sourire qu'elle m'a offert en me voyant, elle est contente que je puisse enfin la porter.

Je détourne le regard et observe Alex déboutonner un bouton de sa chemise noire, ce qui vaut une remarque sarcastique de la part de Sophie. Il l'envoie rapidement valser dans les roses et nous rattrape rapidement en faisant deux grandes enjambées.

Il y a tellement de monde qu'il est facile de se perdre les uns les autres. Pour le moment, le mieux serait de ne pas se séparer, en tout cas pas avant d'avoir imprégné les lieux.

Nous nous frayons un chemin entre les corps en sueurs des danseurs qui se trémoussent sur la piste noire de monde. Je remarque un grand escalier avec la même inscription qu'il y avait sur le panneau à l'entrée. Un molosse nous barre le chemin et nous demande un badge.
Je lui montre l'invitation que j'ai reçue. Il observe longuement mon téléphone, puis il s'efface pour nous laisser passer.

La partie supérieure de la boîte de nuit est moins bondée. Je balaie les alentours mais la lumière n'aide pas franchement. Au bout d'un moment, je reconnais la silhouette de Matt. J'interpelle mes amis qui semblent n'avoir qu'une envie : se déhancher sur la piste. Nous avançons pour venir à sa rencontre, mais je sens comme des picotements dans mon dos avec l'horrible sensation qu'on me fixe. Je tourne machinalement la tête pour rencontrer deux iris assombris par les jeux de lumière.

Je m'immobilise pour mieux voir l'individu. C'est alors que je le reconnais, assis avec désinvolture entre deux jolies filles, ses bras étendus sur le dossier du canapé, ses yeux ont happé les miens. Il arque un sourcil et affiche un sourire sournois, toujours sans détourner son regard, et ce même lorsqu'il se met à rire lorsque l'une des filles lui glisse quelque chose à l'oreille. Il me dévisage de la tête aux pieds, me salut brièvement et m'invite à m'approcher. Je fronce les sourcils. Pour qui se prend-t-il ? Je n'ai aucunement envie de l'approcher, que ce soit de près ou de loin.

Je reporte mon attention sur Sophie qui enroule ses doigts autour de mon poignet pour me presser d'avancer. J'ignore l'autre mariole et je suis mon amie qui paraît soudainement très pressée.

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