CHAPITRE 33

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N’arrivant plus à trouver le sommeil sans être plongée dans un énième cauchemar, je me suis levée. J’ai enfilé des baskets et une tenue de sport et je suis partie courir. Durant le trajet j’ai pleuré. Encore. Me voir aussi mal me détruit le cœur. Je me suis promise à la moi plus jeune de parvenir à surmonter les obstacles, mais bordel qu’est-ce que c’est dur.

Je marque un temps d’arrêt en arrivant devant la maison. Je fronce les sourcils en reconnaissant la voiture qui est garée dans l’allée. Je me presse d’aller ouvrir la porte d’entrée.

En entrant dans la maison, j’ai la surprise de découvrir que ma mère parle avec mon oncle dans la cuisine.  En m’entendant arriver, ils se tournent tous les deux vers moi. En me voyant un sourire illumine son beau visage. C’est fou à quel point il ressemble à ma mère.

- Tonton ?

  Il se lève et tend les bras dans lesquels je me jette. Il se recule et me caresse les cheveux en souriant.

  - Qu’est-ce que tu es belle ! Tu as tellement grandi, tu es le portrait craché de ta mère, s’exclame-t-il en me contemplant de la tête aux pieds.
Il me caresse la joue et y dépose un baiser sur mon front.

- Depuis quand es-tu rentré ? je l’interroge.

Il me désigne son sac.

- Tout juste hier. J’ai fait le trajet jusqu’ici. J’avais tellement envie de vous voir. Vous m’avez manqué.
Soudain, mes yeux le scrutent et je fronce les sourcils.

- Mais ? Ce sont les affaires de Raphaël, je pouffe en reconnaissant les vêtements favoris de mon frère.

- C’est bien plus confortable que l’uniforme, glisse mon oncle en m’adressant un clin d'œil.

-  Ton frère n’est pas là ? demande soudain ma mère.

- Euh non, il avait des trucs à faire, je lance en haussant les épaules.

  Ma mère acquiesce et tape sa place à côté d’elle pour que je les rejoigne pour bavarder. Finalement, il suffisait de voir mon oncle pour me rebooster.

  Je me sers un verre d’eau, puis je reporte mon attention sur lui. Il nous explique dans les grandes lignes comment s’est passée sa mission militaire.  Je suis stupéfaite de toutes les péripéties qu’il a vécues. Son métier est pour moi, d’un point de vue extérieur, mais surtout du point de vue de cette fille qui se voit mal être loin de sa famille, le plus difficile.

Je vois que ça fait du bien à maman de le voir enfin être à la maison. Il lui a beaucoup manqué. Je vois aussi qu’elle est soulagée que pour une fois on ne parle pas de sa maladie. Mon oncle se tient informé par notre biais, mais il évite de lui en parler parce qu’il sait à quel point c’est difficile pour elle de se lancer sur le sujet.

- D’ailleurs, mesdemoiselles, j’ai quelque chose à vous annoncer. J’aurai aimé que Raph soit là, mais comme on dit, les absents ont toujours tort. Il se lève, va fouiller dans son sac puis revient avec une petite boîte.  J’ai l’intention de demander Suzanna en mariage.
Ma mère colle sa main à sa bouche avant de se précipiter dans les bras de son petit frère pour le féliciter.

- Oh Lénny mon dieu, je suis tellement heureuse pour toi, je suis tellement émue, dit-elle en essuyant ses joues plein de larmes.

Je lâche une larme malgré moi et vais à mon tour le féliciter lorsque ma mère a enfin daigné le lâcher.

- Une telle annonce, ça se fête non ? Alors champagne ! s’exclame ma mère.

- Mais maman, il n’est même pas encore midi !

- Quelle importance ?

Avec mon oncle, nous nous jetons un bref regard, avant de nous mettre à rire comme des gamins face à la réaction de ma mère. Soudain, je sens mon téléphone vibrer dans la poche arrière de mon jean. Je le saisis et le déverrouille.

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