CHAPITRE 30

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Trois semaines. Ça fait trois semaines que l'on ne s'est pas parlé. Trois semaines que j’ai couché avec lui et qu’il m’a rejeté comme une malpropre. Trois semaines que je lui ai dévoilé ce qui me dévore de l'intérieur.

Il pouvait être froid et distant avec moi, mais il m’ a avoué que c’était à cause de Raphaël et qu’il avait beau tenter de me tenir à distance il n’y parvenait pas, alors pourquoi ? Peut-être m’a-t-il menti, peut-être que c’est ce genre de mec qui après avoir obtenu ce qu’il désire, se lasse immédiatement.

Je suis complètement perdue.

Il savait m’apaiser par sa seule présence. Je n’ai fait que deux cauchemars lorsque j’étais avec lui, alors que maintenant j’en fais toutes les nuits. Heureusement, je parviens à me rendormir la plupart du temps, mais il arrive aussi que je ne me rendorme pas, par peur de rester à jamais dans cette noirceur.

Est-ce que la vision de mon passé l’a fait fuir ? Après tout, je suis tout à fait disposée à comprendre qu’après ce que j’ai vécu durant mon enfance combiné à l’agression que j’ai subi puisse faire fuir certaines personnes, mais jamais je n’aurai pu penser qu’il ferait partie de ces personnes.

Trois semaines c'est court et dans un même temps très long. Je me suis sentie et me sens encore comme une idiote. J'ai cru être différente des autres filles avec qui il couche, différente de Cara, mais au final, je suis tout aussi ordinaire qu'elles. Je m’en veux de m’être confiée. Je m’en veux d’avoir été aussi naïve de lui avoir accordé ma plus totale confiance.

L’air frais qui s’engouffre dans l’habitacle vient caresser ma peau. Je soupire silencieusement. Le pire est que je me revois l’embrasser, je le revois parcourir mon corps de sa bouche, de sa langue... Ses doigts, d’un seul effleurement, pouvaient mettre le feu à mon épiderme et causer un brasier intense dans chacune de mes cellules.  

Il m’a déposé devant chez moi, il est sorti de la voiture, a sorti le sac du coffre et l’a posé au sol avant de remonter de sa voiture et de partir en trombe après que j’ai quitté le siège passager.
Je suis restée quelques minutes immobile sur le trottoire dans une totale incompréhension.

Je suis retournée à l’université dans un piteuse état et je n’ai rien eu à expliquer à mes amis, puisque, visiblement, tout était déjà inscrit sur mon visage. J’ai passé de nombreuses heures à jongler entre mes cours, aller à la BU avec Matt pour réviser ce que j’ai raté et pour m’avancer sur le programme et travailler au Starnight; ce qui m’a permis de m’occuper l’esprit de sorte à ce que je ne puisse pas avoir le temps de penser à autre chose.

Tous les soirs, j’ai vu la voiture de Neven se garer devant la maison pour venir chercher Raphaël, j’imagine qu’un combat se prépare. Un soir, Raphaël n’est pas rentré, j’étais morte d’inquiétude, et c’est sans mal que j’ai compris que le combat a dû se dérouler cette nuit-là.

Le lendemain, les hématomes qu’il avait sur son visage n’ont fait que confirmer mon hypothèse. Neven ne m’a pas contacté…, je présume que je vais devoir m’y faire à présent.   mais que Neven ne m’a pas contacté. J’imagine que je vais devoir m’y faire.

D’ailleurs, je pensais pouvoir le revoir au boulot afin de récolter certaines réponses à mes questions, mais il a changé son emploi du temps avec celui de Thomas, de sorte à ne plus avoir à travailler avec moi. Je me suis sentie tellement blessée. J’en viens à me demander si j’ai fait quelque chose de mal. S’il voulait juste un coup d’un soir j’aurais été tout à fait en capacité de comprendre, je ne suis plus une gamine.

Je suis restée de nombreuses heures avec Thomas, après la fermeture à discuter de tout est de rien. Suite à mon agression, Alexandre n'a pas pu tenir sa langue et a tout confié à Thomas, ce qui fait que chaque soir il me ramène chez moi. La plupart du temps, on s’arrête dans un bar qui est ouvert 24h/24, puis nous restons une petite heure durant laquelle nous nous confions à l’autre.

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