CHAPITRE 4

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Depuis une bonne grosse semaine, avec Matt on se rejoint pour bosser. A la base on devait juste se voir pour que je lui passe tous les cours, mais comme on a accroché, on travaille maintenant  de notre côté mais en ayant la présence de l’autre. L’avantage de travailler à deux c’est de pouvoir s’aider lorsque l’un de nous est coincé.

J’essaye du mieux que je peux d’occuper mes pensées et de m’évader un peu pour sortir de la tête ce qui me tracasse.  Comme le fait qu’avec mon frère nous n’avons toujours pas eu cette fameuse discussion qu’on aurait dû avoir, il y a de ça un moment maintenant. Il agit comme si rien ne s'était produit, or, ce n’est pas rien et à cause de cette histoire je nage dans le doute, la peur, et l’inquiétude en permanence. Etonnamment Raphaël n’a pas déserté une seule fois depuis la dernière fois, pourtant, je sais que ce n’est plus qu’une question de jours.

Ou encore comme le fait que ce week-end, nous avons accompagné maman à son rendez-vous à l’hôpital et les résultats ne sont pas bons, plus les jours passent et plus son état empire. Quand le docteur a annoncé la mauvaise nouvelle, j’ai vu une larme couler le long de la joue de ma mère, qu’elle a rapidement effacée, pour paraître forte devant nous.

Mais quand je suis descendue prendre un verre d’eau pendant la nuit ; je l’ai entendu pleurer à chaudes larmes. Je suis entrée dans sa chambre ne pouvant m’endormir en sachant qu’elle pleurait juste à côté. Elle a mis beaucoup de temps à s’en remettre, elle n’arrêtait pas de s’excuser et de me dire de retourner me coucher.
Je l’ai alors aidé à se lever et nous avons regardé la télé jusqu’à ce que le sommeil nous porte. Le lendemain je me suis retrouvée dans mon lit bordée jusqu’au cou ; sûrement Raph a qui dû nous emmener jusque dans nos lits respectifs.

Je soupire. J’essaye tant bien que mal de me concentrer, mais sans grande réussite. Je finis par jeter mon cahier sur la table, mais il glisse dessus et s’écrase au sol. Je pousse un gémissement presque désespéré en prenant ma tête dans mes mains. Je n’arrête pas de travailler pour me sortir tous mes tracas de mon esprit, je ne me laisse pas un seul moment de répit, mais à force, mon cerveau surchauffe à tel point qu’il n’enregistre plus aucune information.

  - Tout va bien ?

  Je relève la tête et découvre Matt qui dépose son sac sur le bord de la table.Sa présence me fait du bien car  ça me permet de rester concentrer, alors que quand je suis seule, je ne peux m’empêcher d’être dans la lune et en plus, ça fait du bien d’être un peu aidée.

  - Oh, euh oui, je réponds en me redressant sur ma chaise, gênée.

Il se baisse et ramasse mon pauvre carnet que j’ai laissé rejoindre le parquet de la salle dans un bruit sourd. Il me le tend en souriant.

  - Je suppose que ce cahier qui s’est échoué à l’opposé de toi t’appartient ? me questionne-t-il en passant sa main dans ses cheveux bien coiffés, connaissant déjà la réponse.

  - Oui, merci, je confirme en lui adressant un sourire timide.

Il ouvre mon cahier à la page où j’ai déjà commencé ma dissertation et il se met à la lire. Je me redresse pour essayer de le reprendre pour ne pas qu’il lise ce qu’il y a d’écrit, mais il intercepte mon geste et l’esquive habilement.  Au bout de quelques minutes, il referme mon carnet et le dépose devant moi en abordant un rictus en coin.

  - J’aime beaucoup comment tu développes ton idée, conclue-t-il en s’asseyant à califourchon sur l’une des chaises disposées autour de la table en bois.

  Je m’affaisse et regarde partout, partout sauf dans sa direction. Ses doigts tapotent en rythme sur le dossier de son siège sans me quitter des yeux, attendant certainement de moi une réponse. Je ne sais pas s’il dit cela pour ne pas me vexer ou alors s’il le pense réellement.

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