CHAPITRE 27

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Point de vue de Neven

Tandis que je fais couler de l’eau partiellement chaude pour ne pas que ses plaies ne la fassent davantage souffrir, je la vois au coin de l’œil essayant de se déshabiller. Je détourne la tête. Je ne veux pas voir, pas là, pas dans ces circonstances, pas comme ça.

- Neven, Neven, aide-moi s’il te plaît, me supplie-t-elle affolée.

J’inspire, me lève du bord de la baignoire pour lui venir en aide. Je pose délicatement mes mains sur elle pour ne pas la brusquer. Je lève son sweat emportant un bout de son débardeur en dessous me laissant apercevoir des bleus tout frais. Je balance son pull dans un coin de la pièce et m’apprête à retourner surveiller l’eau, quand je suis retenu.

Elle me regarde avec ses yeux rougis et encore emplis de larmes.

La voir comme ça, dans cet état.  La voir si faible, elle qui me tient tête et qui tient tête à son frère en toute circonstance, ça me déchire de l’intérieur. Ça me bouffe d’une colère qui bouillonne. Ce tocard, je vais lui faire la peau. Je vais lui refaire le portrait. Lui faire encore plus de mal qu’il lui en a fait. Son visage… ça me fait mal putain. J’aurais dû venir la chercher, je suis beaucoup trop con bordel.

N’ayant pas la force de parler, elle me désigne du regard son jean. J’acquiesce et le déboutonne. Je le baisse en m’accroupissant. Une fois à ses chevilles, elle se maintient en posant sa main sur mon épaule pour y extirper ses pieds. A peine relevé, qu’elle commence à retirer la seule chose qui lui cache encore la poitrine. Je la coupe net dans son geste.

- Ash, attends que je sois parti. Je lui souffle.

Elle secoue la tête.

- Reste.

Elle soulève mon t-shirt. Je saisis ses poignets.

- Je reste avec toi ma belle, ne t’inquiète pas.

A mes mots, j’ai l’impression qu’elle se détend un peu, comme si ma présence lui donnait la sensation d’être en sécurité. Même à ce moment précis elle est complètement déconcertante. 

Une fois la baignoire bien remplie, j’accompagne son geste lorsqu’elle l’enjambe. Une fois ses pieds dans l’eau, elle retire les dernières barrières. Je me sens mal de la regarder en la mangeant des yeux de la sorte. Elle est incroyablement belle.

Les bleus donnent un aspect de constellation à sa peau. Tout son flanc droit en est rempli. Ils ont dû la ruer de coups. Je vais leur faire bouffer le sol à tel point qu’ils ne pourront plus jamais s’en prendre à elle ou à quiconque, je veux leur rendre la pareille, leur rendre les coups qu’ils lui ont donnés.

Elle se tourne vers moi les mains croisées tenant ses épaules pour cacher sa poitrine. Je retire à mon tour mes vêtements, ne gardant seulement mon calbute. Je me glisse au fond de la baignoire dans son dos. J’écarte les jambes pour qu’elle s’installe pour qu’elle s’assoit entre elles.

Son dos s’appuie à peine sur mon torse, comme si elle était sur la retenue. Mais, petit à petit, je la sens se laisser aller contre moi.  Complètement démuni, je reste là, sans bouger, à sentir son corps se soulever sous les sanglots qu’elle peine à masquer.

Je voudrais la prendre dans mes bras, lui chuchoter que ça va aller parce qu’elle n’est pas toute seule, mais rien ne vient, rien ne sort. Ses pleurs sont légers, mais ses reniflements la trahissent. N’en pouvant plus de l’entendre à ce point souffrir, je me redresse et colle mon front contre l’arrière de sa tête et je l’enveloppe de mes bras pour absorber sa douleur.

Je crois que je l’aime. Nan enfaite j’en suis sûr. ça me fait mal de donner le contrôle à quelqu’un qui n’en a même pas conscience. A cette fille qui n’a aucune idée des putain de sensations qu’elle me fait ressentir.

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