Chapitre 11 (3/3)

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Lucifer se figea. Le gosse aussi. Contre ses doigts, Pestilence sentit les muscles sous les écailles se détendre. Son buste retomba mollement contre le sol, s'abandonnant au bon vouloir de son maître. D'apparence, du moins. Pestilence n'était pas stupide. Ces créatures étaient dotées d'un sale caractère, et ce putain de Lucifer était aussi fourbe que lui.

Il ricana et fit passer tout le poids de son corps sur son genou, placé dans le dos de la bête. Sans cesser d'exercer une certaine pression, il fit glisser ses paumes derrière la tête immobile, un peu en dessous de ses cornes, à une distance d'une main et demie. De chaque côté, ses deux cœurs battaient toujours à un rythme effréné, signe qu'il était toujours prêt à en découdre et à bouffer de l'humain.

Pestilence secoua la tête en claquant la langue.

— Espèce de gargouille abrutie.

Excédé, il se pencha vers elle, ses lèvres presque contre son oreille.

— Je t'ai dit de ne pas y toucher.

Il augmenta la pression de son genou, et agrippa une de ses cornes pour faire tourner la tête à l'animal, de façon à bien se faire comprendre. Les yeux dans les yeux. Ses crocs à découvert ne lui faisaient pas peur, pas plus que grogner comme un clébard enragé. Lucifer s'en rendit compte, et cessa toute lutte. C'était inutile. Il savait que le combat était terminé, et qu'il avait perdu.

Contre ses mains, les battements de ses cœurs avaient retrouvé leur rythme lent habituel, presque imperceptible à la palpation. Endormi, cet animal aurait pu passer pour mort.

Là, Pestilence sut qu'il ne se ferait pas berner. Lucifer avait bel et bien laissé tomber les armes.

— Tu ne tueras ni cette femme ni cet enfant, c'est clair ? Sinon c'est toi qui me serviras à fabriquer mes prochaines flèches, asséna-t-il en se redressant, libérant la bête.

Il savait pertinemment que Lucifer ne ferait rien de stupide, rien qu'il pourrait regretter plus tard. Il était très con, mais pas à ce point.

Sans rien ajouter de plus, Pestilence retourna auprès de la sorcière. Il venait de sauver son mioche d'un joyeux déchiquetage, il fallait qu'elle se réveille pour le voir de ses propres yeux. Il n'avait pas pour habitude d'empêcher les gens de mourir, c'était même à son antipode.

Et voilà qu'il le faisait une seconde fois. Volontairement, en plus. Ça craint.

Il s'agenouilla auprès de la femelle inerte, et commença sa tâche.

— À votre tour, ressassa le Cavalier en imitant la voix de la femelle. Mon cul.

Rongé par le sentiment de tromper ses Frères, Pestilence effectua le premier geste, celui d'une longue série, celui qu'il regretterait sûrement de nombreuses fois, à n'en pas manquer.

Scellant son destin, le sang gicla. Le gamin écarquilla les yeux d'horreur. Il lui jeta un coup d'œil, c'était ça, saigner.

Guerre, Famine et Mort seraient écœurés par ce spectacle. Le mioche le fut aussi, il s'effondra comme une masse.

Secouant la tête, Pestilence se pencha, plaquant ses lèvres contre celle de la femelle.


***

Hello vous ! 

Alors, qu'en pensez-vous pour le moment ? 😋 

De mon côté, je m'éclate à l'écrire, le tour qu'elle prend me plaît beaucoup, ah ah ! Vivement la suite, si seulement vous saviez... 👌

Merci à tous pour vos votes et vos retours, que ce soit ici ou sur mes autres histoires, ils me touchent au plus haut point ❤

Alors merci et à la prochaine, bisous !

Anastasia

Quand les Cavaliers semèrent l'Apocalypse - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant