Les paupières serrées, la jeune femme était à deux doigts de craquer. Mais elle n'allait pas le faire. Elle allait tenir le coup, pour protéger son bébé. Quitte à se battre physiquement si cela s'avérait nécessaire. Elle pourrait peut-être même trouver un bâton assez solide.
Elle retint sa respiration quand les soldats passèrent à côté d'eux. Elle était prête, prête à leur sauter dessus si l'un d'eux les remarquaient. Les armures noires, ce n'étaient pas bon. Pas bon du tout.
Par miracle, ils continuèrent leur chemin sans même regarder dans leur direction.
Quand ils furent assez loin, Aryha se dressa sur les genoux pour vérifier que la voie était libre. Le mouvement fit bruisser des feuilles mortes, et elle grimaça en retenant sa respiration.
Elle se pencha vers Chad.
— Ne bouge surtout pas, chéri. Maman revient vite.
Scrutant les alentours aussi précisément que l'aurai fait un soldat compétant, Aryha se leva et enjamba les racines. Elle se plaqua au tronc de l'arbre, et en fit lentement le tour, passant au crible chaque détail de cette fichue forêt. Presque silencieusement, elle s'élança vers l'arbre le plus proche, où elle répéta le même manège.
Elle ne pouvait s'empêcher de jeter de coup d'œil désespéré vers l'arbre où Chad restait scrupuleusement caché. D'où elle se trouvait, elle arrivait à distinguer une touffe de cheveux sombres. Elle secoua la tête en fermant les yeux. Par les lunes, merci, ils étaient tombés sur des soldats complètement stupides.
Une fois son tour effectué et plusieurs arbres contrôlés, Aryha retourna auprès de Chad. Sans s'empêcher de jeter des coups d'œil dans toutes les directions, elle se pencha dans le creux des racines. En sentant une ombre au-dessus de lui, Chad se roula un peu plus en boule, comme pour se faire encore plus petit qu'il ne l'était déjà.
Aryha ne voulait pas l'effrayer encore plus en posant une main sur son épaule.
— C'est maman, chéri. Viens, la voie est libre, on rentre à la maison.
Chad redressa la tête. Il avait de la terre sur le visage, et ses larmes avaient tracées des sillons propres sous ses yeux. Le cœur brisé devant cette vision, Aryha se pencha en avant, et passa ses mains pour les aisselles de l'enfant pour le porter. Elle le cala sur sa hanche et le serra aussi fort que possible.
Il tremblait comme une feuille. Chad avait eu la peur de sa vie. Il ne voulait pas mourir. Il ne voulait pas que sa maman soit morte. Il ne voulait pas que Hart meure non plus. Il voulait que tout le monde soit VIVANT et que tout le monde puisse RIRE. Même si Hart n'avait plus de dents.
Il serra sa maman aussi fort que possible. Cela faisait très longtemps qu'elle ne l'avait pas porté. C'était agréable, même s'il savait marcher et qu'il pourrait le faire parce qu'il était un GRAND. Mais il avait eu tellement peur qu'il préférait rester perché contre sa maman encore un peu. Il aimait poser le nez contre son cou, juste sous son oreille. À cet endroit, ça sentait toujours bon.
À un moment, il redressa un peu la tête. La première chose qu'il vit, ce fut son magnifique bâton, celui qu'il avait laissé tomber au milieu du passage tout à l'heure. Il était cassé en plusieurs morceaux. Les gardes ne l'avaient pas vu, et ils l'avaient écrasé sous leurs grosses chaussures. Il soupira, et eut de nouveau envie de pleurer.
— Maman ? demanda-t-il d'une petite voix.
— Oui ?
— Est-ce qu'on peur ramasser les bouts de mon bâton ?
Sans poser de question, Aryha raffermit sa prise autour de l'enfant, et se pencha assez pour qu'il puisse attraper les brindilles en tendant le bras.
— Merci, maman.
En guise de réponse, Aryha caressa la joue de Chad de la sienne, avant d'embrasser sa tempe terreuse.
— Maman ? demanda un peu plus tard le garçonnet, alors qu'il était toujours dans les bras de sa mère et qu'ils se dirigeaient vers l'enclave.
— Oui, Chad ? répondit-elle doucement en posant une main sur sa tête pour caresser ses cheveux.
— Mmh... Non, rien.
— Comme tu veux, bonhomme. Si ça te revient, tu viendras me le dire ?
Dans le cou de sa maman, il hocha silencieusement la tête.
Il avait voulu lui demander si elle avait remarqué qu'il avait pleuré comme un bébé quand il était resté caché tout seul. Puis il s'était ravisé, parce qu'au final, ça n'avait pas d'importance. Il était GRAND, mais il était quand même un petit peu PETIT, et on lui avait raconté que les petits enfants, ça pleuraient tout le temps. Et lui, il a pleuré seulement un PETIT PEU. Donc ça ne comptait pas. Il était toujours un grand.
— Attention, je te pose, prévint Aryha en pliant les genoux.
Elle n'en revenait toujours pas. Ils y étaient arrivés, tous les deux, sains et saufs.
Vérifiant que personne ne les épiait, elle se baissa au pied d'un arbre complètement mort pour fouiller les feuilles. Ses branches sèches formaient des angles tarabiscotées qui filaient la chair de poule.
Depuis le temps qu'ils vivaient là, elles connaissaient les endroits par cœur. Elle n'avait plus besoin de compter les pas comme au début ou de créer des repères à la moindre sortie.
Elle actionna un petit levier, et la souche la plus proche se leva lentement.
— Vas-y, mon chéri.
Sans rechigner, Chad s'exécuta et couru à toutes jambes se glisser sous la porte dérobée. Après un dernier coup d'œil circulaire, Aryha le suivi.
Quand la souche retourna à sa place dans un nuage de poussière, elle fit face à plusieurs paires d'yeux.
***
Ahhh, nous voici partis pour une nouvelle aventure !
Bienvenue à vous, que vous soyez nouveaux, anciens, fans de Wraithigo, totalement inconnus ou bien membres des Devil's Tears ! Je vous embarque tous, on va bien s'amuser avec ces nouveaux Cavaliers, vous verrez ;)
J'espère que cette histoire vous plaira autant que j'aime l'écrire. Je vous souhaite de passer un beau moment de lecture :)
Si le concept vous tente, vous pouvez toujours laisser une petite étoile, un petit commentaire, ou juste passer me voir pour me faire un petit coucou ;)
Merci à vous,
Sur ce, des bisous lointains, à la prochaine !
Anastasia
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Quand les Cavaliers semèrent l'Apocalypse - tome 1
Paranormal"Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par le glaive, par la famine, par la mortalité et par les bêtes sauvages de la terre." C'est de cette manière qu'on annonça les Quatre Cavaliers qui débarquèrent sur Ne...