La fée douce

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Ce qu'il a choisit pour fuir, c'est la fée. Elle était là, douce, belle, d'une senteur qui l'appelle.

Son appellation a été transmise de parent à enfant. La fée viendrait les visiter quand le coeur n'y est pas.

Lorsqu'il l'appelle, l'humeur change, l'apparence change, l'odeur change.

Ça n'est plus lui.

D'une personne en souffrance, il devient la personne qui fait souffrir. Les yeux sombres, l'esprit perdu, sûrement dans le noir, il maudit chaque main qui se tend, voyant un bâton l'enterrant.

La fée, d'une odeur nauséabonde pour autrui, l'appelle. Il y fonce. Dans ses bras, même dehors, il n'a plus froid.

Cette fée, n'est pas appréciée par tous. Un démon. Voilà ce que nous voyons.
Nous pouvons hurler, nous pouvons nous déchirer, la fée et le démon, ensemble, nous enterre tous.

Impuissance, souffrance, tristesse, l'isolement se forme. Un faussé se créer, un pond fragile tient les liens d'une famille.

L'estomac noué, la vue de la fée qui l'emporte au loin, effraie. Personne ne peut l'attraper, il est trop loin. Personne ne peut hurler, la fée l'empêche d'écouter. Il s'éloigne, il se perd.

Seul, dans la douleur, sans un ami pour le remettre sur le chemin, comment se soigner ? Comment dire au revoir à la fée ? Comment lui dire de ne pas revenir, quand on lui apprend que la fée est la seule chose qui lui permet d'oublier ?

Il a apprit à l'appeler, à l'aimer. Il oublie ses proches, il oublie qui il est. Il n'avance plus.

Et nous. Avançons nous ? Sans lui ?

Un vide. Son absence pèse, sa présence opresse. L'inconfort s'installe. Rien ne convient. Nous en venons à regretter le temps d'Antan.

Un temps perdu. Un deuil impossible à faire. Souffrant, il revient. Il rappelle la fée quelque temps après. La souffrance est perpétuel. Le deuil d'une personne qui nous est arraché, mais qui revient pour finalement nous blesser.

Je la maudis chaque jour, cette fée qui circule dans la famille, dans la vie de tous.
Je ne le supporte plus, ce démon qui ne lâche pas sa prise.

Colère et tristesse s'installe dans mes entrailles. Cette odeur inconfortable ne quitte pas mon esprit. Je dois pourtant avancer.

Ils me parlent de deuil. Je vois que je ferme une porte. Ils me parlent de bons choix. Je vois la peine dans mon entourage.

Le coeur lourd, je ne sais quoi souhaiter. Allège le poids de notre souffrance. Entends nous.

Je fais sortir ma peine, ma haine et mon mal-être, avec ce petit texte.

À toi, sale fée, je ne t'appelerai jamais.

À toi, que j'ai perdu, je te souhaite de retrouver la lumière.


Confession D'un CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant