Ma très chère amie,
Cela date, notre dernière discussion. Je sais que tu ne réponds plus. Mais tu lis encore. Je pense qu'il est grand temps que tu sache. Je ne peux pas rester cachée éternellement.
Voilà... alors il y a quelque mois j'ai risqué une MST. Tout va bien les tests que j'ai fais sont négatifs (je n'ai rien). Je pense que c'est un 'bon' commencement pour me confier.
Bon passons aux choses sérieuses...
Il y a déjà quatre mois que mon collègue m'a frappé, le bleu, je ne l'ai plus d'apparence mais physiquement la douleur persiste.
Remontons un peu plus loin. Il y a plus de cinq mois. Je subis une agression (grand dieu le mot est dur .. j'ai beaucoup de mal à le dire). Ce même collègue de travail fait quelque chose qu'il n'aurait jamais dû faire ... Et je m'en veux alors que je n'ai rien fais.
Certaines paroles m'ont empêchée de parler par la suite (petit passage où une bonne amie intervient sans qu'elle le sache, et la pauvre ne savait rien donc je la disculpe de toute accusation et jugement). Donc, peu de temps après avoir été victime de ses attouchements très osés, je veux me confier au groupe. Je reste terrer dans mon silence et je peux plus, j'ai besoin de parler. Ce soir là, cette fameuse amie a dit que j'étais une Drama Queen et que tout ce que j'avais à dire pour me plaindre je l'avais cherché. Encore une fois, elle ignorait. Et ces mots là ont résonné dans mon esprit longtemps.
J'ai cru que je l'avais mérité et je ne pouvais plus en parler.
Un mois après qu'il ait profité un instant de mon corps, il lève la main sur moi (oui je suis revenu à ce fameux mois où il m'a fait cette marque abominable).
Le temps passe, je fais avec, je tombe, je pleurs, je me remplis de haine, et je vous revois.
Ce fameux soir au Rock Dinner, un beau moment. Mon amie - dans son ignorance la pauvre - a sorti que 'ce n'est qu'un bleu il ne faut pas abuser'. Je me suis emballée mais personne n'a comprit, normal, vous ignoriez toutes.
J'ai souris, j'ai fais semblant, et une fois à la maison, j'ai enlevé ma chemise bleue, je me suis mise face aux miroir. Je me suis vue physiquement, j'ai regardé sa marque, je me suis effondrée. (Tu vas me dire que ça semble sorti tout droit d'un film ou d'un livre. Et je répondrais que oui, ça semble tellement tiré par les cheveux, une série Netflix, que du fictif, inimaginable et ... invivable).
Deux mois plus tard, me voilà, souriante comme je le peux, mais faible, je retombe dans ces mois sombres très facilement. Je bois, j'ose espérer oublier, je bois, j'oublie ma soirée, on m'aide et me raconte le lendemain que j'ai pleuré, que j'ai tout raconté. Je meurs de honte, je me relève, et je retombe. Ça n'en finit pas, les études deviennent bancales, et pour couronner le tout je ne parle pas, ou peu. Puis je craque et je raconte tout à ma meilleure amie. Elle m'aide, comme elle peut, je commence à en parler et réaliser ce que j'ai vécu.
Un mois après, en Avril, je décide que tout s'arrête, toute cette souffrance, alors je me relève une bonne fois pour toute. Je lis du Virginie Despentes (écrivaine qui parle d'agression sexuel et qui m'a énormément aidée). J'écris alors à mon tour, je veux m'exprimer.
Aujourd'hui, ce soir, je décide que certaines personnes doivent savoir. Je n'ignore plus, mes amis ne doivent pas ignorer non plus. Tu connais à présent les grandes lignes (je t'ai épargné le blocus qui suit cette agression et qui perdure encore).
Maintenant que tu sais, je termine juste sur un point rapide.
Je tiens à te présenter mes excuses car je n'ai pas pu te parler, aller chercher de tes nouvelles. Je l'ai vu ton départ dans le silence. J'aurais voulu t'aider. Mais tu comprendras, j'ose espérer, que mon incapacité temporaire à m'occuper de ma propre vie m'a mit des barrières pour éviter d'aider autrui tant que je n'étais pas en état. Je sais que c'est pas une excuse. Car aucune excuse n'est valable face au délaissement d'une amie.
Enfin j'espère que tu vas bien et que tu donneras de tes nouvelles malgré tout.
Sur ce, la lettre arrive à sa fin. En te souhaitant une bonne nuit, une bonne soirée, une bonne lecture. Je te laisse choisir le terme de politesse qui te sciais le plus.Bien à toi, très chère amie,
Signé : Une amie perdue dans sa souffrance
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Confession D'un Coeur
Poetry"Tout le monde sait que la vie ne vaut pas la peine d'etre vécu" l'Étranger ~Albert Camus~ (/!\ Attention : certains poèmes ou certaines nouvelles pourraient choquer; les sujets abordés sont souvent sensibles. )