Chapitre 3 : Le phénomène du paradoxe.

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Musique : Aurora-Murder song

Il y a 16 ans.

Au sein d'un amphithéâtre, un jeune et brillant chercheur fut appelé pour donner un cours magistral à des étudiants en sciences humaines. C'était une immense salle pouvant accueillir jusqu'à 550 personnes. Ce jour-là, seule une vingtaine d'élèves eurent le privilège d'écouter ce qu'il avait à dire. Ce sont des étudiants qui furent choisis et triés sur le volet.

- Bonjour à tous. Et à toutes, disait le chercheur micro à la main. Si je suis présent ici...

Le ton de sa voix fût un mélange de timidité et de nervosité. Il se sentait minuscule au milieu de l'estrade. Soudain, il reprit confiance en lui et prit une profonde respiration.

- Si je suis présent ici, c'est pour vous avertir qu'un jour nous serons confrontés à une pandémie. Une pandémie sans précédent. Et, à ce jour, nous n'avons aucun remède.

La particularité de ce cours était qu'aucun étudiant n'avait droit à la parole.

- Tout ce que nous savons, reprit-il, c'est qu'il s'agit d'une maladie psychologique dont nous ignorons l'origine. Elle pousse un individu à agir à l'extrémité de ses émotions. Ce qui veut dire qu'un individu calme serait amené à avoir des comportements violents et imprévisibles. Et qu'au contraire, un individu instable deviendrait docile et inoffensif. C'est ce que nous nommons le phénomène du paradoxe.

Transgressant les consignes, un élève leva la main. Le chercheur souria face à ce geste soudain puis l'invita à parler.

- Je vous écoute.

- Si ce phénomène du paradoxe existait vraiment, en quoi deviendrait-il une pandémie ? N'est-ce pas plutôt un attribut personnel destiné à chaque individu ?

- Je ne me base pas sur des suppositions... Mais sur des recherches et des expérimentations.

Cette jeune femme attira l'attention puis la curiosité de cet homme.

- Au lieu d'y accorder une origine, ou une quelconque légitimité, ne serait-il pas mieux d'unir nos connaissances pour trouver un remède à cela ? se justifiait-il.

Ce jeune chercheur attira l'attention puis la curiosité de cette femme. Sans en prendre conscience, un profond respect et intérêt germa de leur rencontre. Ils l'ignoraient mais ils allaient bouleverser le destin de l'humanité. Le chercheur finirait par être un brillant chirurgien, tant dis que la jeune étudiante deviendrait sa secrétaire personnelle.

16 ans plus tard.

Perdue dans ses pensées, Louise prend place au fond de la classe.

- Encore en retard... fait-remarquer sa professeure principale.

Ses camarades de classe ne manquent pas cette opportunité pour se moquer d'elle. Lorsqu'elle s'installe près de la fenêtre, elle reçoit un bout de papier en pleine tête. Elle ne réagit pas et se contente de s'asseoir près d'une élève qui semble éprouver de la compassion à son égard. Ce n'est pas son amie. Pour rien au monde, Maryline ne voudrait être la seule alliée de Louise. Elle a conscience qu'elle deviendrait la victime collatérale de ces bourreaux qui agissent à leur guise. Pourtant, elle ne peut s'empêcher d'avoir de la pitié pour sa voisine de table. Elle s'étonne que Louise n'ait toujours pas craqué face à tout ce qu'elle subit au lycée. Harcèlement, agression physique, agression sexuelle.

Lorsque la cloche sonne pour annoncer la pause, tous les élèves se lèvent sauf Louise. Trop occupée à fixer du regard le ciel pluvieux, elle préfère passer sa pause enfermée dans la salle. Pendant que ses camarades de classe discutent dans les couloirs, répondent à leurs messages dans les escaliers, s'embrassent dans les toilettes, Louise reste seule. Pourquoi ? Pourquoi est-elle si isolée des autres ? Elle qui pourtant déborde de positivité auprès de son père se retrouve à subir la cruauté au quotidien, depuis le jour où ils ont décidé qu'elle serait la victime idéale.

Father's diaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant