Musique : Whitesand - Circle of Life
Dans un petit village paisible, isolé de toutes guerres et infectés, le soleil se lève à l'horizon. Dans les champs de blé, les hommes et les femmes travaillent déjà. Les sourires sur leur visage montrent qu'ils ont réussi à maintenir la paix. La paix... L'amour à travers les genres, l'amitié et la fraternité entre les villageois, tout cela a été possible grâce à un groupe d'individus mené par leur leader. Après l'épidémie qui s'est abattue sur le monde il y a 10 ans, ils ont commencé à s'agrandir. Désormais une centaine, ils ont enfin trouvé leur coin de paradis.
En pleine consultation auprès du psychologue attitré et affalé sur un canapé, l'homme à la tête de ce village délivre ses maux les plus profonds. Ayant dépassé la trentaine, il semble pourtant bien plus jeune. Les responsabilités lui ont fait grandir... Ou pas.
- Vous avez peur ? Demande le psychologue Fidgerald avec une certaine attention.
Le regard nonchalant, le patient se demande encore si cette consultation est nécessaire. Après tout c'est sa femme qui lui a obtenu ce rendez-vous malgré le planning chargé de Fidgerald.
- ...
- Moi je pense que vous avez peur, ce ne serait pas humain de ne jamais avoir peur ici.
" Ici ". Un havre de paix, pourquoi auraient-ils peur ? Peut-être qu'ils risquent de tout perdre. C'est ce que craignent leur chef et les villageois.
- Quand j'étais petit, avoue le leader, je dormais très mal, parce que je croyais qu'il y'avait un monstre dans le placard. Mon grand frère disait qu'il n'y avait rien dans ce placard, sauf de la peur et que la peur, ça n'existe pas. Que c'était constitué de rien, seulement... d'air, enfin même pas. Il a dit " Tu dois y faire face, tu dois ouvrir cette porte et ensuite tu verras le monstre disparaître."
- Votre frère était extrêmement malin.
- Il l'est toujours. Sauf que dans le monde d'aujourd'hui, on affronte sa peur, on ouvre la porte et y'en a une centaine d'autres derrière. On découvre que les monstres qu'elles cachent sont bien réels, on ne peut plus réels.
- Et où se situe cette porte qu'il ne faut pas ouvrir ?
La question du psychologue ne trouve pas de réponses. Le patient expire, enfile son chapeau de cow-boy, puis se lève pour partir.
- Merci pour la consultation. Vous direz à ma femme que ça été concluant.
- Évidemment.
Sa démarche lente et sa fine carrure s'est affinée en raison de son travail quotidien aux champs. Il le sait, c'est un homme admiré et respecté parmi les siens. C'est un homme important.
À peine sortie, un jeune enfant rempli d'énergie se jette dans ses bras. Il n'est pas encore adolescent mais possède déjà une âme rebelle.
- Papa !
- Où es maman ? Je t'ai déjà dit de ne pas traîner seul.
- Elle est parti voir la fleuriste. J'ai profité de sa négligence pour venir te voir !
Peu ravi de savoir que sa femme, la mère de son fils unique, a laissé son fils sans surveillance, il fronce les sourcils.
- D'accord. Allez, suis-moi. Je te fais visiter.
Ravi, le jeune garçon lui tient la main.
Ils ne peuvent faire cinquante mètres sans que des villageois le saluent.
- Tu es célèbre.
- C'est normal. Tout le monde me connaît ici, et je connais tout le monde.
Ils passèrent l'après-midi ensemble.
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Father's diary
Science FictionQuand le monde tel que vous le connaissiez n'existe plus, quand la ligne entre le bien et le mal devient floue, quand la mort se manifeste au quotidien, jusqu'où iriez-vous pour survivre ? Pour Nede, militaire retraité au cœur tendre, la survie est...