🪑Rémy🪑 (13)

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Je suis le premier debout aujourd'hui, c'est assez surprenant, car d'habitude, c'est moi le dernier. Antoine est couché confortablement, blottis dans ses couvertures, ses draps sont à motif camion de pompier. Il est plutôt mignon quand il dort, ses traits sont détendus et au moins, je n'ai pas à l'entendre dire des conneries sur les films Disney, ma sœur a malheureusement contaminé mon coloc. RIP mon âme.
Mes yeux louchent sur ses lèvres. Ses douces lèvres qui ont fait la rencontre des miennes hier soir. Les souvenirs de la soirée me reviennent en tête et je me maudis de ne pas avoir eu le courage de rassurer Antoine, le laissant croire que je n'ai pas aimé notre échange... Sérieusement, je suis pathétique.
Je bondis hors de mon lit, me dépêchant de m'habiller avant que le blond se réveille. Ma mission, aller au skate park, sauf que ma planche est cassée en deux. Si je veux m'acheter ce même skate, ça va me couter deux bras. J'ai travaillé pendant deux étés consécutifs pour me payer le meilleur matériel, il était neuf en plus et Pierre a détruit mes efforts en un seul geste. Ce gars est vraiment un enculé. J'attache le bouton de mon jean et ouvre la porte du placard, je choisis un pull, mais une voix rauque, style ˋˋmatin'' me fait sursauter :
-Où vas-tu ? Il est huit heures, un dimanche. Tu es encore malade ?! dit Antoine, choquer.
-Je me suis dit qu'une promenade dans ton cul ne ferais pas de mal au moral.
-J'aurais bien aimé te faire visiter mon cul, mais tu vas dans la mauvaise direction.
Je rougis face à son sous-entendu sexuel, je ne pensais pas qu'il allait enchérir, pourquoi il a dit ça ? Et pourquoi je deviens serré dans mon pantalon ?
Non-pitié Rémy, calme-toi.
-J'ai une question avant que tu partes à l'opposer de mon postérieur...
-...
Je me fige la main sur la poignée de porte, celui-ci prend mon silence pour un oui, puis se passe une main, nerveuse, dans les cheveux :
-J'ai vu les plaques blanches qui recouvre ton corps et j'aimerais savoir qu'est-ce que c'est ?
Je savais que ce moment allait arriver un jour ou l'autre. Je suis loin d'assumer ma maladie de peau. Ma mère et moi l'avons découverte quand j'avais environs dix ans. Au début, j'arrivais à me foutre du regard des autres, même si je pouvais recevoir des insultes. Ce qui est tout le contraire aujourd'hui.
Le blond lâche un petit soupire, sachant que je ne vais pas ouvrir la bouche. Il descend l'échelle de son lit et vient me prendre dans ses bras.
-Tu n'as pas besoin de m'en parler si tu n'as pas envie, si a un jour, tu es prêt, je suis là. Et sache que je te comprends...
Il comprend ?
Antoine complexe aussi ?
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Vertige-Histoire gayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant