☎️Rémy☎️ (11)

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*Une semaine plus tard*
Pourquoi je lui accorde ma confiance aussi rapidement et surtout si facilement ? J'en n'ai strictement aucune idée.
Pourquoi j'aime autant ses câlins ? Je ne sais toujours pas.
Est-ce que j'ai des sentiments amoureux pour cette personne ? D'après la moitié de mon entourage, qui se résume à Alice et Myranda, c'est plus qu'évident que oui.
Ce soir, vendredi. Moi et Antoine rentrons des cours. Comme chaque jour, je me prépare pour aller faire du skate. Antoine s'installe au bureau, mais en le voyant ainsi, j'ai eu l'étrange idée de l'invité. C'est la première personne à qui je propose de venir avec moi...
Celui-ci accepte le sourire aux lèvres puis nous nous dirigeons à l'étage. On enfile rapidement nos chaussures en discutant des figures que nous voulons apprendre. Antoine voudrait perfectionner son Ollie, la base quoi. De mon côté, j'aimerais pouvoir faire un Heelflip. (Autrice : merci à mes amies pour le nom des figures T-T)
Je préviens ma mère de notre sortie, elle nous souhaite de passer un bon moment sauf que tout ça était sans compter sur la gentillesse de mon beau-père. Il débarque en trombe dans le hall pour nous engueuler de sortir alors que nous allons avoir des invités, dans trois heures. Je m'appète à riposter, mais il me coupe la parole, me disant de fermer la gueule.
-En plus, avec tes notes de merde Antoine, ne compte pas sur moi pour te laisser sortir de cette baraque avant longtemps. Rémy, c'est pareil, tu restes là, avec ton caractère de merde et tes sorties jusqu'à pas d'heure, tu peux dire au revoir à cette chose !
Il ose prendre ma planche de mes mains, et même qu'il la casse en deux morceaux. Je regarde ma mère en détresse totale. Mes yeux commencent à chauffer et je sens un point se former au niveau de ma gorge. Comment a-t-il pu me faire ça ?
J'empoigne la main d'Antoine et la serre de toutes mes forces. Pierre s'enferme directement dans la salle de bain quand il croise le regard noir de ma mère. Je tire mon coloc dans notre chambre. Je ne devrais pas me réjouir lorsque j'entends des éclats de voix venant de l'étage, mais je ne peux pas faire autrement. Pierre le mérite. Il a détruit la seule chose qui me calme réellement, après le blond...
☎️☎️☎️
J'entoure la taille d'Antoine de mes bras et il pose sa tête sur le haut de mon crâne. Nous restons ainsi un moment avant de nous faire, une fois de plus, interrompre par mon beau-père :
-Vous venez dire bonjours ou vous restez cloitré dans votre trou ?!
Nous sursautons tous les deux, je prends la peine de faire un bisou sur la joue du blond, je suis obligé de me mettre sur la pointe des pieds pour l'atteindre, ensuite, nous descendons. Je salue mes oncles, mes tantes et grand-parents, pour tout vous dire, j'ai détesté chaque contacte physique que j'ai pu recevoir.
La soirée à débuter il y a moins d'une heure et ma capacité de parler aux gens à quitter mon âme pour une dizaine d'années. J'exagère peut-être. Ma vue se brouille par les larmes que j'essaie de refouler, et par réflexe, je cherche vivement Antoine du regard. J'aperçois enfin sa tête blonde dépassée à travers la foule, je m'élance vers lui, bousculant quelques personnes au passage. Je m'accroche à son bras ce qui me vaut un regard perplexe de la part de mon coloc sauf qu'aucun mots ne veut sortir de ma bouche.
Mon souffle s'accélère, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je fais une crise d'angoisse.
Mon esprit quitte rapidement mon corps et en deux fractions de secondes, je me retrouve à l'extérieur de la maison, sur le petit balcon de l'entrée. L'air frais me fait du bien et m'apaise doucement. Antoine ne dit rien, pendant que je reprends un rythme cardiaque à peu près normal.
-Merci... murmurais-je, en fixant le sol.
Il pousse un petit soupir m'ouvrant grand ses bras pour que je vienne m'y blottir. Son menton se pose, comme toujours, sur le haut de mon crâne, tandis que ma joue se colle à son torse.
Lorsqu'il met fin à notre câlin, je fais la moue, déçus. Le blond se lève et me prend la main, celui-ci m'amène vers le seul endroit où je me sens véritablement heureux, le skate park.
Il se plaint depuis environs trois minutes, puis je cède, fatigué de ses lamentations. Il sautille sur place, t-elle un gosse à noël. Nous montons sur la demi-lune, pour s'assoir sur le béton glacé. On va se geler le cul à cause de ses conneries :
-Un jour, je vais finir par t'enterrer vivant.
Ma remarque, qui est censée être assez négative, à le don, de le faire rire. Contrairement à ma personne.
-Tu détestes vraiment les repas de famille ? Si j'ai bien compris... Me demande-t-il.
Nous sommes assis côte à côte, sa tête est posée sur la barrière métallique, derrière nous, tandis que j'ai posé la mienne sur son épaule.
-Tu as bien compris, il y a toujours beaucoup trop de personne et j'ai l'impression d'étouffer. En plus, ma famille est un peu superficielle. Ils parlent juste des banalités sans se soucier des problèmes des autres. Tu ne recevras jamais de l'aide de la part d'un de tes grands-parents ou cousin-cousine, dans ma famille.
-Ça va te couter chers en baby-sitter sans tes mamies et papy, quand tu vas avoir des enfants...
Sa tirade me fait un peu rire, je ne sais pas pourquoi, mais il se lève, prenant appuie sur ladite barrière. Je décide de faire la même chose que lui.
Mon coloc se place devant moi, le sourire en coin. Nous nous regardons un moment, en silence. Il passe une main dans ses cheveux, un peu nerveux.
-Rémy ?
-Je...
Il se rapproche de plus en plus de moi, une chaleur appairait dans mon ventre, puis un peu plus bas. Je n'ai qu'une envie, qu'il m'embrasse...
-Je...
Le blond ne me laisse pas finir ma phrase, comblant le minuscule espace qui séparait nos corps et nos lèvres.
Pitié ne me dite pas que c'est un rêve et qu'Antoine m'embrasse réellement...
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Vertige-Histoire gayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant