♤ Chapitre 05 ♤

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Depuis une semaine, je n'étais pas sortie de la maison et avais mis mes cours à l'université de côté. Mes camarades m'envoyaient les cours mais je n'y prêtais guère attention. Comment pouvais-je avoir la tête à travailler avec ce qu'il venait de se passer. J'avais failli mourir et de plus, celui que je considérais comme mon père n'était pas celui que je croyais. Il m'était impossible de le considérer comme tel alors que depuis ma naissance, il m'avait menti sur sa véritable personne. Mon père m'était devenu subitement inconnu, je ne reconnaissais plus la personne avec qui je vivais.

Je devais vivre avec et de toute façon, il ne souhaitait pas m'en dire plus. J'avais pourtant un nombre incalculable de questions mais seulement quand j'essayais de lui parler, il évitait le sujet. Mes questions sonnaient alors comme des reproches et la discussion devenait impossible. Rester en boule dans mon lit avait été mon quotidien de ces derniers jours. Peut-être qu'en restant enfermé dans ma chambre, j'étais plus en sécurité. Même avec un homme de la sécurité, l'homme avait réussi à s'introduire dans l'enceinte de notre maison. Je n'étais même plus certaine d'être en sécurité et au final, ne le serais-je pas plus ailleurs ? Le tueur s'en prenait à moi mais il l'avait dit, je n'étais pas la cible première. J'étais la conséquence des histoires de mon père.

S'agissant du même psychopathe de la dernière fois, la police en avait peur mais ils allaient bien faire quelque chose contre lui. Bien que mon père m'avait dit que les forces de l'ordre ne pouvaient rien faire contre certaines entités, ce tueur était bel et bien seul. En s'y mettant à plusieurs, ils parviendront bien à l'attraper au bout d'un moment. Et si j'allais moi-même à la police ? Sans rien dire à mon père. Peut-être qu'en leur donnant mes témoignages, ça pourrait les aider et je pourrais être placée sous surveillance. Je serais certainement plus en sécurité là-bas qu'à la maison.

Ne pouvant plus rester dans cette maison, je me préparai rapidement et pris la petite bombe au poivre que Gabriel m'avait donnée. D'ailleurs, celui-ci m'avait envoyé des messages pour sortir mais j'avais prétexté ne pas me sentir en forme, ce qui était vrai. Je descendis alors de ma chambre et, capuche sur la tête, je m'avançai vers la porte d'entrée de la maison. Seulement, mon père, en me voyant vouloir quitter la maison, me retint par le bras.

- Qu'est-ce que tu es en train de faire ? Prit-il une voix imposante pour m'impressionner.

- Je ne suis pas plus en sécurité ici que dehors alors je sors, lui répondis-je froidement. Il est venu uniquement car tu es sa cible et en restant, je paierai les conséquences de ce que tu as fait. Je ne sais pas quelles choses abominables tu as pu faire mais pour avoir un tueur à gage à nos trousses, je ne veux même pas savoir.

- Reïna !

- Ne prononce même plus ce prénom, tu l'as déjà assez sali comme ça ! Tu m'as mêlé à tes histoires et maintenant, je ne peux même plus fermer l'oeil de la nuit par peur que l'on vienne me tuer pendant mon sommeil. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? M'exclamai-je les larmes aux yeux.

- Je suis ton père, intervint-il d'une voix suave. Quoi qu'il arrive, je te protégerai !

- L'homme qui se trouve en face de moi n'est pas mon père. En fait, depuis l'accident de maman tu ne l'est plus. Ton garde n'a même pas pu me protéger alors ce n'est pas toi qui va faire quelque chose. Alors, lâche-moi et laisse-moi partir !

C'était la première fois que je me mettais dans une telle colère mais je me sentais complètement perdue. Mes seuls repères avaient disparu et je n'avais plus rien à quoi me rattraper. J'étais mêlée à des histoires dont je n'avais même pas connaissance et à tout moment, je mourrais. On était censé faire quoi face à ce genre de situation ? Si je n'avais pas eu de chance à la piscine, je serais déjà morte. Bien que j'avais un peu de force, je ne faisais pas du tout le poids face à un homme et surtout, face à quelqu'un qui avait de l'expérience dans le domaine. Pourtant, je voulais juste vivre et être heureuse.

Gabriel || J.JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant