Gabriel || J.JK

♤ Chapitre 06 ♤

Mon père avait fait parvenir une lettre à ma faculté pour leur annoncer que je n'allais plus venir en cours. De toute façon, j'étais incapable de garder la tête dans mes révisions. Mon niveau de concentration était réservé uniquement à ce qui m'entourait et je faisais extrêmement attention au moindre bruit. J'avais l'impression de devenir de plus en plus folle mais ce n'était rien d'étonnant et mon cas n'allait faire que d'empirer. Je n'arrivais pas à comprendre comment mon père pouvait rester aussi calme à attendre à la maison. Il ne donnait pas l'impression d'avoir la mort à ses trousses. Pourquoi j'étais la seule à paniquer ? J'étais donc l'unique personne qui voyait la réalité en face, même Gabriel n'avait pas réagit comme une personne normale. Leur réaction me donnait l'impression que j'étais folle et que je paniquais pour pas grand-chose. Mais je ne l'avais pas inventé, on avait quelqu'un qui voulait nous tuer ! Enfin, s'ils n'étaient pas plusieurs...

Pour une quelconque raison, je devais aller chercher mon dossier à l'université alors mon père avait décidé de m'accompagner en voiture. Pour plus de sécurité, Chris était venu avec nous et faisait notre chauffeur. Sortir avec mon père dans la même voiture ne m'enchantait pas, on était des cibles faciles. Pendant tout le long du trajet, j'avais bien regardé la route et dans le rétroviseur pour voir si on n'était pas suivi. Je n'avais rien vu de suspect. Sans adresser le moindre mot à mon père, on fut arrivés devant mon université et je descendis rapidement de la voiture. Tout en restant sur mes gardes, j'avançai jusqu'à l'entrée et passai les grandes portes. Je ne savais pas quelle tête je devais avoir mais les étudiants me regardaient d'une manière différente de d'habitude. La fatigue ne devait pas aider et mes cernes sous les yeux étaient assez marquées, personne n'avait l'habitude de me voir dans cet état. Je voyais sur leur visage un grand nombre d'interrogations.

Je passai d'un pas pressé et allai chercher mon dossier en coup de vent. La secrétaire semblait avoir voulu me parler mais je lui avais arraché mon dossier des mains pour partir en vitesse. Je n'étais pas sereine pourtant, je doutais que l'on vienne me chercher à l'université. Je sortis du bâtiment et me dirigeai vers la sortie de l'université. Mes mains étaient crispées sur mon dossier et je n'arrivais pas à me détendre, même pas l'espace de quelques minutes. Je fus subitement arrêtée dans mon élan et on m'attrapa par le bras. Par réflexe, je lâchai mon dossier et m'apprêtai à donner un coup à la personne qui venait de me toucher. Seulement la personne à côté de moi arrêta très rapidement ma main et cela sans y mettre d'énergie. Tout ça me prouvait encore une fois que je n'avais pas la force de faire face à la menace qui m'entourait. Je sentais tous les étudiants me regarder à cause de ma réaction mais ils n'avaient pas l'air paniqué non plus. Je relevai alors la tête vers la personne qui me bloquait le poignet et croisai les beaux yeux charmeurs de Gabriel.

- Bah alors, on veut me frapper ? Fit-il d'un petit ton joueur.

- Ah désolée, baissai-je ma garde. Je suis un peu sur les nerfs dernièrement.

Voyant qu'il ne s'agissait que de lui, je m'accroupis et ramassai mon dossier que j'avais laissé tomber par terre où quelques feuilles avaient déjà commencé à s'éparpiller. Heureusement qu'il n'y avait pas de vent au même moment ! Gabriel m'aida à ramasser, se sentant fautif et un détail me perturba. Sur le coup, je n'y avais pas pensé mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Je ne venais plus à l'université alors il ne pouvait pas deviner qu'aujourd'hui, j'y serai. On finit de ramasser et on se releva tous les deux en même temps.

- Comment ça se fait que tu sois là ? Demandai-je intriguée.

- J'avais besoin de te parler d'un truc, s'exprima-t-il tout simplement.

- D'accord mais je voulais dire, comment tu savais que j'étais à l'université ?

- J'allais t'appeler mais quand je suis passé en voiture, je t'ai vu sortir de la voiture de ton père pour aller à l'université. Puis, comme tu m'as dit que tu ne voulais pas que ton père me voit, j'ai pensé qu'il était plus judicieux de se parler à l'intérieur.