11. Poussé à la perte

478 26 21
                                    

(NDLA : Ce chapitre contient un TW, ce pourquoi j'ai mis un cœur noir. Je le ferais pour tous les chapitres contenant un TW afin de vous prévenir. Bonne lecture et si ça ne va pas... venez me parler, ne restez pas seuls.)

🖤

Aspen
Six ans plus tôt.

D'après Atlas, chaque fin d'année, tous les élèves de Brentwood se retrouvent en haut de la falaise "Seven Sisters" afin de fêter l'obtention de leur diplôme ou les longues années éprouvantes qu'ils ont subi à cause des professeurs condescendants. Je n'ai pas voulu. Je voulais rejoindre maman dans son bâteau, regarder des Disney en posant ma tête sur ses genoux alors qu'elle faufiler ses doigts dans mes tresses rousse.

Quand je sors de la maison, une berline noir m'attends sur le trottoir. Je fais semblant de ne pas la voir en baissant la tête, les écouteurs dans mes oreilles, mais quand j'ai vu que des pieds foulaient le sol et me rejoignent... j'ai relevé la tête en soufflant, pensant qu'Atlas était déterminé à me savoir là-bas. Seulement, ce n'est pas des yeux marrons qui m'attendent de pied ferme, ni une chevelure brune. Mais des iris verts qui me sondent longuement. Une cigarette entre ses doigts et la fumée qui sort entre ses lèvres.

– Je t'emmène.

Sa voix est si rauque que j'ai un soubresaut qui me retient sur place. Des frissons dévalent la colonne, continuant son chemin vers la plante de mes pieds. Je ne réponds pas, les lèvres scellées, je ne fais que le regarder.

– Tu vas rester silencieuse encore longtemps ?

Je n'arrive pas à croire qu'il a osé venir jusque chez moi pour m'emmener en haut de cette falaise. Il m'a toujours détester, il ne m'a jamais aimé. Pourquoi cet accueil soudain ?

– Ne crois pas que je suis venu de mon plein gré, rouquine. Atlas m'a demandé, maugréer-t-il.

Ouais, ça m'aurait étonné du contraire.

Il fait demi-tour, lâche sa cigarette dans la bouche d'égout puis s'approche de sa voiture. Je le regarde tandis qu'il ouvre sa portière.

– Tu attends le déluge ou quoi ? crache-t-il. On a pas le temps pour ses conneries.

– Alors pars, Stone. Laisse-moi tranquille.

Je dis d'une voix tremblante. Il se retourne, estomaqué tant qu'à ma voix qui résonne encore dans la ruelle, vibrant mes cordes vocales comme si elle n'était pas habituée à m'entendre. Pourtant, c'est ce que j'ai toujours voulu : lui dire ce que je pensais avant que ça ne soit trop tard. Parce qu'une fois que le temps aura passé, je n'aurais plus le courage de lui affirmer les choses.

– Je veux seulement qu'on me laisse tranquille, s'il te plaît... murmuré-je.

Pourtant, il n'en fit pas. Il lâche la poignée, souffle et vient me rejoindre. D'une main lourde, il prend ma main, remonte la manche de ma veste au creux de mon coude et me montre ma peau blanche, remplie de ses boursouflures qui emplit ma vision et qui la fait brouillé par mes larmes.

– Tu sais ce que c'est, Cowen ?

J'essaye de le pousser d'une main fébrile, remettant ma manche correctement quand il me tire vers lui et que mon buste se retrouve contre son sweat sombre. Je relève la tête, le regardant en laissant mes larmes dégouliner le long de mes joues rosies. Ses yeux, quant à eux, me scannent longuement avant de me secouer une énième fois.

– Réponds, putain.

– Arrête, s'il te plaît, le supplié-je.

Encore une fois, je le pousse. Mais il me retient contre lui. Si bien que son souffle frotte contre la naissance de mon front. Et que sa présence me fait l'effet d'un électrochoc. Mes cellules vibrent quand sa voix murmure inlassablement au creux de mon oreille.

𝗪𝗢𝗥𝗡 𝗦𝗧𝗢𝗡𝗘 | 𝘁𝗼𝗺𝗲 𝟭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant