Aspen
La silhouette part comme elle est apparue, si vite que j'ai eu l'impression que ce n'était qu'un rêve, qu'une illusion qui s'est volatilisée. Une cigarette à la main qu'il n'a fait qu'approcher de ses lèvres, ses pas ont martelé le sol et d'un pas lent et rigoureux, il est sorti de ma vision.
Une fois que je suis sorti de ma torpeur, je reporte le regard sur la tombe et je porte un dernier baiser sur mes doigts pour les apposer sur celle de ma mère.
– Je reviendrais, maman, et je te promets que cette fois-ci, je serais sobre.
J'aimerais l'entendre rire, parce que je sais que c'est ce qu'elle aurait fait. Rire de mon inconscience, de ma naïveté. Rire, parce que son éclat de lucidité était ce qui m'importait le plus. Si elle m'avait vu approcher de cet inconnu, elle aurait très probablement rigolé. Surtout si elle avait compris qu'en réalité, je croyais que c'était un foutu fantôme recherché par la clique des chasseurs de Tik Tok.
Puis dans un dernier souffle, je m'aventure doucement sur les graviers. Me retrouvant seule dans ce cimetière me foutait la trousse. Il n'y a pas à dire... je me sentais en sécurité avec cette personne qui ne faisait que fumer, comme s'il ne dépendait que de ça.
Le pénombre qui se trouve au-dessus de Highgate, les tombes grises, parfois, recouvert de mousse à cause d'un manque d'entretien et le froid qui s'imprègne des tissus malgré le mois de Juin, je me retrouve presque congelés sous mon sweat noir avec un imprimé "Mademoiselle emmerdeuse". Mes membres engourdis avec ma peau lacérée par les mains de mon ex petit ami, je ressens des frissons qui parcourent ma peau, si bien que mes poils s'hérissent quand le froid s'imprègne de mon tissu.
En frémissant, je relève la tête sur la tombe d'où il était, et j'ai un soubresaut lorsque je perçois des bribes d'écriture métallique, un écriteau recouvert de mousse sur la pierre grise : Famille Stone.
D'un regard perplexe vers le chemin où l'homme à capuche s'y trouvait avant de disparaître, un deuxième frisson dévale ma colonne, revenant dans ma nuque. J'ignore si c'est un fantôme, une silhouette méconnue qui est en train de venir dans mon subconscient, mais plus le temps passe dans cet endroit, plus je ressens une multitude d'émotions contradictoires. Et peut-être que c'est seulement la réponse que j'attendais. Je n'ai reçu qu'un message lorsque j'étais encore à Campbellsville et je ne voulais pas revenir ici, ce n'était pas dans mes projets. Mais trois petits mots m'ont fait revenir. Et la relecture de sa lettre dont je connaissais les mots par cœur depuis que je l'ai reçue ne m'a pas aidée. Stone est ancrée dans ma peau, comme s'il avait toujours fait partie de moi.
Atlas a toujours était quelqu'un d'important, c'est celui qui m'a sauvé de Brentwood quand mon monde s'arrêtait dans les couloirs. Le dernier jour du lycée, il m'a vu partir et ne m'a pas rejoint. C'est comme s'il savait avant l'heure fatidique que tout était fini, que je devais partir pour pouvoir réapprendre à vivre, à respirer.
Je regarde la porte du cimetière qui se trouve plus très loin de moi, je ne m'étais pas rendu compte que je m'en étais rapprochée. Puis je regarde, à nouveau, la tombe qui contient la famille Stone. Je savais qu'ils étaient nombreux à avoir trouvé la mort, mais est-ce qu'Atlas est vraiment dessous ? Et est-ce que lui... en fait aussi partie ?
Sans un dernier regard vers cet endroit qui ne recouvre que des centaines de tombes, je cours vers la sortie. Comme si je fuyais la réalité qui ne cherchait qu'à prendre ma haine et ma peine, en même temps. Essoufflée, je regarde aux alentours, ne voyant personne d'autre qu'un chat qui traverse la route, sans regarder si une voiture arrive.
Je prends mon téléphone de mes mains fébrile et bien que j'ai une vision flou par mes yeux brillants, je tape sur mon écran en tremblotant.
> Où est Atlas ?
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𝗪𝗢𝗥𝗡 𝗦𝗧𝗢𝗡𝗘 | 𝘁𝗼𝗺𝗲 𝟭
Romantizm𝑺𝒊 𝒕𝒖 𝒏'𝒆𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒊𝒍𝒍𝒖𝒔𝒊𝒐𝒏... ...𝒔𝒆𝒓𝒂𝒔-𝒕𝒖 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒍𝒂̀ ? Six ans plutôt, Aspen est parti. Laissant ses angoisses, ses peurs, ses larmes et son dégoût à l'école privée de Brentwood, elle a levé le cap et s'est...