La lumière que projetaient les néons au plafond rendait l'atmosphère étouffante et morbide, mais l'héroïne semblait être la seule que cela perturbait. Partout autour d'elle, on s'activait, on débattait, on signait des documents, on conduisait des vilains en cellule ou dans les salles d'interrogatoires. Midnight soupira lorsqu'elle arriva devant la porte 9G. On l'avait appelé en urgence et dans un secret absolu, et ce coup de fil lui avait retourné les tripes. L'inquiétude ne l'avait pas quitté depuis l'attaque du SCA qui avait eu lieu le matin même. Aizawa et Numéro 13 étaient dans un sale état, et même si leur pronostics vitaux n'étaient pas engagés, elle craignait pour eux que les séquelles ne les forcent à arrêter leur carrière de super héros. Mais elle ne devait pas trop y réfléchir pour le moment, elle avait une mission à accomplir, une mission dont personne ne connaissait l'existence à part le Principal Nezu et les membres des forces de l'ordre. Elle aurait dû la remarquer, elle aurait dû la voir tout de suite lorsqu'elle est intervenu au SCA pour porter secours à All Might et ses élèves. Mais la panique générale et l'arrivée des autorités lui avait fait baisser son niveau de vigilance et d'observation. Dans un sens, c'était peut être mieux comme ça, qui sait ce qu'elle aurait pu faire si elle était tombée nez à nez avec elle, sans aucune laisse pour la retenir. L'héroïne posa doucement sa main sur la poignée et inspira profondément, enclenchant le mécanisme d'ouverture. Alors qu'elle pénétrait dans la salle, elle se figea. Comment aurait-elle pu la reconnaître de toutes façons ? La femme en face d'elle, menottée solidement à la grande table en métal en face d'elle n'avait plus rien à voir avec celle qu'elle avait connu autre fois.
- Nemuri, qu'elle surprise. Il ne t'a pas fallu longtemps pour venir me rendre visite.
- Et toi il ne t'a pas fallu longtemps pour te faire attraper.
Midnight avait perdu son répondant et son entrain habituels. Elle considérait la super vilaine avec beaucoup de mépris, et une pointe de regret. Peut être que, si elle avait été un meilleur soutien, les choses se seraient terminées autrement. Prenant place en face de la détenue, elle plongea son regard sombre dans le sien.
- Ça faisait combien de temps sœurette ? 10, voir 15 longues années ?
- À peu de choses près, j'ai fini par arrêter de compter.
- Oui j'imagine que tu es plus occupée à tenir les comptes de tes relations sexuelles en bonne super-héroïne +18.
Midnight ne réagit pas à la pique de sa sœur cadette, étant habituée à ce genre de remarques.
- Ha ton silence en dit long sœurette, tu sais ce qu'on dit, qui ne dit mot consent.
- Tu n'es pas vraiment en position de te payer ma tête, Hymagi.
- Je ne suis plus vraiment en position de faire quoi que ce soit désormais, tu ne vas pas m'enlever ce petit plaisir tout de même ?
- Tu aura tout le loisir de t'amuser avec tes codétenus une fois que nous t'aurons soutiré toutes les informations dont nous avons besoin.
- Alors c'est pour ça que tu es la ? Ils ont du se dire que notre lien du sang me rendrait plus docile avec toi.
- Pas du tout, un agent des renseignements à l'alter parfait pour tirer les vers du nez à quiconque croise son regard, essayer de te convaincre de balancer tes copains n'a donc aucun intérêt. Tu parlera même si tu refuses.
Un vent de froideur s'abattit sur le visage de Hymagi. Elle avait sans doute espérée pouvoir s'en tirer sans révéler quoi que ce soit, mais la Déclaration de Midnight lui montrait à quel point elle avait tord. L'héroïne reprit, satisfaite.
- Et oui ma chère sœur, le crime ne reste pas très longtemps impuni, surtout lorsque des gens honnêtes choisissent de mettre leurs alters au service du bien.
- Garde tes beaux discours pour ceux que ça intéresse, comme la presse ou tes chères élèves de UA. Tu ne m'impressionne pas.
- Ça je le sais. Sinon tu m'aurais suivi en filière héroïque au lieu de t'adonner au terrorisme.
Le regard de Midnight était froid et dur, des réminiscences de leur passé commun faisant des ricochets dans son esprit. Elles avaient toujours été très différentes, mais, lorsqu'elles étaient enfant, rien n'aurait pu les séparer. Et jamais elle n'aurait soupçonné sa sœur d'avoir de si noirs desseins en tête. Un silence de mort s'abattit entre les deux femmes, chacune jaugeant ce que l'autre pouvait bien avoir en tête. Puis, Hymagi laissa apparaître un léger sourire, mesquin et pervers.
- Oh non c'est trop mignon, tu pensais qu'en venant ici tu raviverais la flamme fraternelle ? J'en suis tellement émue que je pourrais en pleurer.
Un rire mauvais sorti de sa bouche, alors que Midnight restait impassible. Rien en elle ne la dégoutait plus que l'idée d'éprouver ne serait-ce qu'une pointe d'affection pour elle.
- Loin de moi cette idée. Je préférerais me faire arracher les ongles un par un plutôt que de m'associer à une figure du crime t-elle que toi. Tu y as laissé jusqu'à ton humanité... J'ai beau ne pas être une héroïne tout public, je considère les moins de 18 ans comme des êtres à protéger, pas comme des cibles.
- Alors c'est pour ça que tu es la ? Pour me faire la morale sur mon comportement violent envers des mineurs ? Ça n'a pourtant pas eu l'air de te déranger de me laisser seule avec Arashi pendant toutes ces années.
Midnight pris cette remarque comme un coup de poignard, sa sœur venant justement de toucher à sa corde sensible.
- J'ai passé des mois à vous surveiller elle et toi... Nous n'avions plus aucuns liens certes, mais je savais ta fille suffisamment intelligente pour venir me trouver si besoin.
- C'est donc toi qu'elle voulait retrouver... Intéressant...
- Que veux-tu dire ?Un sourire mauvais gagna de nouveau ses traits, et une sueur froide traversa la colonne vertébrale de l'héroïne.
- Tu n'aura qu'a lui demander toi même.
- Je ne sais même pas où elle se trouve.
- La où je l'ai laissé, à moins qu'elle n'ait trouvé le moyen de s'échapper.
Un frisson d'horreur déchira le visage de Midnight et, sans même chercher à en savoir plus, elle se rua à l'extérieur de la pièce.
- Où est l'agent Naomasa ?!
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Chrysalism
FanfictionFragment. (écrit en 2021) - Si... si vous aviez eu une vie différente... qu'auriez-vous fait ? Le regard d'Aizawa se faisait de plus en plus brulant sur sa peau, la perturbant quelque peu, mais pas suffisamment pour que la réponse à cette question...