Chrysalism

Chapitre 14

Les néons de la salle de soin crépitait au-dessus de sa tête, son oeil droit la demangeant de plus en plus. Arashi n'avait pas prévue que sa lentille serait endommagée durant le combat, mais les rafales de vent provoquées par All Might étaient bien plus puissante qu'elle ne l'aurait imaginé. Son corps reposait sur l'un des lits d'hopital, Shota, assis sur celui qui se trouvait à côté d'elle. Recovery Girl avait déjà pansé les blessures de la jeune femme, enroulant ses avants bras, ses mollets et ses pieds dans ses bandages, déjà un peu rougis par son sang. Toutes les parties de son corps qui s'étaient abimées lors de son entrainement en forêt avaient une nouvelle fois subi des dommage, toute excepeté ses mains, bien protégée par ses gants noir qui étaient désormais posés sur la table de chevet à côté d'elle, aux côtés de l'écharpe d'Eraser. Arashi leva les yeux vers lui, Recovery Girl nettoyant son arcade, posant un pansement sur l'ouverture qui la cinglait. Il avait principalement de gros bleus au niveau du dos et des cottes, mais rien d'alarmant, ce qui rassura la jeune femme. Même si elle avait été grièvement blessée à cause de son alter, lui, s'en sortait relativement indemne. Appliquant les derniers soins, la vieille femme interrogea le héro.
- Tu as mal autre part ?
- Je crois que je suis brulé en bas du ventre. - Fais moi voir ça. lui demanda la soignante.
Soulevant le bas de son haut, Arashi eu une vue plongeante sur l'origine de cette sensation de brulure. Depuis la naissance de sa hanche droite, et remontant légèrement sur son bas ventre, une cicatrice rougeatre zébrait sa peau, faite d'un rayon principal qui se séparait en plusieurs ramifications plus fines. Shota releva la tête vers Arashi, une illumination allumant son expression.
- Alors c'est ça ? dit-il comme une question réthorique. Arashi ne répondit pas, sa culpabilité enflant dans son coeur.
C'était sa faute.
- Malheureusement, je ne peux rien faire pour toi Shota, à part te donner une crème apaisante pour la sensation de brulure. En ce qui concerne la cicatrice, elle restera à vie. conclut Recovery Girl.
La jeune femme avait le regard dans le vide, les larmes lui montant aux yeux. Une cicatrice à vie, elle connaissait ce diagnostic par coeur, mais durant une seconde, elle cru que Shota y échapperait, qu'il ne garderait pas pour toujours sur son corps la marque de la faute qu'elle avait commise. Mais malgré cela, il ne l'avait pas quitté des yeux, son regard n'affichant aucune animosité, aucun reproche, juste une peine immense.
- Vous pouvez nous laisser ? demanda-t-il à la soigneuse.
Comme si la vieille dame s'y était attendu, elle fit un signe de tête au héro, le laissant en compagnie d'Arashi, qui se maudissait toujours intérieurement, les larmes roulant désormais sur ses joues. Lorsque la porte se referma, un silence s'installa entre eux, la jeune femme ne lachant pas des yeux la cicatrice que son pouvoir avait aposé sur lui.
- Je suis désolée Shota... souffla-t-elle, le coeur gros.
- C'était un accident... j'aurai dû t'écouter et me mettre en retrait comme tu me l'avais demandé... Je suis responsable de mes propres blessures.
Baissant son haut afin de camoufler la marque, il s'approcha d'elle, et s'assit sur son lit, plongeant son regard dans le sien. Arashi, les yeux brillants, lui rendit son regard, ses yeux s'arrêtant cependant sur la fine cicatrice qu'il avait en dessous de l'oeil. Elle ne pu s'empecher de poser sa main sur son visage, carressant de son pouce la fine entaille.
- De combien de blessures vais-je encore te marquer... soupira-t-elle, sa voix tremblant de tristesse.
Le regard sombre de Shota n'exprimait rien d'autre qu'une profonde affection, son visage s'écrasant un peu plus dans la paume de la jeune femme.
- Le mérite de celle-ci ne te revient pas Arashi... et je chérirais la seconde comme un trésor. dit-il d'une voix rauque et rassurante.
- Pourquoi ?
- Pour me rappeler du jour où j'ai vu la naissance de l'une des super héroines les plus puissantes de sa génération... pour me rappeler que j'ai eu l'honneur d'aider à former Chrysalism, celle qui surpasse déjà All Might. dit-il avec détermination.
Arashi ne savait pas quoi répondre, ne s'attendant pas à de tels compliments de sa part.
- Il n'y a vraiment que toi pour me complimenter de la sorte malgré la douleur que tu dois ressentir en ce moment. soupira-t-elle. Je ne mérite pas ton admiration.
- Au contraire... c'est parce que je ressens cette douleur que je t'admire. Je n'imagine même pas les souffrances que tu as du toi-même endurer.
Shota la regardait avec émotion. Il avait compris. Il avait fait le lien entre sa propre blessure et les cicatrices qui couvraient le corps d'Arashi. Il savait désormais qu'elles étaient la résultante d'un corps sur lequel la foudre s'est abbatue. Son oeil la grattait plus encore maintenant qu'elle avait pleuré, et il lui faudrait retirer sa lentille pour ne pas endommager sa cornée plus qu'elle ne l'était déjà. Soupirant un grand coup, elle regarda Shota prendre sa main, pansant doucement son pouce sur les marques de ses doigts.
- Tu mérite des explications... annonça-t-elle en se redressant sur son lit, évitant de toucher au catétaire qui lui rendait le sang qu'elle avait perdu durant le combat.
Il la regarda faire, sans rien dire, alors qu'elle déchira son col roulé, l'ouvrant jusqu'à son sternum. Shota baissa les yeux vers sa peau, une vue plongeante sur les marques qu'elle portait.
- Passe moi la compresse que Recovery Girl a laissé s'il te plait. lui demanda-t-elle.
S'exécutant, il lui tendit le petit bout de tissu de soin, et Arashi entreprit de frotter le côté gauche de son visage. Petit à petit, elle dévoila aux yeux du héro l'entaille qui cinglait son arcade et qui descendait le long de sa joue jusqu'à son cou, identique à celles qu'elle portait sur le reste de son corps.
- Je n'avais jamais remarqué que tu en avais une sur le visage... murmura-t-il, son regard trahissant sa surprise.
- Ce n'est pas tout... répondit-elle, en posant deux doigts sur son oeil gauche.
Avec dextérité, elle retira la lentille endommagée, les couleurs quittant la moitié de son champ de vision. Shota resta interdit, alors qu'elle se débarassait de son camouflage, son regard hétérochromique désormais dévoilé. Pour la première fois, il la voyait telle qu'elle était en réalité, le corps et le visage balafré, un oeil azurin contrastant avec le gris perle de l'autre.
- Cet oeil ne voit plus les couleurs... dit-elle, soucieuse de sa réaction face à sa véritable apparence.
Shota ne disait toujours rien, ses yeux faisant des allés et venues entre son visage, son oeil bleu et les marques sur son port de tête. Arashi se lança donc.
- C'est arrivé lorsque j'avais 15 ans, le jour où ma mère m'a interdit de passer l'examen d'entrée de UA... commença-t- elle. J'étais folle de rage, je savais que ma mère voulait faire de moi une femme comme elle, hors la loi, dédaigneuse de toute autre vie que la sienne. Alors j'ai voulu m'enfuir, je voulais retrouver Nemuri et m'installer avec elle. Malheureusement, ma mère ne m'a pas laissé partir, et sans que je ne puisse le préméditer, j'avais utilisé mon alter contre elle, par réflexe.
L'homme en face d'elle ne disait toujours rien, la laissant aller à son rythme dans son récit.
- Je ne me souviens plus vraiment de ce qu'il s'est passé après cela. J'ai juste des bribes d'images, comme la rage dans les yeux de ma mère, la résonnance d'un grand coup sur la tête... Lorsque j'ai ouvert les yeux, je me trouvais dans un terrain vague, en retrait de toute habitation, ligotée à un pilonne en métal. Un orage se préparait au dessus de ma tête, mais il n'était pas du à mon alter. En face de moi, ma mère m'avait hurlé que je méritais d'être punie pour ma désobéissance. Que si j'avais eu l'affront de l'attaquer avec mon alter, j'allais moi aussi savoir ce que cela faisait de prendre la foudre.
Le regard de Shota commença à s'assombrir, il commençait à comprendre ce qu'il lui était arrivé par la suite, mais il se contenta de lui prendre la main à mesure que de nouvelles larmes gagnait les yeux de la jeune femme.
- Lorsque l'éclair est tombé... et qu'il m'a percuté sur le sommet du crâne... j'ai déclenché mon alter sous le coup de la douleur... C'est pour ça que tout mon corps est criblé de cicatrices. D'ordinaire, des marques ne sont visible qu'autour du point d'impact, ma la nature de mon alter à favorisé la circulation de l'électricité dans mon corps.
L'une des parties les plus douloureuses aux yeux de la jeune femme arrivait, et elle ne put réprimer ses larmes qui roulaient à flot sur ses joues, suivant les sillons de sa cicatrice, ses doigts se refermant sur ceux du héro.
- Shota... je... elle s'étrangla. Je ne pourrais jamais avoir d'enfants... le passage de l'éclair dans mon corps m'a rendu stérile...
Elle porta son autre main à sa bouche, des sanglots secouant sa cage thoracique. Jamais elle ne s'était sentie plus vulnérable, et pourtant, un poid semblait s'être retiré de ses épaules. Shota lacha sa main, et s'approcha doucement d'elle, une vive émotion dans le regard.
- Je suis vraiment désolé Arashi... je n'avais aucune idée de la gravité du traumatisme que tu portais...
A ses mots, il entoura la jeune femme de ses bras, et Arashi se rua contre lui, laissant échapper ses sanglots sans aucune retenue.
- Tout va bien... dit-il doucement. Je suis là...
La jeune femme s'apaisait de plus en plus, bercée par les caresses de Shota dans ses cheveux, les mouvements de sa respiration et les battements de son coeur contre son oreille. S'il y avait bien un endroit où elle aurait pu demeurer pour l'éternité, c'était ses bras. L'aura qu'il dégageait était comme un doux cocon autour d'elle, comme un plaid duveteux que l'on met sur son dos durant une froide matinée d'hiver. Arashi ne sanglotait plus, sa respiration se faisant plus lente, moins sacadée, la voix de celui qui la réconfortait faisant trembler son torse.
- Pourquoi t'être cachée tout ce temps ? demanda-t-il.
- Je ne supportais pas les regrds qu'on me lançait. Ce n'était pas des blessures de guerre que j'étais fiere de présenter au monde, c'était la marque de la maltraitance infantile. On ne me regardait pas en héroine, je ne donnais pas envie aux enfants de me ressembler. Tout ce qu'on voyait en moi, c'était une petite fille fragile qui avait subi un grâce accident qui l'avait défiguré...
- Et tu penses toujours cela aujourd'hui ?
Arashi ne répondit pas tout de suite à sa question. Honnetement, elle n'y avait pas vraiment réflechit. Serait-il possible, maintenant qu'il l'avait vu ainsi, qu'elle se cache de nouveau derrière des couches de vêtements et de maquillage ? Dans son coeur, elle avait le sentiment qu'une page se tournait, qu'elle allait enfin pouvoir se dévoiler au monde telle qu'elle était vraiment. Mais une question la taraudait, et elle ne pu s'empecher de la lui poser, détachant son corps du sien.
- Si tu me voyais pour la première fois... que penserais-tu ?
Arashi attendait beaucoup de sa réponse, et Shota semblait en avoir conscience. Il soupira doucement, posant sa main sur la joue meurtrie de la jeune femme avant de lui répondre, le ton calme.
- Je penserais la même chose que lors de notre première rencontre. Que tu es une femme au passif chargé, mais d'une beauté à couper le souffle. Que tu ne peux être autre chose qu'une personne exceptionnelle, pleine de douceur et de gentillesse, le regard porteur de bonté et de confiance.
La jeune femme ne savait pas quoi dire, une larme de joie se melant à la tristesse qui avait mouillé ses joues.
- Ce n'est pas ton aspect physique qui compte, lorsque l'on perçoit en toi ce que tu es à l'intérieur au premier regard... Je n'ai pas eu besoin de voir tes cicatrices, pour savoir qui tu étais...
Arashi ferma les yeux, Shota ayant prononcé les mots dont son coeur avait cruellement besoin.
- J'ai ressenti la même chose avec toi... je n'avais beau pas connaitre ton visage, je percevais déjà ton essence... murmura-t-elle, les yeux toujours fermés.
- Alors tu sais exactement de quoi je parle...
Après avoir dit cela, Shota glissa sa main jusqu'au cheveux améthyste de la jeune femme, et elle comprit qu'il cherchait du bout des doigts le point d'impact de l'éclair. Il finit par le trouver, sur l'hémisphère gauche de son crâne, où residait depuis sept années maintenant un petit creux dans son os. Ecartant ses cheveux afin de pouvoir le voir, Shota posa ses lèvres sur son cuire chevelu, à l'endroit précis de la cicatrice. Arashi se mit à sourire bêtement, ses poumons avalant goulument l'odeur qu'il dégageait. Comment faisait-il ? Comment faisait-il pour la faire sourire par ce simple geste ? Elle se sentait comprise... elle se sentait aimée... et cette pensée seule suffisait à l'en convaincre. L'ancienne Arashi était morte lors de son combat contre All Might. Elle ne se cacherait plus désormais.

Plus tard dans la journée, les visites se succédèrent, les élèves de la classe A tous très inquiet de l'état de leur camarade. Tous furent surpris de la voir ainsi, lui demandant si tout cela était du à son affrontement contre All Might, Ochaco lui sautant dans les bras, les larmes aux yeux. Evidemment, Arashi les rassura, expliquants rapidement que son aspect résultait de ses anciennes blessures dont elle ne préférait pas divulguer les sources. Bien que la curiosité de beaucoup était encore insatisfaite, aucun d'eux ne lui demanda quoique ce soit. Elle rentra chez le soir même, accompagnée de sa tante qui ne faisait que vanter son exploit du jour, et elle retrouva son lit douillet avec plaisir, un message de Shota lui souhaitant une bonne nuit.