Chapitre 16

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Arashi était assise à côté d'Ochaco, à l'avant du bus. Le matin même, la classe A partait pour le camp d'été tant attendu. Un brouhaha infernal retentissait dans l'abitacle, Shota perdant peu à peu patience.
- Calmez-vous, c'est le dernier avertissement. gronda-t-il en se retournant vers ses élèves.
Le silence revint peu à peu, et Arashi contemplait le paysage qui défilait devant eux. Ochaco lui parlait de choses et d'autres, mais la jeune femme ne l'écoutait que d'une oreille distraite.
- C'est vrai ce qu'on raconte ? demanda la brune. - De quoi tu parles ?
- Toi et Mr Aizawa ? lui sourit-elle.
Juste devant eux, elle entendit leur professeur s'étouffer, sans doute avait-il entendu cette question.
- Et bien quoi Mr Aizawa et moi ? répéta bêtement Arashi.
- Un élève de UA vous aurait vu vendredi dernier avec Midnight et Present Mic dans un pub du quartier Est de la ville. rapporta-t-elle avec le sourire.
Merde... alors ils avaient été vu.
- On est sorti pour se détendre avec Nemuri, nous sommes tombés sur eux par hasard. répondit Arashi, arrangeant un peu la vérité.
- Vous aviez cependant l'air proche d'après lui.
- Rien ne nous empêche d'être ami en dehors de UA.
- Des amis qui ont cette proximité ? la railla-t-elle en sortant son téléphone.
Arashi s'étrangla face à ce qu'Ochaco lui montrait. Elle avait sur son téléphone une photo d'elle et Shota, elle adossée contre lui, se tenant la main.
- Shota... chuchota-t-elle.
Il se retourna rapidement vers les deux jeunes femmes, passant la tête entre les deux sièges de devant. Ochaco lui montra la photo et un air paniqué s'emparra de son visage.
- Qui l'a vu ? demanda-t-il rapidement.
- Je crois bien qu'elle a fait le tour de toute la classe. annonça Ochaco, légèrement gênée.
- Et merde... grogna-t-il. Ca explique pourquoi certains me jettait des regards en coin ce matin.
- Comment se fait-il que nous ne l'ayons pas vu avant ? s'empressa d'interroger Arashi.
- C'est Monoma de la seconde B qui l'a fait tourné, il n'avait aucun intérêt à vous la faire parvenir directement. supposa- t-elle.
- Il est donc fort possible que la Seconde B sache aussi... je sens que je vais me faire railler par Vlad King pendant tout le séjour. soupira Shota.
- Ce n'est pas si compromettant que ça, inutile de s'inquiéter. déclara Arashi.
Shota leva les yeux vers elle, sur le point de la contredire.
- Lorsque cela me concerne c'est toujours compromettant... mais fichu pour fichu, ça ne sert plus à rien de nier.
- Tu as peut-être raison...
- Mais qu'est ce que vous allez faire ? demanda Ochaco, ne souhaitant plus du tout taquiner son amie.
- Faire comme si nous n'étions pas au courant de cette photo je suppose... si on joue l'ignorance, on évitera de nous poser des questions. répondit-elle.
Shota acquieça du regard, sur le point de reprendre correctement sa place sur son siège.
- Mais... du coup... vous êtes ensemble ou pas ? questionna Ochaco à voix basse.
- Et toi et Deku ? l'interrogea Arashi, éludant sa question et provoqaunt par la même une rougeur incontrolable sur le visage de son amie.
- Je... je ne sais pas pourquoi tu me demande ça... répondit- elle en baissant les yeux.

Environ une demi heure plus tard, le bus s'arrêta sur le bas côté à côté d'une limousine noire. Shota fit descendre tous ses élèves un part un, et chacun d'eux observaient le comportement qu'il allait avoir lorsqu'Arashi descendit devant lui. Ils restèrent cependant tous deux de marbres, la jeune femme passant devant lui sans le regarder. Jouer les ignorants était une chose, mais il était également plus intelligents de se tenir devant les autres. Arashi s'en voudrait si Shota recevait un avertissement à cause du rapprochement entre eux. Elle resta près de lui malgré tout, sentant que leur arrêt dans cet endroit n'était pas innocent. Aussitôt, un groupe de héro déguisé en chat sorti de la limousine. Arashi les reconnaissait, c'était deux membres des Wild Wild Pussy Cats, et toute la classe A apprit sur le tas que le groupe allait les accueillir dans leur complexe durant toute la durée du camp d'été. Cependant, une chose clochait. Pourquoi s'arrêter ici, alors que l'on pouvait voir le complexe à une dizaine de kilomètres plus loin, enfoncé dans la forêt ? Soudain, la terre se déroba sous leur pieds, et
Arashi s'échappa de justesse à l'aide de son alter, observant ses camarades tomber du haut de la falaise. C'était l'une des Pussy Cats qui venait d'utiliser son alter pour les faire descendre. Arashi atteri lourdement juste à côté de Shota, croisant le regard de l'héroine.
- Oh, j'en ai oublié une ! s'exclama-t-elle.
- Je m'en charge. lança Shota en attrapant la jeune femme par la taille, la hissant sur son épaule.
- Shota lache moi, qu'est ce que tu fais ? paniqua-t-elle.
- Ca fait partie du camp d'été, vous devez ralier le camp par vous même. dit-il, s'avançant dangereusement vers le précipice.
Arashi tenta d'utiliser son alter pour se libérer de son étreinte, mais rien ne se produisit.
- Tu as effacé mon alter ?
- Ne t'en fais pas, je te le rendrais dès que je t'aurais laché. - Comment ça quand tu m'auras laché ?!
Sa question trouva très rapidement une réponse lorsqu'il la jeta dans le vide, un sourire amusé contrastant avec le rouge de ses iris. Arashi se sentait tomber, son alter se déclenchant pile au bon moment pour lui éviter de s'écraser sur le sol. Elle attérit en douceur au milieu de ses camarades, d'autres moins chanceux qu'elle se tenant le bas du dos de douleur.
- J'aurai pu descendre à pieds ! hurla Arashi à l'homme qui la regardait depuis la route.
- C'est lui qui t'a balancé ?! Vous êtes vraiment un couple bizarre. déclara Kirishima.
- La ferme Eijiro. lacha Arashi. Il m'a dit qu'on devait rejoindre le camp par nous-même.
- Ca devrait être facile, il n'y a qu'une dizaine de kilomètres à parcourir. répondit Mineta.
- Je n'en serais pas si sur à ta place. commenta Tokoyami.
Arashi partageait son inquiétude, et un mouvement dans le bois attira l'attention de la classe entiere. Devant leurs yeux, une immense créature de pierre se dressa, faisant plus de 10 mètres de haut.
- Ca promet d'être intéressant. murmura Arashi, se préparant à combattre.
Le crépuscule pointait le bout de son nez et ils n'étaient toujours pas sortis de la forêt, affrontant des golems de pierres les un après les autres. Les élèves de la classe A étaient mal en point, des parties de leurs uniformes déchirées, la fatigue pesant lourd sur leurs membres, certains littéralement à bout de force. Arashi pulvérisa l'un des géants qui leur barrait le passage, Midorya sur ses talons. Ils faisaient partie de la tête de ligne avec Tokoyami, Iida, Bakugo et Todoroki, nettoyant la route des plus grosses créatures. L'uniforme de la jeune femme était légèrement taché de son sang, tout comme ses mollets dont le liquide rouge tachait ses chaussettes blanches.
- Tu es sûre que çava aller Arashi ? demanda Izuku, relativement inquiet par son état.
- Oui ne t'en fais pas, ça ne saigne presque plus... mais c'est vrai que mon costume m'aurait été utile pour éviter ça. répondit-elle.
- Ton costume ? Tu es enfin allé le faire faire ?
- Oui, je suis passée par l'assistance trois jours avant le camp.
- J'ai hâte de voir ce que ça donne ! déclara Iida qui venait d'arriver à côté d'eux.
- Vous êtes là pour parler mode ou pour combattre ?! gronda Bakugo qui les dépassa en courant, Todoroki sur ses talons.
Arashi leva les yeux au ciel et les suivit, la pinède se désépaississant de plus en plus.
- Je crois qu'on arrive ! s'exclama Ochaco, aussi soulagée qu'épuisée.
- Enfin, je n'en peux plus... se plaignit Momo.
- Attention !! hurla Kirishima
Sur leur droite, un énième golem se souleva de terre, attaquant les premiers élèves à sa portée. Koda et Kaminari était en première ligne, et le premier prit la fuite.
- Denki dégage de là ! hurla Jirou.
Mais il ne bougea pas d'un pouce, Arashi comprenant immédiatement qu'il était arrivé à bout de force, son alter ayant eu raison de lui. Il affichait un air niais, inconscient du danger qui s'apprétait à le frapper. D'instinct elle se lança à sa rescousse, Todoroki à son côté.
- Je me charge de Kaminari ! hurla-t-elle.
- D'accord !
A la vitesse de la lumière, elle se propulsa vers son camarade à l'aide de son alter, attrapant Denki in extremis alors que le golem frappa où il se trouvait une seconde plus tôt. Shoto, utilisant ses flammes, réduit le géant à un tas de poussière, et Arashi fit basculer Denki sur son épaule, le garçon incapable de se mettre à l'abri par lui-même.
La classe entière sorti de la forêt quelques minutes plus tard, le batiment censé les accueillir se dessinant à une trentaine de mètres. Les deux membres des Pussy Cats les attendaient, un grand sourire aux lèvres, Shota se tenant un peu en retrait. Elle entendait les complaintes de ses acolytes, qui se remettaient à marcher, les jambes en coton. Kaminari reposant mollement sur son épaule droite, elle le porta jusqu'à l'entrée du batiment.
- La vache, tu as une sacrée force ! remarqua Kirishima.
- Je me suis renforcée, rien qu'un mois en arrière il m'aurait été impossible de le porter si longtemps. commenta Arashi.
Ils arrivèrent enfin au point de rendez-vous, et elle croisa le regard de Shota, qui observa le poid sur son épaule.
- Je suis fière de vous la classe A, vous avez vaincu tous mes golems ! s'exclama l'une des héroines. Mon dieu il va bien ? s'inquiéta-t-elle cependant en voyant le garçon sur l'épaule d'Arashi.
- Oui, il est juste amorphe. dit-elle, le faisant descendre.
Denki affichait son air idiot, les pouces tendus vers le ciel, ne semblant pas réaliser ce qui s'était passé.
- Hé mais il saigne ! s'inquiéta Sero.
- Non, c'est mon sang. J'ai du le tacher en le portant. déclara Arashi impassible.
- Bon, il me semble que vous êtes tous épuisés ! Debarbouillez vous avant le repas, les bains vous serons ouverts après le diner. lança avec enthousiasme la seconde Pussy Cat.
L'idée d'un repas tout près ravi la majorité de la classe qui se rua à l'intérieur, ne prettant pas attention à l'air renfrogné de leur professeur principal ce qu'elle, naturellement, notifia.
- Qu'y a-t-il ? lui demanda-t-elle.
- Tu t'es encore blessée... constata-t-il. Tu ne devrais pas pousser autant sur ton alter.
- J'étais en première ligne durant toute la traversée, je n'aurais pas pu faire autrement.
- Je n'aime pas te voir dans cet état. dit-il simplement.
- J'ai fait faire mon costume pour que cela ne se reproduise plus. précisa la jeune femme. C'est normalement la dernière fois que tu me verra comme ça, c'est promis... dit-elle d'une voix douce.
Suivant les autres à l'intérieur elle ajouta, alors qu'il la suivait.
- En même temps, si tu ne m'avais pas jeté dans le vide, ça ne serait pas arrivé. le taquina-t-elle, arrachant enfin un petit sourire à son air sombre.

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